Le Social, premier baroud d’honneur du Gouvernement Akhannouch
Le gouvernement d’Aziz Akhannouch s’achemine vers son premier baroud d’honneur, avec l’échéance proche des 100 premiers jours de sa prise de fonction. Il est de coutume de lister les acquis et les engagements du nouveau gouvernement après cette période, un bilan souvent très positif dans le camp de la majorité et tout autant décrié par l’opposition qui y voit l’occasion d’exister aux yeux de l’opinion publique nationale.
Alors quel bilan peut-on réellement dresser de l’action du gouvernement Akhannouch ? Premier bémol de taille, la bonne volonté du nouveau gouvernement et son optimisme qui découlent de ses engagements électoraux, ont été on ne peut plus freinés par la résurgence de la pandémie de Covid et l’arrivée du variant Omicron.
D’une position de planification de politiques nouvelles et ambitieuses pour le Maroc des 5 prochaines années, le gouvernement s’est retrouvé dans celle, ô combien périlleuse et incertaine, de pompiers éteignant les feux. La hausse des prix et la baisse du pouvoir d’achat sont des manifestations conjoncturelles de la crise sanitaire dont l’impact sur les citoyens est élevé et qui ne peut être mis de côté au bénéfice de nouvelles réformes. De même, toutes les ambitions que le Maroc a porté dans le secteur du Tourisme ces dix dernières années ont été réduites à néant et le secteur est aux abois comme en témoignent les nombreuses actualités de montées au créneau des professionnels et la détresse des employés, de leurs familles, des artisans, des commerces ou des restaurateurs…
Si le gouvernement se doit de parer aux urgences, en revanche, des certitudes existent d’ores et déjà sur ses engagements et réalisations futures. L’action même de ce gouvernement s’inscrit en effet dans la stratégie de fond qu’a dessiné le Roi Mohammed VI dans ses derniers discours, où la volonté de s’attaquer au volet social semble être devenu le leitmotiv de l’action de l’État. Et ce n’est autre que la Covid qui a accentué ce sentiment d’urgence sur cette question sociale, la conjoncture rejoignant le long terme sur ce sujet tant le coût de la pandémie pour les couches sociales les plus défavorisées a été et continue à être lourd à porter pour les services concernés, du Ministère de l’Économie et des Finances, à la CNSS notamment.
La politique sociale du nouveau gouvernement est, pour le coup, déjà mise en branle avec des objectifs précis comme la création d’un million d’emplois pour les 5 prochaines années, la généralisation de la protection sociale (AMO), la lutte contre la grande pauvreté qui concerne au moins un million de familles ou encore l’annonce récente de l’allocation de 16 milliards de dirhams pour soutenir le pouvoir d’achat au titre de la Loi de Finances 2022 en dotant le fonds de compensation pour soutenir le prix du gaz butane, du sucre ou encore de la farine de blé tendre.
Sur les autres volets de l’action gouvernementale, les ministres concernés ont également commencé à présenter leurs ambitions et les plans d’actions qu’ils souhaitent mettre en œuvre, dans le domaine de la Santé, de l’Éducation ou encore de l’industrie. Ce qui en ressort, c’est principalement la volonté d’un retour à un État fort, impliqué économiquement dans la concrétisation des politiques publiques, y compris lorsqu’il s’agira de faire appel au secteur privé pour compenser les lacunes du public.
In fine, plus qu’un bilan, il s’agit donc d’une mise en marche que le gouvernement Akhannouch a entamé pendant ces 3 derniers mois. Et, s’il ne ressort de son action exécutive que la concrétisation du volet social de ses engagements, le Maroc aura franchi un cap crucial pour le maintien de sa stabilité économique, mais surtout sociale et politique.
Parce qu’il est grand temps de nettoyer les écuries d’Augias de la précarité, de la pauvreté, de la détresse et des inégalités sociales qui tirent notre pays irrémédiablement vers le bas.
Le 13 janvier 2022
Source web par : lnt
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vendredi 14 janvier 2022
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