Comment la profession voit l’après Thomas Cook : le débat est ouvert !

En précipitant la défaillance de sa filiale française, la faillite du groupe Thomas Cook fait s’interroger les professionnels du tourisme français sur le modèle hexagonal et notamment sur le circuit des paiements entre producteurs et distributeurs. Avec de nettes oppositions.
Il y aura un avant et un après. Lors du débat organisé à l’IFTM Top Resa sur le thème « Défaillance de Thomas Cook, la fin d’un modèle ? », sept personnalités du tourisme* ont pris position notamment sur la question du circuit des paiements. Et ils sont loin d’être d’accord.
« Il y a en France un déséquilibre de trésorerie », estime René-Marc Chikli, président du Syndicat des entreprises du Tour-Operating (Seto), qui milite depuis des années pour faire évoluer le modèle du circuit de paiement producteur-distributeur. « Il y aura en la matière, un avant et un après défaillance de Thomas Cook. Les tour-opérateurs ne vont plus pouvoir accepter d'être payés par les distributeurs 45 jours après le départ des clients. Il va falloir que cela change ne serait-ce que parce que les hôteliers vont réclamer à l’avenir beaucoup plus de garanties et des deposits que les TO ne peuvent pas assurer s’ils n’ont pas de trésorerie. Il va falloir de la solidarité ! », Insiste le président du Seto.
Un discours qui laisse de marbre Laurent Abitbol. « Le modèle français est extraordinaire, il n’y a rien à changer parce qu’il est bon », affirme le président de Selectour et de Marietton Développement. « Si l’on peut assurer aujourd’hui le départ des clients victimes de la défaillance de Thomas Cook France et de Jet tours, c’est parce que l’argent, les acomptes sont dans nos agences. Donc, nous ferons tout pour préserver ce modèle. »
« La défaillance de Thomas Cook, ce n’est pas la fin d’un modèle en France, c’est la fin d’un cycle d’organisation des mouvements financiers », espère René-Marc Chikli. « Cet événement va coûter cher à la profession. Le débat est sur la table, j’aurai Laurent Abitbol en face de moi mais on ne va pas lâcher ! »
« La question n’est pas où est l’argent », estime de son côté Jean-Pierre Mas, président des EDV, évoquant le non-paiement de certains des TO fournisseurs de Thomas Cook. « Mais comment, à l’avenir, sécuriser l’argent ? » Et aussi comment restaurer les relations de confiance entre consommateurs, agences de voyages et TO, producteurs et prestataires à destination, producteurs et distributeurs. « Il faudra être assez intelligent pour trouver un modèle qui sécurise les intérêts des uns et des autres », remarque-t-il.
*Jean-Pierre Nadir, président Fondateur d’Easy voyage, Serge Laurens, directeur général adjoint de TUI France, Guillaume Linton, directeur général d’Asia, Olivier Kervella, président de NG Travel, Laurent Abitbol, président de Selectour et de Marietton Développement, Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage et René-Marc Chikli, président du Seto.
Quels repreneurs pour Thomas Cook et Jet tours ?
Interrogé sur une éventuelle offre de reprise conjointe des agences Thomas Cook avec le groupe Salaün, Laurent Abitbol est beaucoup plus évasif. « On va regarder le dossier parce qu’on regarde tous les dossiers. Mais pour l’instant, on ne sait rien des loyers, de la perte de valeur de la marque… Une quarantaine d’agences pourraient nous intéresser chez Selectour et Havas mais à voir. Pour le moment, on a juste envie. Mais regarder ne veut pas dire acheter. La seule annonce effective de ces derniers jours est celle de la prise de participation de Marietton dans Bleu Voyages. »
De son côté, Olivier Kervella, le président de NG Travel, a indiqué qu'il allait regarder le dossier Jet tours. "On ne l'a pas encore, on ne connaît pas les chiffres", a-t-il précisé.
Le 3 Octobre 2019
Source web Par tourhebdo
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