Fitur-Tourisme: Sajid trace ses priorités pour 2019

Renforcer la promotion au niveau culturel et gastronomique sur le marché espagnol
Conquérir de nouveaux marchés et booster l’aérien
Des premiers projets en route
Pour Mohamed Sajid, le Maroc doit renforcer sa présence culturelle en Espagne afin d’attirer plus de touristes ibériques. Le ministre du Tourisme préconise l’organisation de semaines culturelles et gastronomiques en Espagne…notamment dans les Corte Ingles (Ph Bziouat)
Dans l’une de ses rares sorties médiatiques, Mohamed Sajid, ministre du Tourisme, a accordé un entretien exclusif à L’Economiste. C’était jeudi dernier, en marge de sa participation au salon international du tourisme, Fitur (23-27 janvier), à Madrid. Pour le ministre de tutelle, le marché espagnol est prometteur.
«Sauf, qu’il faut renforcer la présence culturelle et gastronomique du Maroc en Espagne. Il faut également mettre en relief l’artisanat, les relations séculaires et la proximité de nos deux pays». Dans cet entretien, Sajid dévoile sa stratégie pour le secteur et appelle les professionnels à s’impliquer davantage dans la promotion de leurs destinations respectives. Décryptage.
- L’Economiste: Le Maroc est présent en force au salon du tourisme à Madrid. Quelle stratégie comptez-vous décliner pour doper davantage l'image du Maroc sur le marché ibérique?
- Mohamed Sajid: Le Maroc participe au Fitur depuis de nombreuses années. Une forte présence avec des opérateurs, des hôteliers, des agences de voyages, ainsi que des institutionnels de différentes régions. Le marché espagnol est extrêmement important. En fait, les Espagnols sont eux-mêmes de grands voyageurs et touristes. Nous avons la chance de partager avec eux la proximité, l’histoire, la géographie, et une partie de notre civilisation. Mais tout cela n’est pas suffisamment mis en relief dans les relations économiques et touristiques entre le Maroc et l’Espagne. Il faudrait que les opérateurs des deux pays puissent travailler sur la construction de produits communs. Ceci, afin de pouvoir utiliser cette belle plateforme espagnole et drainer vers le Maroc un certain nombre de touristes. Du fait de notre proximité, nous avons la chance d’offrir aux touristes qui viennent de loin, et notamment d’Asie, la possibilité de visiter, en un seul voyage, deux continents: l’Europe (Espagne) et l’Afrique (Maroc). Ce plus en terme d’offre est considérable. Et, il est nécessaire de travailler sur la construction de ce genre de produit avec une forte mobilisation des professionnels et des institutionnels. L’ambition est de pouvoir ouvrir davantage ce marché.
- Le Fitur vous a également permis de faire du lobbying pour que le Maroc puisse décrocher la 24e session de l’OMT en 2021. Quelles sont nos chances?
- Nous avons participé, jeudi, à un forum sous le thème des investissements touristiques en Afrique, en présence de plusieurs ministres du tourisme. C’était l’occasion d’inviter tous nos partenaires et collègues à prendre en considération notre candidature pour l’organisation de l’assemblée générale de l’OMT pour l’année 2021 à Marrakech. Ainsi, plusieurs de nos partenaires ont manifesté leur appui à notre demande, à travers des réponses positives. Et nous continuons à travailler pour arracher l’organisation de cette rencontre très prestigieuse. Ceci, du fait qu’elle regroupe tous les acteurs du tourisme de par le monde.
- La vision 2020 arrive à terme dans un an. Quelle évaluation en faites-vous?
- Vous savez, quelle que soit la qualité d’une vision, si elle n’est pas adaptée, remodelée, et modifiée en fonction de l’environnement et des circonstances, elle ne pourra pas aboutir. Le Maroc a eu la chance d’adopter des stratégies sectorielles dans le tourisme depuis longtemps. Ces stratégies ont eu le mérite d’exister. Il nous appartient aujourd’hui d’en mesurer l’efficacité et de les rectifier quant il y a lieu de le faire. Et c’est justement l’objet des réflexions que nous menons depuis quelque temps pour sortir de nouvelles orientations dans le cadre de cette vision.
