Discours royal: Les banques appelées en renfort
Le Roi a précisé qu’il suivra les différentes étapes de préparation et de mise en œuvre du programme spécial de financement des projets d’auto-emploi, qui devra répondre aux besoins exprimés par certaines catégories. L’objectif est que le secteur privé, particulièrement les banques, «s’associent à l’effort de développement et contribue à la réussite de la nouvelle étape» (Ph. MAP)
Après le gouvernement et le Parlement, le Roi a lancé un nouveau chantier qui s’inscrit dans le nouveau mode opératoire initié lors du dernier discours du Trône. Lors de l’ouverture officielle de la session d’octobre du Parlement, le discours royal a tracé une nouvelle feuille de route dans laquelle le secteur privé est appelé à jouer un rôle décisif.
Les banques ont été particulièrement interpellées pour s’impliquer dans la mobilisation des fonds nécessaires à la dynamique économique. «Les décisions prises, si justes soient-elles, les projets programmés, si rigoureux soient-ils, dépendent pour leur exécution de la disponibilité de financements suffisants», a souligné le Souverain.
Un constat déjà formulé lors de discours précédents, mettant l’accent sur les raisons ayant conduit à l’échec ou au retard de certains projets menés par le gouvernement. Aujourd’hui, les établissements financiers doivent faire preuve de plus d’implication. D’autant qu’ils disposent des atouts leur permettant de favoriser la relance des activités économiques.
La solidité du système bancaire marocain a été mise en avant par le Roi, qui a rappelé que ce secteur allie «robustesse, dynamisme et professionnalisme», et fait l’objet d’un contrôle rigoureux de la part d’institutions indépendantes, hautement qualifiées. Néanmoins, l’accès au financement reste encore compliqué pour certaines catégories, qui ont une perception négative du système bancaire.
L’objectif est actuellement d’inverser la tendance. Cela devra passer par une plus grande ouverture vis-à-vis des PME et TPE, des auto-entrepreneurs, parallèlement aux efforts déjà engagés dans le financement des grandes entreprises. Concrètement, les banques sont appelées à s’impliquer davantage dans «le financement de l’investissement, l’appui aux activités productives, pourvoyeuses d’emplois et génératrices de revenus».
L’un des chantiers prioritaires: «simplifier et faciliter les procédures d’accès au crédit», particulièrement pour les PME et les auto-entrepreneurs. Cette démarche nécessite également la responsabilisation des clients des établissements de crédit, qui doivent respecter les engagements induits par les prêts contractés. Les autorités de régulation devront veiller au respect de la relation équilibrée entre organismes de financement et débiteurs.
Ce chantier décisif sera pris en charge par le gouvernement, Bank Al-Maghrib et le Groupement professionnel des banques, chargés par le Souverain d’élaborer un programme spécial d’appui aux jeunes diplômés, de financement des projets d’auto-emploi. Le Roi a précisé qu’il suivra les différentes phases de préparation et de mise en œuvre de ce chantier, qui doit s’articuler autour de trois axes.
D’abord, favoriser l’accès aux crédits bancaires du plus grand nombre de jeunes qualifiés, porteurs de projets et issus des différentes catégories sociales. Il s’agit également de soutenir les PME spécialisées dans l’export, notamment vers l’Afrique.
L’idée est de permettre de capter une partie de la valeur ajoutée générée au profit de l’économie locale. Le 3e axe porte sur les efforts d’intégration des travailleurs du secteur informel grâce aux financements mobilisés au niveau du circuit bancaire. Cette nouvelle dynamique devra favoriser une augmentation du taux de bancarisation, notamment en mettant à profit les nouvelles technologies et les innovations financières.
Au-delà du rôle du secteur privé, le Roi a également interpellé le Parlement et le gouvernement sur les chantiers prioritaires, portant essentiellement sur l’opérationnalisation des réformes, le suivi des décisions et la réalisation des projets. Les parlementaires sont appelés à assurer une production législative de qualité.
Le gouvernement, de son côté, doit mettre au point des plans rigoureux, avec des projets soigneusement conçus, minutieusement réalisés et suivis sur le long terme. L’apport de l’Administration est décisif dans cette démarche. Celle-ci doit mobiliser les ressources nécessaires, notamment les données statistiques, les mécanismes d’inspection et de contrôle…
Rappel à l’ordre
Parlementaires et partis politiques sont appelés à faire preuve de plus de sérieux et d’implication dans les chantiers en cours. Le Souverain a appelé à une «mobilisation vigilante». L’année législative en cours, étant éloignée des périodes électorales marquées par les tensions, devra favoriser un «esprit de collaboration et d’unité». Concrètement, le Roi a exhorté la classe politique à «transcender les vaines querelles et d’enrayer toute perte de temps et d’énergie».
Le 14/10/2019
Source web Par leconomiste
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