Innovation au service de l’oléiculture marocaine

L’oléiculture occupe une place stratégique dans l’agriculture marocaine, contribuant de manière significative à l’économie rurale et à l’emploi. Afin d’améliorer la productivité et la rentabilité des exploitations oléicoles, le programme Al Moutmir a déployé un dispositif innovant : les plateformes de démonstration (PFDs).
Une couverture nationale pour une adoption massive des bonnes pratiques agricoles
En 2023-2024, plus de 987 PFDs ont été mises en place dans 24 provinces et 159 communes, couvrant ainsi les principales zones oléicoles du Maroc. Depuis son lancement, Al Moutmir a installé plus de 28.600 plateformes dans plus de 40 provinces, favorisant une adoption massive des pratiques agricoles optimisées.
Ce modèle permet d’adapter les itinéraires techniques aux particularités agro-climatiques locales. Grâce à cette approche, plus de 640 agriculteurs ont bénéficié d’un accompagnement technique direct, tandis que plus de 6.000 autres ont été impactés via des formations, des échanges sur les réseaux sociaux et la plateforme numérique @tmar.
Une approche scientifique au service de la productivité
Les PFDs reposent sur une méthodologie rigoureuse développée en partenariat avec l’Université Mohammed VI Polytechnique de Benguerir. Cette collaboration garantit la diffusion de pratiques validées scientifiquement, favorisant un transfert de connaissances efficace.
L’un des facteurs clés du programme est l’émulation créée par les exploitants qui accueillent ces plateformes. Ces derniers deviennent de véritables ambassadeurs des bonnes pratiques, accélérant leur diffusion au sein de leur communauté agricole.
Des gains de rendement et de rentabilité malgré les défis climatiques
Malgré un contexte climatique de plus en plus contraignant, l’impact du programme est tangible. En comparant les parcelles bénéficiant du programme à celles suivant des itinéraires traditionnels, les rendements affichent une hausse de 19% à 38% en moyenne.
Le programme repose sur l’Integrated Crop Program (ICP), une approche intégrée axée sur quatre piliers fondamentaux :
- Une fertilisation raisonnée basée sur des analyses de sol, garantissant un apport équilibré en nutriments.
- Une gestion optimisée de l’eau, permettant d’améliorer l’efficacité hydrique et de réduire l’impact de la sécheresse.
- Une protection intégrée des cultures, limitant les pertes de production et réduisant l’usage excessif de produits phytosanitaires.
- L’introduction de produits de spécialité, renforçant la résilience des vergers face aux stress environnementaux.
Grâce à ces pratiques, la marge bénéficiaire moyenne atteint 30.363 dirhams par hectare, contre 25.133 dirhams pour les parcelles témoins, soit une amélioration de rentabilité de 19% à 32%.
Une irrigation intelligente pour une meilleure gestion de l’eau
L’un des aspects majeurs du programme concerne l’optimisation de l’irrigation. Des capteurs intelligents mesurent en temps réel l’humidité du sol, permettant un ajustement précis des apports en eau. Cette innovation a permis une amélioration de la productivité de l’eau de 11% à 25%, atteignant ainsi une performance moyenne de 0,95 kg/m³.
L’intégration de ces outils est accompagnée par des formations spécifiques afin d’aider les agriculteurs à les adopter progressivement et à renforcer la résilience de leurs exploitations face aux changements climatiques.
Un programme structurant pour la filière oléicole à l’horizon 2030
Dans le cadre du développement du secteur, un contrat-programme a été signé le 4 mai 2023 entre l’État et la Fédération Interprofessionnelle Marocaine de l’Olive (FIAM), avec une enveloppe budgétaire de 16,9 milliards de dirhams. Ce plan vise à :
- Accroître la production industrielle à 270.000 tonnes d’olives de table.
- Porter les exportations à 100.000 tonnes d’huile d’olive et d’huile de grignons d’olive.
- Augmenter les capacités de trituration à 600.000 tonnes et celles de conserves d’olives à 50.000 tonnes.
Avec ses 1,2 million d’hectares d’oliveraies représentant 65% de l’arboriculture nationale, le Maroc se positionne comme un acteur clé du secteur oléicole. Grâce aux plateformes de démonstration et aux avancées technologiques intégrées par Al Moutmir, la filière dispose des outils nécessaires pour relever les défis de demain et assurer une production durable et compétitive sur le marché international.
Le 05/03/2025
Rédaction de lanouvelletribune
www.darinfiane.com www.cans-akkanaitsidi.net www.chez-lahcen-maroc.com
Les tags en relation
Les articles en relation

La sécheresse en Irak révèle les ruines d’une ville de 3 400 ans
La vague de sécheresse intense qui s’abat sur l’Irak depuis plusieurs mois a fait émerger les ruines d’une ville de 3 400 ans. Les archéologues profite...

L’hydrogène pour sauver le climat : une fausse bonne idée selon certains scientifiques
Face à l’engouement actuel des gouvernements et des groupes industriels pour l’hydrogène, plusieurs équipes de scientifiques préviennent : cette énergi...

Le Maroc face à la pire sécheresse de son histoire
Le Maroc est en train de succomber à une sécheresse longue de plusieurs années. Après avoir asséché les puits dans les campagnes, elle menace les villes. ...

Sécheresse au Maroc: les présidents des régions se réunissent
L’Association des régions du Maroc (ARM) a tenu une réunion d’urgence à Rabat, consacrée à l’examen de la situation de sécheresse et de la pénurie ...

Marché mondial La sécheresse fait flamber les cours des céréales
Les analystes disent néanmoins ne pas craindre d'émeutes de la faim comme en 2007-2008 en raison de stocks «confortables». Ph : DR Sécheresse et can...

Aïd al-Adha au Maroc : Impact de l’éventuelle annulation sur les éleveurs et l’économie
Alors que l’Aïd al-Adha approche, des rumeurs circulant au Maroc évoquent une possible annulation du sacrifice, provoquant une vive réaction dans tout le p...

Rebond des réserves hydriques : le barrage Mansour Eddahbi gagne 7,23 millions de m³ en une nuit
Les récentes averses orageuses dans le sud-est du Maroc ont apporté un soulagement bienvenu aux réserves en eau des barrages, durement affectées par plusieu...

Les besoins en eau potable au Maroc : Casablanca, Tanger, Marrakech en tête des grandes consommatri
Les besoins en eau potable du Maroc dépassent 1,7 milliard de mètres cubes par an, avec Casablanca, Tanger et Marrakech en tête des plus grands consommateurs...

Des terres asséchées et abandonnées : comment le stress hydrique a transformé le voisinage du ba
Le manque de précipitations a transformé les villages voisins du barrage Al Massira. Autrefois fertiles, les terres agricoles sont aujourd’hui totalement de...

#Maroc_Israël : Turbo sur la coopération scientifique
La Start-Up Nation Central a annoncé avoir accueilli une délégation de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) afin de promouvoir un plus grand par...

L’état d’avancement de réalisation des grands barrages au centre d’une réunion à Rabat
L’état d’avancement de réalisation des grands barrages a été au centre d’une réunion tenue récemment à Rabat et présidée par le ministre de l’E...

Ahmed Reda Chami : "L'ambition du CESE est de contribuer à la préservation d'un capital naturel pr
L'ambition du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) est de contribuer à la préservation d'un capital naturel protégé et valorisé de...