La session de l’Assemblée parlementaire région Afrique couronnée de succès
Volonté commune de construire une francophonie efficace aux niveaux économique et politique
«La session de l’Assemblée parlementaire région Afrique était un succès ». C’est ce qu’a affirmé, le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, dans une déclaration à la presse à l’issue de la 27ème session de l’Assemblée régionale-Afrique de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie tenue les 14 et 15 juin à Rabat.
Ce succès s’explique, ajoute Habib El Mali, par plusieurs raisons.
La première a trait au nombre de Parlements participants à cette session (plus d’une vingtaine). La deuxième, c’est que tous les intervenants à travers une motion de remerciements ont appuyé et salué fortement le rôle joué par S.M le Roi Mohammed VI et ses efforts pour que l'Afrique puisse peser sur les décisions internationales à caractère stratégique, économique, culturel et environnemental.
La troisième raison concerne les mutations politiques et sociales que connaît l’Afrique à travers l’émergence du rôle de la femme parlementaire de manière particulière. En effet, plusieurs femmes sont à la tête de Parlements africains comme la République démocratique du Congo, le Ruanda ou le Togo. «Cela dénote qu’il y a des mutations ; c’est un indice certainement très prometteur qui permettra l’émergence d’une Afrique nouvelle», a mis en exergue Habib El Malki qui avait présidé cette session.
La dernière raison avancée par le président de la Chambre des représentants porte sur «la nature de la Francophonie qui devient un outil indispensable et important dans un monde où une seule langue est en train de devenir hégémonique». Selon lui, «cette hégémonie linguistique signifie la désertification sur le plan culturel. Laquelle désertification conduit au repli sur soi, ce que nous constatons dans plusieurs régions du monde. C’est pour cette raison que la Francophonie reste un échange culturel extrêmement important, un lieu de dialogue, meilleure façon de combattre la désertification culturelle ».
Deux sujets importants ont été abordés lors de cette session tenue à la Chambre des représentants.
Le premier concerne l’intégration régionale. En effet, les représentants des Parlements africains ont mis l’accent dans leurs recommandations à l’issue de cette session sur l’importance de cette intégration régionale pour accélérer la dynamique du développement en Afrique et sur l'impératif de stimuler davantage les échanges commerciaux interafricains, grâce notamment à la Zone de libre-échange continentale, tout en appelant à la création d'une commission parlementaire dédiée à ce projet panafricain.
Les représentants des Parlements africains ont également débattu de la situation sécuritaire en Afrique et ont souligné que le terrorisme reste en tête des défis auxquels se heurte la région du Sahel en particulier. Ainsi, ils ont vivement dénoncé les attentats terroristes dont a été victime la population du Mali.
Ils sont, par ailleurs, mis l’accent sur les menaces sécuritaires qui pèsent sur nombre de pays de l'Afrique francophone, y compris en période pré-électorale, estimant que seules des institutions législatives fortes peuvent se positionner comme pierre angulaire de tout édifice démocratique en tant qu'émanation de la volonté des peuples.
D’ailleurs, le président de la Chambre des représentants a souligné lors de son allocution d’ouverture vendredi dernier que les thèmes choisis pour la 27ème session (intégration régionale et défis du parlementarisme africain) sont complémentaires. Car, selon son raisonnement, «l’édification d’espaces économiques intégrés est conditionnée par la stabilité, la paix, la consolidation de l’Etat de droit et d’institutions jouissant de la légitimité populaire» (voir l’intégralité du discours de Habib El Malki). Et d’ajouter : «le lien entre parlementarisme et intégration régionale en Afrique – reste déterminant. Autrement dit, ce lien qui lie démocratie au développement est vital».
Intervenant lors de l’ouverture de cette session, le ministre délégué chargé de la coopération africaine, Mohcine Jazouli, a considéré que l’Assemblée parlementaire Francophone, notamment régionale, constitue une base forte pour ouvrir des perspectives prometteuses de développement, de paix et de solidarité.
Il a fait état d’une volonté commune de construire une francophonie efficace au niveau économique et apte politiquement à apporter des réponses aux attentes du continent, soulignant que le renforcement de la dynamique régionale et l’intégration africaine restent une nécessité impérieuse pour unir le continent africain et renforcer sa place sur la scène internationale, à travers la mise en place d’une zone de libre-échange.
Pour sa part, le secrétaire général parlementaire de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, Jacques Krabal, a souligné que « l’humanité ne peut assurer son avenir que par une coopération qui respecte la primauté du droit, tienne compte du pluralisme, garantisse plus de justice dans les échanges économiques internationaux et s’appuie sur la participation de toute la société civile à la construction de la paix et de la démocratie », mettant en avant «le rôle politique des parlements pour une meilleure coordination des actions législatives dans l’espace francophone. Cela pourra s’inscrire dans une intégration régionale plus forte».
Jacques Krabal a, d’autre part, assuré que « les cultures et la langue sont autant des paramètres de compétitivité pour le pays » et que « la promotion de la diversité des expressions culturelles et linguistiques est un atout pour le développement, ajoutant que « les Marocains parlent ainsi plus de trois langues dans leurs échanges quotidiens : l’arabe, le français, l’espagnol et l’amazigh ainsi que l’anglais. Chez vous, le multilinguisme est une tradition, la diversité une passerelle à l’ouverture à l’autre. Le Prix Goncourt, remporté par Tahar Benjelloun en 1987 est venu non seulement consacrer la place de la créativité marocaine dans la littérature française, mais aussi confirmer la dimension francophone de la culture marocaine ».
Il convient de rappeler que la session de l'Assemblée régionale a été aussi marquée par la présentation d’un rapport sur le programme digital de l’Assemblée parlementaire francophone ainsi que par l'examen de la situation politique et sécuritaire en Afrique francophone, particulièrement dans la région du Sahel.
Elle a également examiné les préparatifs de la 45ème session de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie et la neuvième session du Parlement francophone des jeunes qui se tiendra en juillet prochain à Abidjan ainsi que les postes de responsabilité à pourvoir dans la Région Afrique.
L’Assemblée régionale Afrique de l’APF regroupe le Maroc, l’Égypte, la Tunisie, le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Togo, le Cameroun, le Gabon, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, la République du Congo, le Tchad, le Burundi, les Îles Comores, le Rwanda, Djibouti, Madagascar, l'Île Maurice et les Seychelles.
Pour rappel, ont pris part à cette session des représentants du Parlement de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale, de la Commission parlementaire mixte de l’Union économique et monétaire des Etats de l’Afrique de l’Ouest, du Parlement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, du Parlement panafricain et de l’Union parlementaire africaine.
Le 17/06/2019
Source web Par Libération
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mardi 18 juin 2019
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