Crise de l’élevage marocain : Sécheresse, coûts et réformes

Entre 2016 et 2024, le cheptel national a chuté de 38 %, avec une baisse notable des femelles reproductrices, passées de 11 millions à 8,7 millions de têtes.
L’élevage marocain traverse une crise profonde depuis plusieurs années, exacerbée par une sécheresse persistante et la raréfaction des ressources en eau. Entre 2016 et 2024, le cheptel national a chuté de 38 %, avec une baisse particulièrement marquée des femelles reproductrices, qui sont passées de 11 millions à 8,7 millions. Cette diminution du cheptel menace gravement la filière, avec des conséquences notables sur la production de lait et de viande.
Cette crise affecte non seulement les éleveurs, mais aussi les industries agroalimentaires liées à la transformation des produits d'origine animale. La hausse des prix des produits d’élevage impacte directement le pouvoir d'achat des consommateurs marocains, aggravant les tensions économiques.
Les éleveurs sont confrontés à des conditions climatiques de plus en plus dégradées, avec des problèmes croissants d’alimentation animale, surtout dans les régions rurales et montagneuses. La réduction des pâturages et de la disponibilité des fourrages oblige de nombreux éleveurs à se tourner vers l'achat de concentrés coûteux. Par ailleurs, la pénurie d’eau pour l’abreuvement du bétail a conduit à un recours accru aux forages et citernes, augmentant ainsi les coûts d’exploitation.
Face à cette situation, les autorités marocaines ont introduit plusieurs mesures de soutien, telles que des aides financières pour l’achat de fourrage et d’eau, ainsi que des programmes visant à améliorer la génétique du cheptel. Cependant, ces efforts demeurent insuffisants face à l’ampleur des défis, notamment la nécessité d'adapter l’élevage aux nouvelles conditions climatiques.
L’adoption de pratiques agricoles durables et de techniques d’irrigation adaptées à la sécheresse, telles que l’agriculture de conservation et l’irrigation goutte à goutte, devient essentielle pour renforcer la résilience du secteur. La recherche pour développer des races animales résistantes à la chaleur et à la sécheresse, ainsi que la diversification des sources de financement, pourraient également jouer un rôle crucial dans la relance du secteur.
En outre, les éleveurs font face à des défis structurels, tels qu’un accès limité à la commercialisation, à des équipements modernes et à des formations en gestion des exploitations. Une véritable stratégie de modernisation de la filière est désormais indispensable pour assurer sa durabilité à long terme.
L’avenir de l’élevage marocain dépend de sa capacité à surmonter cette crise, à adapter ses pratiques aux nouvelles réalités climatiques et à renforcer la résilience de ses acteurs. Si ces défis sont relevés, le secteur pourrait redevenir un pilier clé de l’économie rurale et de la sécurité alimentaire du pays.
Le 20/03/2025
Rédaction de lanouvelletribune
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