Pourquoi l’économie mondiale reste « accro » au dollar

Vu d’ailleurs. Dans cette chronique hebdomadaire, l’économiste américaine Carmen Reinhart pointe le problème posé par la position dominante de la devise américaine comme monnaie de réserve et la solution possible qui pourrait venir de Chine.
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la part des Etats-Unis dans le PIB mondial est passée de 30 % à environ 18 %. Les autres économies avancées ont également enregistré des baisses continues de leurs parts respectives. Celle de la Chine a, elle, presque quadruplé, atteignant environ 16 % (juste derrière les Etats-Unis), et celle des marchés émergents est passée d’environ 40 % à 60 %. Pourtant, la finance mondiale ne répercute pas ce changement d’équilibre.
Les accords de Bretton Woods (1944) ont institutionnalisé le rôle du dollar américain comme principale monnaie de réserve et, jusqu’aux années 1970, environ deux tiers du PIB mondial ont été ancrés sur le billet vert. Le reste se partageait essentiellement entre la livre sterling et le rouble soviétique. Dans une étude récente que j’ai menée avec Ethan Ilzetzki et Kenneth Rogoff, nous avons établi que le dollar américain a conservé, et de loin, sa position dominante comme monnaie de réserve.
Plus de 60 % de tous les pays, représentant plus de 70 % du PIB mondial, l’utilisent comme monnaie de référence. D’autres facteurs, comme la proportion du commerce facturée en dollars et la part d’actifs américains (notamment les bons du Trésor) dans les réserves de change des banques centrales, suggèrent un degré similaire de domination du dollar.
L’euro au point mort
L’euro est loin derrière. Depuis le début des années 1980 et jusqu’à l’introduction de l’euro en 1999, l’influence du deutschemark (DM) s’est d’abord étendue en Europe de l’Ouest et, plus tard, en Europe de l’Est. Mais la progression de l’euro, qui a consolidé les zones du DM et du franc français (en Afrique), semble être au point mort, étant donné la diminution de la part de l’Europe dans la production mondiale. En outre, aucune autre grande monnaie internationale n’est en concurrence pour le leadership mondial.
Cette divergence entre les tendances de la production et de la finance mondiales provient du fait que l’économie américaine, pourtant relativement plus réduite, fournit la demande mondiale d’avoirs de réserves, particulièrement en hausse dans les marchés émergents. Ce n’est pas nouveau. La reconstruction de l’Europe et l’expansion du commerce mondial après 1945 ont augmenté la demande de réserves dans les années 1950 et jusqu’au début des années 1970. A cette époque, le dollar était garanti par les réserves d’or. Comme les approvisionnements en or n’augmentaient pas aussi vite que cette demande, l’écart...
Le 01 Avril 2017
SOURCE WEB Par Linkedin
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