- Comment comptez-vous conquérir des marchés tels que les USA, le Brésil et la Chine?
- Ces marchés représentent des potentialités énormes. La Chine, à titre d’exemple, représente 125 millions de touristes par an. En plus, les Chinois ont un pouvoir d’achat conséquent. Ce sont les classes aisées et moyennes qui voyagent en Chine. Au Maroc, nous devons travailler sur l’attractivité du pays pour que ces visiteurs soient de plus en plus nombreux à venir découvrir le Maroc. Surtout que suite à la suppression du visa en 2016, le nombre des touristes chinois a grimpé en flèche, passant de 10.000 à presque 200.000 visiteurs en 2018. C’est phénoménal. Par ailleurs, nous travaillons sur l’ouverture d’une ligne directe entre la Chine et le Maroc, avec d’un côté notre compagnie nationale (ndlr; RAM) et de l’autre les compagnies nationales chinoises. Ceci afin de pouvoir prendre tous ces flux des touristes Chinois qui arrivent à travers des escales un peu partout.
- Dans votre nouvelle approche, avez-vous prévu l’ouverture d’autres lignes aériennes?
- Oui. Le développement du transport aérien est l’un des leviers du secteur touristique. En ce sens, il y a une dynamique très forte qui s’est installée depuis que nous avons réuni le tourisme avec le transport aérien. Aujourd’hui, sur le plan des dessertes de nos principales destinations, il y a de plus en plus de compagnies aériennes qui viennent ouvrir de nouvelles lignes avec de plus en plus de fréquences. Et c’est ce qui se ressent au niveau de nos destinations comme Fès, Tanger, Ouarzazate et Agadir. Justement, cette dernière reprend du souffle grâce à la multiplication des liaisons aériennes. Sur le plan de la desserte intérieure, là aussi, de gros efforts ont été déployés. Et au-delà des vols assurés par la compagnie nationale, d’autres compagnies nous accompagnent dans notre démarche à l’instar d’Air Arabia qui s’est impliquée dans la desserte intérieure et qui propose des liaisons qui n’ont jamais existé auparavant facilitant ainsi la connectivité entre le nord et le sud du pays. Y figurent notamment les dessertes Tanger-Agadir, Fès-Marrakech, Fès-Errachidia, Zagora et Dakhla. Ces liaisons permettent de dynamiser le tourisme intérieur.
Des corners «Maroc» dans les Corte Ingles
«Avec la fréquence aérienne actuelle entre le Maroc et l’Espagne, les professionnels pourraient attirer plus de touristes ibériques…en s’impliquant davantage dans la promotion», estime Sajid. Pour lui, l’Espagne constitue un marché émetteur traditionnel à fort potentiel. Pour doper ce marché, le ministre du Tourisme préconise le renforcement de la présence culturelle du Maroc en Espagne, à travers des manifestations culturelles et gastronomiques. «Et il y a d’énormes potentialités à développer». Pour aller vite, Sajid a avalisé en marge du Fitur 2019, un accord avec le patron d’El Corte Ingles. «Ce dernier nous a offert des espaces dans ses prestigieux centres commerciaux afin d’y organiser des semaines cultures et touristiques», confie le ministre. Ce qui, selon lui, permettra au Maroc de mettre en avant son artisanat, ses destinations touristiques, et son patrimoine, à titre exceptionnel, dans les bâtiments du Corte Ingles au niveau des différentes villes espagnoles. «Une première opération sera initiée dans les plus brefs délais en partenariat avec l’ONMT et la Maison de l’artisan…qui ont déjà assuré le repérage des lieux», conclut Sajid.
Le 28 janvier 2019
Source web Par L’économiste
Plaquette de l'AMDGJB-Geoparc Jbel Bani
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