Sommet du G7 2021 : quel bilan ?
Réunis depuis vendredi dernier, les dirigeants des grandes puissances du G7 ont affirmé ce dimanche 13 juin, leur volonté de mettre fin à la pandémie de Covid-19 par la distribution de vaccins. Lors d'un sommet marqué par une nouvelle dynamique en faveur du multilatéralisme occidental, Etats-Unis en tête, les sept puissances ont également réaffirmé leur volonté d'agir pour le climat. Retour sur ces trois jours de sommet.
Ce sommet de trois jours en Cornouailles (sud-ouest de l'Angleterre), le premier en presque deux ans, marquait le retour des contacts directs après des mois de visioconférences pour le Royaume-Uni, les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Japon et le Canada.
Sous l'impulsion de Washington, les dirigeants se sont efforcés de montrer un front uni sur les grands dossiers qui agitent la planète, à commencer par le climat et la pandémie, mais aussi la Russie et la Chine.
Un milliard de vaccin pour les pays pauvres
Face aux appels à la solidarité qui se sont multipliés ces derniers mois, ils ont convenu de redistribuer un milliard de doses de vaccins anti-Covid d'ici la fin 2022 pour combler le retard d'immunisation dans les pays pauvres et favoriser une reprise plus égalitaire.
"Les dirigeants se sont engagés pour plus d'un milliard de doses" en les finançant ou via le dispositif de partage Covax, s'est félicité le Premier ministre britannique Boris Johnson, ce qui porte à deux milliards les engagements totaux depuis le début de la crise sanitaire.
C'est bien trop peu, ont déploré de nombreux acteur, des ONG à l'Organisation mondiale de la santé (OMS): au moins 11 milliards de doses sont nécessaires pour en finir avec la pandémie.
Les dirigeants du G7 ont également défini un plan de bataille avec l'espoir que le monde soit prêt en moins de 100 jours pour faire face à une nouvelle pandémie et demandé une enquête plus approfondie de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur l'origine du virus en Chine pour savoir s'il pourrait provenir d'un accident de laboratoire.
Moscou et Pékin pointés du doigt
La diplomatie a également eu la part belle durant les trois jours de sommet, avec la Chine et la Russie dans le viseur.
Le G7 a appelé Pékin à "respecter les droits humains" dans le Xinjiang, où vit la minorité ouïghoure, et à Hong Kong. Il a exhorté la Russie à cesser "ses activités déstabilisatrices", notamment via des cyberattaques, selon le communiqué final.
Au gré de sessions de travail et des apartés, le président américain Joe Biden s'est efforcé d'unir ses alliés face à Moscou et Pékin, un objectif majeur de sa tournée européenne qui doit marquer le "retour" des Etats-Unis sur la scène internationale après l'ère Trump.
Son arrivée au pouvoir a apporté "un nouvel élan" aux travaux du G7, s'est félicitée la chancelière allemande sur le départ, Angela Merkel.
Pour contrer les "Nouvelles routes de la soie" chinoises, le G7 a lancé un vaste plan d'infrastructures dans le climat, la santé, le numérique et la lutte contre les inégalités afin d'aider les pays pauvres à se relever de la pandémie.
Mais ces annonces ne sont pas du goût de Pékin, qui a dénoncé des décisions prises par "une petite clique de pays".
Action pour le climat
Autre gros volet : l'urgence climatique, avec un plan d'action pour tenter de limiter le réchauffement. L'enjeu est de taille pour le Royaume-Uni, qui souhaitait jeter les bases d'un consensus quelques mois avant la grande conférence de l'ONU sur le climat (COP26) qu'il accueillera en novembre à Glasgow (Ecosse).
Le but est de limiter l'augmentation des températures en dessous de 1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle, seuil au-delà duquel les scientifiques estiment que le changement climatique deviendra incontrôlable.
Pour y parvenir, les dirigeants du G7 se sont prononcés pour une réduction d'environ de moitié de leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, un objectif que certains pays entendent dépasser. Ils veulent tourner le dos aux centrales alimentées par le charbon, énergie fossile la plus polluante, sauf si des mesures de compensation environnementale sont en place, comme le captage de CO2. Les aides publiques seront arrêtées dès cette année.
Dans ce cadre, les dirigeants prévoient de signer un chèque allant jusqu'à 2 milliards de dollars pour accompagner la transition verte dans des pays défavorisés.
Les contributions du G7 seront augmentées en vue d'atteindre 'objectif des pays développés de financer à hauteur de 100 milliards de dollars par an d'ici 2025 les politiques climatiques des pays pauvres.
Pour les militants écologistes, c'est trop mou ou trop flou. Greenpeace a dénoncé de "vieilles promesses" réchauffées et Extinction Rebellion a qualifié le sommet de "flop". Après le G7, Joe Biden va prendre le thé avec la reine Elizabeth II au château de Windsor, avant d'enchainer sur un sommet de l'Otan à Bruxelles puis une rencontre très scrutée avec le président russe Vladimir Poutine.
Le 13/06/2021
Source web Par : information.tv5monde
Les tags en relation
Les articles en relation
William Burns: un ami du Maroc au cœur du pouvoir de décision américain
Le président des États-Unis a promu le chef de la CIA, William Burns, au sein de son cabinet. Ce stratège est considéré comme un ami du Maroc particulière...
Rentrée scolaire: le présentiel est-il risqué? Voici l'avis de trois spécialistes
C’est le casse-tête des parents en cette rentrée scolaire si particulière: faut-il emmener les enfants à l’école ou privilégier l’enseignement à di...
Le Brexit, laboratoire de la démocratie moderne
Lorsque les électeurs britanniques se sont prononcés le 23 juin 2016 pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, ils ne se doutaient pas que trois...
L'hydrogène vert moins cher à l'importation que celui produit en Europe ?
L'hydrogène vert importé en Europe sera moins onéreux que celui produit localement, lorsque les importations massives sur le continent commenceront en 20...
Drame à Chefchaouen : Pourquoi tant de suicides
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 1013 personnes se sont donné la mort au Maroc, dont 613 femmes en 2016. Nous sommes à la deuxième place d...
#Biden_Maroc_Sahara: #Biden n’invite pas le Polisario au sommet Afrique - #Etats_Unis
Du 13 au 15 décembre, Washington accueille le sommet Afrique-Etats-Unis. Le Polisario n’est pas sur la liste des invités du président Joe Biden. L’Algér...
Le Maroc signe un partenariat vert historique avec l’Union européenne
Le Maroc est devenu mardi le premier pays au monde à signer un partenariat environnemental avec l’Union européenne. Un partenariat dit « vert » qui a pour...
Le Maroc va lancer une banque spécialisée dans la finance climatique
Avec l’appui de la Banque africaine de développement (BAD), le Royaume s’apprête à se doter d’une banque verte. Outre le Maroc, quatre autres pays afri...
Climat : la mobilisation du secteur privé se concrétise par des actes
Le Side-event de la COP28 a permis de présenter des solutions climatiques innovantes, significatives et impactantes menées par les autorités locales, le sect...
Barack Obama et Angela Merkel à Marrakech pour la COP22?
Le président américain Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel attendus à la 22e session de la Conférence des parties à la convention-cadre...
FAO: le Maroc 13e producteur mondial de poisson
Selon un nouveau rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la production mondiale de poisson continuera d’...
Dynamiques migratoires en Afrique : le Maroc au cœur des flux migratoires
Le Maroc, traditionnellement vu comme un point de transit vers l'Union européenne, est devenu un lieu d'établissement pour de nombreux migrants, en pa...