Covid-19 : Un reconfinement strict de quinze jours s’impose selon le Pr Laraqui

Dame Covid n’en finit pas de se propager au Maroc avec environ 10 000 cas d’infections au quotidien. La pandémie, qui remplit de plus en plus nos hôpitaux, cause la mort d’une centaine de personnes chaque jour. Pourtant le Royaume fait office de bon élève quant à sa campagne vaccinale avec 11 980 285 personnes complètement vaccinées et 16 740 875 de primo-vaccinées à la journée de mardi dernier.
Les vaccins, c’est sûr réduisent drastiquement les risques d’être hospitalisés. Mais même freiné quelque peu par ces derniers, le virus met à l’épreuve notre système de santé et les mesures prises pour l’endiguer. Mais qu’on se le dise ! nous dit justement le professeur de médecine de travail et spécialiste en pneumologie, Chakib Hossini Laraqui, qui est également membre de l’Académie nationale de médecine de France, titulaire du plus haut diplôme universitaire français (habilitation à diriger les recherches en médecine) et ex temporary medical adviser de l’OMS, « la vaccination c’est d’abord pour éviter les formes graves chez un certain nombre de personnes ».
A la question qu’est-ce qui a engendrée cette situation sanitaire et comment peut-on y remédier. « Sincèrement on s’y retrouve plus, pour plusieurs raisons. Il y a d’abord un relâchement de la population c’est certain qui plus est, a été accentuée avec les vacances de l’Aïd et de l’été. Les gens ne portent plus le masque ou le portent mal, parfois se voir le porter seul, revient à se dire qu’on est un extraterrestre. On se doit d’être plus sévère pour faire respecter les mesures barrières. Nos souks, marchés, plages, mosquées… nous ramène inexorablement à cette évidence qu’est le laisser-aller et l’absence de vigilance face à ce fléau. C’est sûr on a baissé le bras. C’est en pareils endroits de rassemblement que la sensibilisation doit être la plus forte ».
Et d’un brin d’amertume le professeur de poursuivre, « à propos de la sensibilisation, il faut que le corps médical concerné par la médecine communautaire, soit le premier à être implique. Or, force est de constater la plupart du temps que ceux qui sont censés donner une stratégie dans les médias, ne sont pas des spécialistes en la matière. On voit par exemple des réanimateurs qui n’ont jamais soigné une pneumologie s’immiscer pour conseiller, je n’ai rien contre ce corps de métier mais à chacun sa compétence » déclare, le professeur Laraqui à Hespress.fr qui l’a sollicité pour des déclarations.
A bâtons rompus donc, pour un entretien des plus intéressants, et en s’interrogeant quant aux conséquences à prévoir à cette flambée qui n’en finit pas avec ses dégâts, comme un éventuel reconfinement, Chakib Laraqui nous déclare « C’est obligé ! je pense que l’on doit reconfiner au moins quinze jours minimum ! le temps de bloquer un peu, sinon cela va aller en flambant c’est sûr ».
Le professeur Laraqui qui traite une quarantaine de cas Covid par jour est pratiquement dépité par la gestion de cette crise sanitaire. « On voit des ordonnances types, être délivrées aux patients, les pharmacies donner les médicaments sans ordonnance et plus, même les laboratoires prescrivent des médicaments aux patients positifs. Un laborantin est-il habilité à prescrire des médicaments ? Ces mêmes laboratoires facturent les PCR à au moins 500 dhs, par patient. Avec la ou les consultations chez le médecin et les médicaments et le nombre de PCR à passer cela va chercher hors des moyens du Marocain. Il faut banaliser le PCR et ramener son prix à 50 dhs, ou tout au moins permettre aux médecins d’utiliser les tests salivaires pour soigner leurs patients et gagner du temps, libérer la vente de ces tests dans les pharmacies pour permettre aux gens de se tester justement ».
Et appréhendant de proches lendemains peu meilleurs, le professeur Chakib Laraqui a cette réplique pertinente, « Dans quinze jours trois semaines en septembre, que va-t-on faire avec les autres virus saisonniers qui vont arriver. Les virus, A,B, C, D, de la grippe (influenza) sévissent également sur un mode épidémique automno-hivernal et ont pratiquement des symptômes similaires à ceux de la Covid-19. Il y aura aussi d’autres virus respiratoires. Que va-t-on faire ? Chaque malade est un malade particulier et l’on ne peut pas soigner massivement. Doit-on demander à tous ces malades d’aller faire le test PCR ? C’est pas possible ! Il faut laisser des alternatives aux médecins avec des tests salivaires au cabinet médical pour savoir et soigner ».
Bref l’instant de liberté accordé avec les vacances de l’Aïd et d’été et ce qu’il engendré comme déplacements, a été le facteur prépondérant à la flambée de Dame Covid. Cela devrait donner à réfléchir aux autorités sanitaires, afin qu’ils rehaussent rapidement le niveau des restrictions sanitaires, en imposant strictement le masque déjà, et réduire les jauges des rassemblements tout en sensibilisant en ces lieux, d’autant plus, que les charivaris des élections qui pointent viendront y ajouter du leur.
Source web Par : hespress
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