La Smit plombée par Douiri
Le monde est tombé à bras raccourcis sur la société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT) épinglée par la Cour des comptes dans son dernier rapport rendu public sur le volet portant sur le Plan Azur. «Autopsie de 15 ans de flops !», titre l’Economiste qui n’a guère cherché à aller au-delà des critiques des magistrats de Driss Jettou qui ont considéré que «le bilan global de la composante balnéaire «Azur» de la vision 2010, puis de la vision 2020, est très faible», pour interroger la responsabilité politique de ce que le Canard a rebaptisé «le plan imposture». Car ce serait trop facile d’accabler la pauvre SMIT en tentant de lui faire porter le chapeau de ce beau et monumental ratage sans pointer la genèse du gâchis. La SMIT n’est que l’instrument public chargé d’exécuter les orientations stratégiques adoptées par le ministère de tutelle et validées par le gouvernement. Or quand celles-ci sont initialement défaillantes, peut-on décemment accabler en cas d’échec l’entité devant les accompagner ? En fait, l’origine du mal vient de la responsabilité politique qui dans le cas d’espèce porte un nom: Adil Douiri en sa qualité de ministre du Tourisme de l’époque et à ce titre d’initiateur de ce programme qui était censé doter le Maroc de pas moins de 7 stations balnéaires dignes de ce nom, a tourné à une vraie arnaque. N’est pas ce pas sous sa conduite qu’ont été lancés les appels d’offres qui ont abouti au choix d’aménageurs-développeurs internationaux qui se sont comme par enchantement avérés tous défaillants les uns après les autres? Le premier désistement mystérieux, celui de l’Espagnol Fadesa, a concerné le projet de la station de Saïdia dans l’Oriental. Arguant de difficultés financières liées à la crise internationale, cet opérateur se retire du projet sauvé par le groupe Addoha qui a courageusement supporté le coût colossal de l’investissement alors même que l’aménagement des resorts touristiques ne fait partie de son métier. Bizarrement, cette crise n’a pas empêché le patron défaillant de Fadesa Maroc, Manuel Jové, de se redéployer au Maroc juste après son désengagement où il a multiplié les achats de foncier et auquel on doit le fameux Anfa Place. Merci qui ? La station Lixus près de Larache et celle de Mogador à Essaouira verra à son tour le désengagement de son attributaire le belge Thomas & Piron qui a cédé au groupe marocain Alliances toutes ses activités au Maroc y compris son projet de Mansour Lake City à Ouarzazate. La station de Taghazout à Agadir connaîtra la même avanie après le retrait de l’Américain Colon Capital et la reprise de l’affaire par un consortium d’institutionnels marocains. Seule exception, le projet Mazagan que le sud-africain Kerzner a mené à son terme en construisant juste un casino avec hôtel (point de station) fré- quenté principalement par les locaux alors que le promoteur s’était engagé sur une clientèle internationale huppée ! Sur les 128.500 lits que les 6 projets de stations initialement promis par Adil Douiri et ses équipes, à peine 7.000 ont été réalisés. Plus qu’un flop, un scandale surtout que les hautes autorités du pays, séduites par ce programme ambitieux sur le papier, ont mobilisé leurs instructions pour mobiliser les moyens nécessaires, un foncier à des prix modiques et les ressources financières nécessaires. Résultat : ce qui a été présenté comme un plan touristique confié pour son aménagement à des étrangers a viré dans toutes ses composantes par l’on en sait quelle alchimie à un programme immobilier fourgué en seconde main à des entreprises nationales. Vous avez dit louche ? Vivement une enquête parlementaire pour éclairer notre lanterne sur les sous et les dessous du fabuleux business de Douiri.
Le 27 Janvier 2017
SOURCE WEB Par Le Canard Libere
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samedi 28 janvier 2017
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