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#Qatar_Coupe_Foot: La Coupe est pleine! |

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Aller au mondial comme partir en croisade…

On aura tout vu dans cette grand-messe du football mondial au Qatar!

Des supporters anglais affublés d’armures en cotte de maille, de tabards blancs marqués de la croix de Saint Georges, de boucliers en amande ornés de l’héraldique, de fausses épées dans leurs fourreaux noirs, déguisés, en cela, en templiers et chevaliers du temps des Croisades. 

Honni soit qui mal y pense !

On sait comment l'histoire s'est terminée pour eux, au moyen-âge comme à l’entrée du stade: refoulés!

Scène 2: l’ex Première ministre du Danemark arbore dans les tribunes du stade de Doha, dans une violation au règlement assimilée à un pied de nez aux autorités – bien chevaleresques pour le coup!– une robe aux couleurs de la communauté LGBT. 

Le Danemark menace même de se retirer de la Fifa en signe de contestation, face au refus de l'institution d'autoriser les sélections à porter le brassard "One Love".

L’histoire ne nous dit pas; cette fois, ce qu’il advient des mille et une autres causes et des problèmes infinis qui touchent le monde, ni de combien de bras les joueurs devraient se doter pour pouvoir y accrocher tous les brassards associés.

Scène 3: l’équipe allemande, dans un geste symbolique, a simulé un bâillon sur la bouche, en posant sur la photo officielle, juste avant son premier match contre le Japon; lequel, victorieux, était resté, quant à lui, bien concentré sur l’objet principal de la compétition, à savoir, le football!

C’est que le règlement de la Fifa est clairement affiché: pas de messages politiques lors des matchs. 

Qu’on se souvienne du refus de l’instance internationale d'intervenir en 2017 dans le conflit opposant Israël à la Palestine autour du football dans les Territoires occupés. La Fifa avait alors expliqué, en accord avec ses statuts, «devoir rester neutre dans les questions politiques».

Evidemment, les paradoxes sont loin d’être absents, avec pour illustration la sanction infligée aux clubs et aux équipes russes, interdits de toutes les compétitions.

Qu’on se souvienne aussi de toutes ces inégalités de traitement!

Le footballeur international ukrainien de l'Atalanta Bergame, Ruslan Malinovskyi, avait bien été applaudi pour avoir affiché un tee-shirt disant «non» à la guerre contre son pays, tandis que la légende égyptienne, Mohamed Aboutrika, avait reçu un carton jaune pour avoir montré un tee-shirt de sympathie pour Gaza lors de la CAN 2008 et que, pour la même raison, en 2015, le joueur belge d’origine marocaine du club luxembourgeois F91 Dudelange, Yassine Benajiba, avait été suspendu pour deux matchs par l’UEFA.

Qui parmi ces nobles défenseurs de la liberté avait par ailleurs supporté, à défaut de la cause elle-même, du moins pour le principe, le joueur franco-malien Frédéric Kanouté, condamné par le comité de compétition de la Fédération espagnole de football pour avoir montré un tee-shirt en soutien aux Palestiniens?

Toujours à propos d’indignations sélectives et de doubles standards, c’est bien le milieu de terrain allemand d’origine turque, Mesut Özil, qui avait connu la désolidarisation nette de son club d’Arsenal (sous le prétexte d’avoir «toujours adhéré au principe de ne pas s'impliquer dans la politique») après qu’il a publié un message sur Instagram dénonçant la répression de la communauté musulmane des Ouïgours en Chine!

Où sont ces supposés parangons des droits humains face aux incalculables violations perpétrées aux quatre coins du globe, impliquant souvent leurs propres pays, dans leurs interventionnismes politiques et va-t-en-guerre, ajoutés aux désastres de la voracité économique!

Selon les estimations du «Guardian», contestées à la fois par le Qatar et par la Fifa, 6.500 ouvriers étrangers seraient morts pour construire les stades au Qatar. 

Sans vouloir dédouaner l’Emirat, le courage et l’honnêteté imposent de ne pas omettre les contracteurs et les sous-traitants, pour la plupart des entreprises venues des pays des Lumières et des droits de l’Homme et dont l’une d‘entre elles furent même convoquée par la justice pour esclavage moderne.

Faut-il le rappeler: cette exaspération montante contre une certaine posture occidentale n’est en aucun cas un appui au Qatar ou à sa politique, mais un rejet pur et simple de l’hypocrisie, de l’arrogance et des deux poids deux mesures!

Depuis l’annonce de l'Organisation du Mondial en 2010, les empêcheurs de taper le ballon en rond y sont allés crescendo, lançant d’abord une campagne en faveur du boycott, accompagnée de dénigrements pharisaïques du haut de leurs complexes de supériorité et de leur vocation patentée de donneurs de leçons.

Loin de s’apaiser avec les premiers coups de sifflets, les polémiques ne font que monter d’un cran.

Le quotidien français «Libération» titrait, le week-end dernier: «Le vilain petit Qatar», reprenant le titre de l’ouvrage de Nicolas Beau et de Jacques-Marie Bourget, avec en sous-titre «Cet ami qui nous veut du mal», publié chez Fayard en 2013.

«Avec ses milliards de dollars à investir, le petit émirat qatari achète le PSG, finance des plans de sauvetage pour nos banlieues, soutient notre marché immobilier et entre au capital de nos entreprises: Saint-Qatar, sauvez-nous de la crise!, implorent nos responsables politiques de tous bords. Mais pour quelles raisons le Qatar se montre-t-il si généreux avec la France? Que risquons-nous à accepter les cadeaux d’un tel «ami»?», s’interrogeaient déjà ses auteurs.

Pour rester juste dans la presse française et dans l’actualité, «Le Canard enchaîné» s’est déchaîné récemment à travers un long dossier sous le titre «L’envers du décor» où rien n’est oublié: esclavage, corruption, misogynie, homophobie, djihadisme…

Avec l’annonce par la Fifa que la vente d’alcool sera finalement interdite dans l’enceinte et autour des stades, c’est encore une pierre de plus à ajouter au Qatar Bashing.

«A Rome, fais comme les Romains!», tout comme Saint-Augustin, évêque d’Hippone, visitant la ville éternelle.

Le sélectionneur suédois reste toutefois halluciné à l’idée d’obliger les gens à être sobres comme un chameau. Le brasseur Budweiser, sponsor majeur, d’abord furieux, propose d’offrir son stock de bières au finaliste pour cuver sa victoire; alors que «l’Equipe», dégustant son jeu de mots, titre: «Première mise en bière», feignant d’oublier que la loi Evin interdit en France, depuis près de onze ans, la vente d’alcool dans les stades.

Le fin mot de l’histoire revient au journaliste français Jacques Vendroux sur CNEWS, en plein duplex depuis Doha. Aux questions: «La ville est belle? Il n’y a pas de soucis?», il répondait, décomplexé, sans sourciller: «Il y a beaucoup de mosquées !».

La messe est dite !

Tout ceci peut sembler excessif, faisant penser spontanément à la célèbre formule attribuée à Talleyrand: «Tout ce qui est excessif est insignifiant ». Sauf que là, cette cabale médiatique envers le premier pays arabo-musulman organisateur d’une Coupe du monde est, bien au contraire, riche de significations.

Le 26/11/2022

Source web par : le360

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