Future majorité gouvernementale : Quels scénarios possibles ?

C’est une nouvelle étape dans le processus démocratique lié aux élections que va vivre le pays après le scrutin des législatives du 8 septembre. En effet, après l’annonce des résultats du dépouillement des bulletins de vote, l’heure est à l’application des dispositions constitutionnelles, notamment l’article 47 de la Loi fondamentale, devant permettre l’émergence d’une nouvelle coalition gouvernementale. «Le Roi nomme le Chef du gouvernement au sein du parti politique arrivé en tête des élections des membres de la Chambre des représentants et au vu de leurs résultats. Sur proposition du Chef du gouvernement, Il nomme les membres du gouvernement...», souligne le texte constitutionnel. Or la principale question qui se pose est de savoir quelles coalitions seront possibles après la nomination du nouveau Chef du gouvernement par S.M. le Roi et selon quels critères elles seront abordées ?
Selon des politologues marocains, le RNI, qui est arrivé en tête, a toute la latitude pour constituer une majorité confortable. Cependant, il y aurait d’autres facteurs déterminants qui pourraient intervenir pour la constitution d’une telle majorité, fait remarquer le politologue Ahmed El Bouz. Selon lui, la constitution des alliances ne répond pas à des critères préétablis.
Cependant, il rappelle que le président du RNI, Aziz Akhannouch, a déclaré hier qu’il était prêt à travailler avec les partis qui partagent les mêmes principes et la même vision de son programme. Ahmed El Bouz considère qu’il y a d’autres critères qui peuvent intervenir tels que l’importance d’un consensus politique. Plus que cela, il considère qu’il y a un autre critère à prendre en compte, celui de la volonté d’éviter que certaines formations se retrouvent dans l’opposition. Dans ce sens, il se demande si le PAM est prêt à rester dans l’opposition. Il estime ainsi que malgré le nombre de sièges que réunissent les trois premiers partis politiques (RNI, PAM et Istiqlal), le prochain gouvernement sera composé de plus de trois formations politiques. Cependant, la question inquiétante à se demander est de savoir, se demande-t-il, la nature de l’opposition et sa composition. Dans cet esprit, est-ce qu’un des premiers partis pourrait être exclu de la majorité pour jouer le rôle d’une opposition forte, se demande le politologue. Est-ce que ce sera le PAM, qui a eu des accrochages et des mésententes ces derniers temps avec le RNI ? Ou serait-ce plutôt l’Istiqlal ? Ce qui rend difficile de penser à un seul scénario de la formation de la prochaine coalition gouvernementale, analyse-t-il.
De toute façon, souligne un autre politologue, Mohamed Bouden, le RNI va mener les négociations pour la formation de la prochaine majorité en étant en position de force et va imposer ses conditions. «Il paraît qu’il y a une entente entre les partis arrivant premiers à l’issue des élections législatives, le RNI avec d’autres formations politiques, dont l’USFP et l’UC. Ce qui s’ajoute au respect mutuel entre le RNI et l’Istiqlal ainsi que le MP. En ce qui concerne le PAM, la mésentente qui existait avec le RNI peut être dépassée», pense-t-il. Ainsi, il considère qu’il y a différentes sortes de coalitions possibles, dont la première met dans le même sac, encore une fois, les trois partis arrivés premiers (RNI, PAM et Istiqlal), ce qui peut donner une majorité appuyée par 270 sièges, avec une majorité assez confortable.
Cette logique pourrait même aboutir à une unité de coalition à décliner au niveau de la formation des bureaux des Conseils des régions, fait-il constater, en rappelant que cela a été également le cas lors de la formation, il y a quelques semaines, des instances des Chambres professionnelles. Par ailleurs, il indique qu’il y a d’autres scénarios de coalition qui peuvent regrouper le RNI, le PAM, l’USFP et l’UC et même le MP. En considérant que le RNI a toutes ces possibilités, l’analyste considère que le PJD et le PPS ont déjà l’étiquette de l’opposition.
Pour sa part, l’autre politologue, Rachid Lazrak, confirme la large marge de manœuvre dont dispose le RNI pour constituer sa majorité. Ce qui sera déterminant, insiste-t-il, ce sont les titres et portefeuilles brigués par les éventuels alliés. Par ailleurs, le RNI va chercher une majorité confortable qui va lui permettre de faire passer les textes de loi et les réformes qu’il entend mettre sur pied. Il doit aussi agir pour avoir une majorité confortable pour éviter les surprises qui pourraient être créées par les recours électoraux pouvant aboutir à disqualifier certains députés de l’éventuelle majorité.
En tout cas, les résultats actuels permettent de dire que si le RNI s’allie avec les deux autres partis qui le suivent dans le classement, il aura une majorité composée de 270 sièges à la Chambre des représentants (RNI 102, PAM 87 et Istiqlal 81). Une majorité qui pourrait être plus confortable (avec quelque 350 sièges) s’il y ajoute également ses anciens alliés que sont l’USFP et l’UC. Une alliance qui pourra être encore plus étoffée si on y inclut également le MP.
Le 09 septembre 2021
Source web Par : le matin
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