Un des piliers fondamentaux de la croissance africaine : L’industrialisation en Afrique en marche L'industrialisation n'est pas "la panacée", si elle ne tient pas compte des actions culturelles et inclusives ! #Patrick Simon_GJB

Les décideurs ont conçu des politiques publiques reposant sur la valorisation des matières premières et le développement du secteur tertiaire. Toutefois du chemin reste à parcourir.
L’industrialisation en Afrique s’accélère avec un potentiel de triplement du rythme de croissance industrielle et du doublement de la production à horizon 2025. Un développement sectoriel qui permet au continent de capter une bonne partie de chaînes de valeur internationales. En effet, l’industrie, parallèlement à l’agriculture, constitue l’un des piliers fondamentaux de la croissance africaine. Le continent se démarque par l’émergence d’industries capitalistiques. Citons à cet effet les hydrocarbures, le BTP et l’agro-industrie. Des pôles qui répondent à un marché de consommation en progression soutenue. Le potentiel de consommation additionnel devrait en effet atteindre à horizon 2025 les 1,6 trillion milliards de dollars.
Un taux moyen d’industrialisation de 28,2% entre 2002-2016
Nourrir le continent, l’alimenter en énergie et améliorer la qualité de vie des populations sont les principaux impératifs auxquels répondrait l’industrie africaine. Tenant compte de ces enjeux, les décideurs ont conçu des politiques publiques reposant sur la valorisation des matières premières et le développement du secteur tertiaire. Toutefois du chemin reste à parcourir, notamment pour les pays francophones de l’Afrique subsaharienne n’ayant toujours pas atteint l’objectif requis en matière d’industrialisation. Des disparités par pays sont observées dans ce sens.
Se référant à la CNUCED, le taux moyen d’industrialisation s’est élevé à 28,2% sur la période 2002-2016. Un taux qui reste par ailleurs élevé dans les pays riches en ressources naturelles tels que la République démocratique du Congo (70,1%), le Gabon (56,1%), et la Mauritanie (36,3%). En revanche, le Madagascar, la Guinée-Bissau, le Niger et le Burundi affichent des taux relativement bas allant de 16,9% à 14,2%. Se référant à la même source, la contribution de l’industrie manufacturière en pourcentage du PIB a été évaluée à 11,26% en Afrique francophone au moment où celle des industries extractives et minières était de 12,2%. En se basant toujours sur les données chiffrées, la Banque africaine de développement souligne pour sa part que les industries du continent ne génèrent que 700 dollars américains de PIB par habitant, soit trois fois moins qu’en Amérique latine (2.500 dollars) et cinq fois moins qu’en Asie de l’Est (3.400 dollars).
Afrique francophone : Quelle configuration industrielle ?
Dans un récent rapport portant sur les enjeux et perspectives de la situation économique en Afrique francophone, l’observatoire de la francophonie économique a dressé quatre configurations possibles de l’industrialisation en Afrique. La première porte sur la substitution des importations. Une stratégie déclinée en deux phases et qui consiste à remplacer les importations par les produits locaux en instaurant des barrières commerciales. Le deuxième scénario porte sur l’industrialisation par la promotion des industries «industrialisantes». L’objectif étant d’accroître les échanges interindustriels en profitant des effets d’entraînement générés par les industries lourdes telles que la sidérurgie, la chimie et l’énergie. Telle qu’est elle est pensée, cette stratégie accorde la priorité au développement des industries qui ont des effets d’entraînement sur les autres afin d’aboutir à terme à l’autonomie du pays. La troisième théorie est relative à la substitution des exportations en remplaçant les expéditions traditionnelles par de nouvelles favorisant ainsi la diversification par branche et une remontée de filières vers la production de biens à plus forte valeur ajoutée. La dernière configuration concerne la transformation des produits de base, chose qui entraînera l’accumulation de facteurs supplémentaires de production par le biais des investissements étrangers, de l’épargne intérieure, du travail et du personnel qualifié. Une orientation qui favoriserait l’émergence de nouveaux secteurs de production exportatrice dans l’industrie mère ou dans des industries connexes aussi bien en aval qu’en amont.
Le 17 mars 2019
Source web Par Les Infos
Les tags en relation
Les articles en relation

Imane Berchane, pionnière des STEM, intègre la prestigieuse cohorte des Obama Scholars 2024-2025
La Fondation Obama a récemment annoncé la sélection d’Imane Berchane, co-fondatrice de Robots & More et LOOP For Science & Technology, dans sa septième co...

Forte impulsion du secteur privé marocain en Afrique subsaharienne
Le secteur privé marocain a enregistré une très forte impulsion en Afrique subsaharienne au cours des dernières années, selon une enquête du cabinet inter...

Le Maroc vole-t-il l’or de l’Afrique ?
Dans quelques jours, le 30 janvier, le Maroc bouclera la deuxième année de son retour en 2017 à l’Union Africaine (UA), 33 ans après avoir quitté son anc...

La richesse cachée des nations, ou le rôle vital des eaux souterraines face aux changements du cli
LES POINTS MARQUANTS Les eaux souterraines sont une sorte d’« assurance naturelle » : elles préservent la sécurité alimentaire, réduisent la pauvret�...

Le Maroc, acteur clé pour la Chine au Maghreb
STRATÉGIE. L’attractivité du royaume chérifien et sa position géostratégique en font un pays pivot pour la Chine à travers son projet de nouvelles route...
![Tourisme. Une perte de plus de 4000 milliards de dollars pour l’économie mondiale en 2020 et 2021 [Rapport]](/images/actualite/touristes.webp)
Tourisme. Une perte de plus de 4000 milliards de dollars pour l’économie mondiale en 2020 et 2021
L’effondrement du tourisme depuis 2020, à cause de la pandémie, coûtera bien plus cher à l’économie mondiale. En effet, d’après un rapport de la Con...

Radisson Hotel Group prépare un grand plan de développement au Maroc
Le vice-président du développement pour le Moyen-Orient, la Turquie et l’Afrique francophone au Radisson Hotel Group, Ramsay Rankoussi, prévoit de mettre e...

Pourquoi Edmond de Rothschild mise à nouveau sur le Maroc
Le royaume a fait beaucoup pour attirer les investissements directs étrangers. Il a créé un environnement « vivable » pour les entreprises. Le pays a égal...

Charles Michel réaffirme le soutien de la Belgique au Maroc face à l'arrêt du tribunal de l'UE
Le Premier ministre belge, Charles Michel, a réaffirmé, lundi à Rabat, le soutien de son pays à la position marocaine face à l'arrêt du tribunal de l&...

Un anneau de températures extrêmes s'étend à travers les mers et océans du monde et atteint les
Les températures océaniques entre les parallèles 35° et 45° se sont encore éloignées des valeurs normales, celles de la mer du Japon, de l'Atlantique...

Indice mondial de performance des ports à conteneurs : Tanger Med classé 4ème
La troisième édition du rapport sur l’indice mondial de performance des ports à conteneurs (CPPI) constate une nette amélioration des conditions opératio...

Avec le phosphate, le Maroc est devenu « gardien de l’approvisionnement alimentaire mondial »
Le Maroc possède 75 % des réserves mondiales de phosphate -un minéral utilisé dans les engrais-, et ses exportations contribuent à réduire la faim en Afri...