Pour une dynamique associative!

Même si le ministère du Tourisme est toujours en panne de ministre faute de retard dans la constitution du nouveau gouvernement et le départ dare-dare de Haddad, les professionnels marocains ne chôment pas pour autant. C’est pour dire que nos professionnels ne manquent pas d’initiative, ni non plus de faire-valoir pour se constituer en force structurelle collective.
Oui, l’ouvrage admirable, accompli ces dernières semaines, témoigne d’une ardeur déterminée de resserrer les rangs et de parler d’une seule voix pour parer aux interstices indésirables et diviseurs.
Primo : les concierges élisent leur nouveau président, qui ne manque, au demeurant, pas de panache et dispose d’une culture polyglotte avenante, d’excellents atouts pour une représentativité faisant honneur à la profession. Secundo, l’AIH Marrakech qui fait confiance à la sagesse et à l’expérience, en reconduisant Naciri Président, bien que celui-ci n’en voulait pas tellement. En réélisant un Président qui a donné ses preuves et qui sait se montrer l’homme de la situation dans une destination qui n’est pas du tout facile, le collectif hôtelier a su faire le bon choix en misant sur leur collègue qui ne manque de charisme, un fin stratège vu les longues années qu’il a passées au service de la profession, ses compétences de fédérateur et, surtout, son attachante amabilité.
Si l’on a à extrapoler sur ces deux cas de figure, nous sommes en face de deux comportements associatifs sains de l’action professionnelle où la démagogie et le suivisme n’avaient pas droit de cité. D’un côté, les électeurs ont privilégié la jeunesse, la grande culture et le tempérament du battant. Car, il faut le dire, l’association marocaine des concierges pataugeait dans les incertitudes et le partage des rôles, sans communication interne ni au courant de qui fait quoi, comment et pourquoi. Une structure qui manquait de contenu et de représentativité malgré la bonne volonté de ses braves adhérents. Il était temps mais il a été rattrapé sine die, avec quelqu’un qui saura représenter sa profession et ses collègues. Tous sont unanimes là-dessus.
Dans le deuxième cas de figure, la donne est beaucoup plus stratégique qu’autre chose. C’est vrai qu’en renouvelant leur confiance en Salaheddine Naciri, les hôteliers lui reconnaissent le mérite de présider, haut la main, aux destinées de leur profession. Cela ne veut pas dire qu’ils excluent les compétences locales ou cherchent à édicter une quelconque mainmise ou monopole. Au contraire, ils privilégient l’efficacité dans l’union.
Bien que peu rapprochés, les deux corporations ont le mérite de consacrer l’esprit qui devrait prévaloir chez toute autre association professionnelle : le rafraîchissement, d’une part, des structures quand celles-ci commencent à lâcher et à donner des signes de fatigue et, d’autre part, pérenniser le continuum gagnant pour une destination aussi riche que complexe. Celle-ci gagnerait à faire montre de lucidité dans ses décisions et d’adaptation de ses objectifs aux conjonctures de l’heure, en élisant les profils qu’il faudrait. Enseignement qui devrait motiver les représentations associatives régionales des métiers du tourisme à se structurer dans la concertation, à solidifier ses rangs avant l’avènement d’un nouveau ministre du Tourisme. Celui-ci, une fois installé, serait en face à des corporations professionnelles régionales déjà structurées et parlant de la même voix. Il aura ainsi à vaquer au plus important, épaulé par des associations unies avec leurs feuilles de route et leurs objectifs avérés. C’est-à dire, ne pas lui laisser le luxe de reprocher aux professionnels leurs divisions et leurs querelles intestines, comme le faisait Haddad, pour couper court à toute critique envers son action.
Encore, faut-il saluer l’esprit d’initiative pris par certaines associations professionnelles déjà bien structurées qui, soucieuses de l’intérêt collectif de leurs membres et du bien-fondé de leur corps de métier, organisent des ateliers, forums et rencontres autour de thématiques de première heure. Tel, récemment, l’important thème débattu par l’ARAVMS autour de la désintermédiation dans le métier d’agent de voyages. Thème auquel ont participé, outre les professionnels locaux, l’administration du Tourisme, l’ONMT et des têtes pensantes ayant enrichi les débats par leurs interventions. Ou, encore, l’excellente initiative prise par l’ARAVCS en coordination avec la Délégation du Tourisme de Casablanca, en organisant, en faveur des voyagistes, une visite aux unités hôtelières récemment ouvertes à Casablanca. Un excellent exemple de la collaboration public-privé pour la bonne cause, qui devrait constituer un modèle pour d’autres.
Enseignement : il serait heureux de voir nos associations prendre leur destin en main afin de constituer une force unie de propositions et d’acteurs bien impliqués dans les grandes décisions de la politique touristique de l’Etat. Qu’elles s’impliquent véritablement dans le mécanisme public-privé pour étudier, ensemble, les problèmes posés et de trouver, encore ensemble, les solutions appropriées. Ce serait l’idéal de voir un jour la politique touristique marocaine semblable à un orchestre philarmonique où chaque musicien joue sa juste composition pour une symphonie coordonnée et agréable.
Il est temps pour nos associations, non encore en forme, de sonner le réveil !
Le 24 Janvier 2017
SOURCE WEB Par Tourisme Et Gastronomie
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