Bourse. En 2018, le boycott a fortement pesé sur le marché (analystes)
Sauf miracle, le MASI clôturera 2018 en terrain rouge. De nombreux analystes estiment qu'au delà des résultats des entreprises cotées, l'effet psychologique engendré par le dernier mouvement de boycott de certaines compagnies a fortement contribué à la performance négative de la place casablancaise.
Le MASI a clôturé la séance de ce 12 décembre sur une performance annuelle de -9,48%. Et alors que l’on s’approche de la dernière séance boursière de cette année, rien n’augure d'un renversement significatif de tendance, que la BVC reprendra des nuances de vert et s’acheminera vers une performance annuelle positive ou, du moins, effacer ses pertes et retrouver l’équilibre. Un scénario possible, mais dont la probabilité est infime.
Que s’est-il donc passé au niveau de la place casablancaise pour que celle-ci affiche une performance aussi négative, rouge foncé ; qu’elle n’a pas retrouvé depuis 2015, année durant laquelle elle a été secouée par deux événements majeurs, à savoir les crises de la Samir et d'Alliances ? Tout simplement un grand impact psychologique, s’accordent des analystes du marché.
Evolution du MASI depuis un an. L'effet boycott est visible. Ce mouvement a été déclenché le 20 avril 2018. Mais c'est à partir de mai qu'il a pris de l'ampleur. (Source: Le Boursier)Retour au début de l’année pour comprendre l’enchaînement de cette chute de l’indice de toutes les valeurs de la BVC.
L’année 2018 démarre bien. Le MASI enchaîne une tendance haussière qui l’amène vers un pic de 13.284,94 points le 9 mars, correspondant à la période de publication des résultats financiers de 2017 des entreprises cotées. A peine les premiers résultats publiés que le MASI entame une tendance globalement baissière, en affichant toutefois quelques résistances.
Cette première phase baissière est intervenue à cause de publication du premier profit warnings, en plus de résultats jugés "décevants" par bon nombre d’analystes: "Cette déception s’est accompagnée par une crainte vis-à-vis des performances et résultats de 2018", explique une source du marché.
Et comme un malheur n'arrive jamais seul, le fameux boycott a suivi. Il faut dire que ce mouvement, qui a visé trois secteurs et trois marques leaders à savoir Sidi Ali, Afriquia et Centrale Danone, a insufflé une dynamique tendue sur le marché, et plombé le moral des investisseurs. C'est dès lors que le MASI entame sa plus forte chute.
"La publication des premiers profits warnings, en plus de résultats 2017 décevants ; combinée à l’impact psychologique du boycott, ont fait que le marché s’est fortement replié", ajoute notre source.
Les craintes autour de l’impact du boycott sur les résultats des entreprises cotées se sont accentuées, et la frénésie baissière a continué. Ce n’est que la publication des résultats du premier semestre de l’année en cours qui a freiné le mouvement baissier.
"Les résultats du premier semestre 2018 ont montré que l’impact du boycott est contenu et que hors cet élément là, l’activité globale n’est pas en baisse mais en quasi-stagnation. C’est à partir de ce moment là qu’il y a eu un retour à la raison", estime notre source.
"Cela a permis d’atténuer un petit peu l’impact psychologique qui avait pris le dessus sur le reste et a guidé les investisseurs dans leurs décisions. Le marché commence à rattraper partiellement le retard qu’il a enregistré jusqu’à fin septembre", ajoute-elle.
D’une autre part, il faut dire que le marché lors de cette année a été marqué par une véritable crise des valeurs immobilières, notamment Addoha qui a atteint des niveaux de baisse record.
De nombreuses sources du marché s’accordent que la chute du cours de cette valeur immobilière a également eu un effet psychologique important, qui a entraîné avec lui non seulement les autres valeurs du secteur, mais a également contribué à la baisse globale du marché.
Le 12/12/2018
Source web par: le boursier
Les tags en relation
Les articles en relation
Nœud social
Que d’étonnements dans l’enquête sur le boycott des trois marques/entreprises! (Cf. ci-contre ainsi que 4 pages de chiffres et d’analyses). Au moment o�...
Carte du Maroc tronquée: des voix s’élèvent pour boycotter les Jeux méditerranéens
Décidément, rien n’arrête un pays d’Afrique du Nord dans son hostilité, ses provocations, ses velléités, ses mensonges et ses enfantillages quand il s...
Boycott: sondage, avis d’experts, voici ce que l’on sait
5 semaines environ après le démarrage du mouvement de boycott, que peut-on en dire? quelles leçons en tirer? Y a-t-il des données quantitatives ou qualitati...
Résultats annuels : Addoha réduit le fardeau de la dette
La baisse importante des charges financières soutient le bond de 18% des bénéfices Le chiffre d’affaires stagne à 7,1 milliards de DH Chahuté en Bo...
#Qatar_Coupe_Foot: La Coupe est pleine! |
Aller au mondial comme partir en croisade… On aura tout vu dans cette grand-messe du football mondial au Qatar! Des supporters anglais affublés d’ar...
Boycott: La revanche de la classe moyenne
L’ampleur du boycott et ses risques pour l’économie nationale occultent les spécificités de la population qui le porte. En effet, de toute l’histoire d...
Tension entre le Nigeria et l'Afrique du Sud
Le président Nigérian, Muhammadu Buhari, va dépêcher un envoyé spécial en Afrique du Sud pour exprimer ses vives préoccupations suite aux violences xéno...
Les étudiants médecins boycottent les cours : le pourquoi du comment
Les étudiants des facultés de médecine de tout le royaume ont entamé lundi une grève générale, forme de boycott de cours, de Tp/Td, des internats ainsi q...
Boycott des établissements scolaires : le ministère temporise
L'arrêt des études dans certains établissements scolaires en raison du nouvel horaire n'a concerné que des cas isolés, a indiqué, mercredi, le min...
Mohamed Berrada : «Nous sommes face à une véritable crise d’idées»
Situation économique, boycott, classe politique, libéralisation des hydrocarbures, flambée des cours du pétrole, pouvoir d’achat…, Mohamed Berrada, anci...
Le paradoxe de la diplomatie algérienne : Silence devant la carte marocaine au Forum de Doha
Pendant une période de tensions accrues entre le Maroc et l'Algérie, exacerbées par la politisation du sport par Alger concernant l'apparition de la ...
Entre les médecins du public et leur ministère, le torchon brûle de plus en plus
Le bras de fer continue entre le ministère de la Santé et le Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP). La crise entre les deux parties ...