Du bon, du moins bon, des ratages et un certain blocage
Ainsi soit-il. Difficile de résister à la tentation de faire avec cette inéluctable tradition consistant à dresser un bilan ou du moins ressortir les événements les plus marquants de l’année que l’on enterre tout en essayant de s’avancer sur le terrain, ô combien glissant, de celle que l’on s’apprête à accueillir.
Disons-le tout de go. Tout n’a pas été rose en 2017. Loin s’en faut. A commencer par ce blocage qui a trop duré au détriment de tout un pays, de ses citoyennes et citoyens tenus en otages par la faute par trop déconcertante d’un seul… concitoyen.
Après de trop longs mois d’une panne forcée, l’on a fini par remettre le train sur les rails pour qu’un El Othmani prenne les choses en mains et que le gouvernement épouse une autre configuration avec, notamment, l’entrée en jeu de l’Union socialiste des forces populaires qui n’en a jamais fait une finalité tout en tenant à s’acquitter de son devoir et à remplir pleinement sa mission, selon les valeurs et les principes qui ont toujours été siens, qu’elle soit à l’opposition ou à la gestion des affaires.
L’autre fait marquant à ce niveau et non des moindres, c’est la présidence de la Chambre des représentants que se voit confier l’USFP en la personne de Habib El Malki qui, en l’espace de quelques petits mois, a réussi à donner à l’action de la première Chambre, une nouvelle dynamique et une ampleur exceptionnelle.
2017 ne s’est pas passée sans que la scène politique nationale soit secouée par un événement quasi-inédit, ce séisme politique solennellement promis par le Roi et mis en exécution par sa volonté. Cette fois, ce sont des ministres themselves qui ont sauté et non quelques agents d’autorité ou des sous-fifres inconnus au bataillon.
Faut-il y voir un rapport de cause à effet avec les seuls évènements du Rif ? Il n’y aurait pas que ça, serait-on tenté de dire.
Tiens ! Al Hoceïma et alentours. Voilà un événement plus que fâcheux, tout aussi triste que révoltant dont on aurait bien pu se passer s’il n’y avait pas ce blocage dans les têtes avant celui de fait, fruit d’un entêtement devenu piteusement légendaire.
C’était là une crise trop mal gérée à telle enseigne qu’elle a dû faire des émules dans bien d’autres régions. Jerada est en passe d’en servir l’exemple, après Zagora…, pour ne citer que ces deux cas.
Bien de partis politiques n’ont pas été épargnés par ce vent de changement qui souffle sur un champ devenu plus que jamais miné. C’est ainsi que Nizar Baraka est porté à la tête de l’Istiqlal. Dans la douleur. Le PAM, lui, dont certains dirigeants aimaient à répéter qu’il était à l’abri de tout soupçon, n’en finit pas de vivre une crise de direction manifeste, de grosses pontes se trouvant un malin plaisir à se tirer dans les pattes.
La chronique du PJD aura cependant été plus fournie voire lancinante, Benkirane et tout un clan auront tout tenté pour que le désormais ex-chef de gouvernement ne devienne pas un désormais ex-patron du PJD. C’était sans compter sur la ténacité et l’aplomb d’un El Othmani et d’un Ramid, entre autres, farouches adeptes du changement.
Heureux qui, comme le RNI, a jeté son dévolu sur le superman des “Indépendants”. Aziz Akhenouch a préparé son “coup” en douce. Lentement mais sûrement. L’unanimité étant acquise, son prédécesseur ne pouvait que se plier au jeu, avant même que le match n’ait commencé.
Force est de constater cependant qu’il y a eu de belles choses à l’instar de cette percée Royale en Afrique qui a permis au Maroc de retrouver de la plus belle manière qui soit sa famille africaine et dans la foulée son siège au sein de l’UA.
La CEDEAO devrait suivre. Un retour béni fait sur la base d’échanges et de coopération Sud-Sud constituant un modèle du genre.
Pendant ce temps, et face à cette diplomatie Royale, dans tous les sens du terme, les pantins séparatistes et leurs commanditaires désabusés ne savent plus où donner de la tête.
Côté satisfaction, il conviendrait également de regarder du côté du secteur automobile et des performances réalisées à ce niveau.
La toute dernière, et non des moindres, concerne l’entrée imminente du Maroc dans l’ère du véhicule électrique avec l’installation dans le pays du géant chinois “BYD Auto Industry”, leader mondial en la matière. Au programme, la construction de 4 usines pour quelque 2500 emplois directs.
Si l’on attend toujours l’embellie touristique promise, Marrakech semble toutefois se distinguer par rapport aux autres destinations. Et, histoire de rendre à nos forces de l’ordre ce qui leur appartient, il faut bien se dire que la stratégie adoptée dans la lutte antiterroriste y est pour beaucoup.
Peut-être vaudrait-il mieux conclure sur une note assez légère, ou supposée l’être, avec cette qualification du football national au Mondial russe vingt ans après la participation à celui français.
S’il y a lieu de se satisfaire de cette efficience retrouvée, ne fermons cependant pas les yeux sur l’interminable tâtonnement dans lequel se débat le football marocain de ce côté-ci. Au niveau du Onze national, il ne faut pas avoir honte d’exprimer sa reconnaissance à toutes ces écoles d’Europe qui ont formé nos vaillants joueurs.
Merci tout de même à cette équipe du WAC qui a su sortir de l’ornière en remportant la Champion’s League version Afrique.
Cap donc sur 2018 avec l’espoir de voir toutes ces réalisations mises en veilleuse, avec, comme « petit » exemple, ce dirham qui devait être flexibilisé, prendre de l’élan.
Avec l’espoir de voir aussi et surtout cette reddition des comptes qui a montré le bout du nez en 2017 prendre toute son envergure en 2018…
Et ce dialogue social, laissé-pour-compte pendant une éternité… ? Il est temps qu’il se rappelle à notre bon souvenir… Il y a urgence à ce niveau.
Meilleurs vœux et à bon entendeur…
Le 02 Janvier 2018
Source Web : Libération
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