Jouahri: la flexibilité des changes ne sera pas précédée d’une dévaluation
Passionnante conférence de presse ce mardi 20 décembre, donnée par le gouverneur de la Banque centrale, Abdellatif Jouahri. Verbatim.
Voir également la vidéo intégrale en bas de cet article.
Régime des changes: "Le FMI a estimé que le Maroc est prêt pour début 2017, j’ai opposé une fin de non-recevoir. J’ai reporté l’introduction de la flexibilité des changes au second semestre 2017".
"Nous voulons que tous les segments soient bien préparés, y compris les banques, les opérateurs, les entreprises publiques concernées. Nous avons tenu et tiendrons des réunions avec les entreprises publiques, qui ont des engagements en devises, Autoroutes du Maroc, OCP, ONEE… Nous avons constitué un comité permanent avec les banques".
"On ne plonge pas dans un chantier comme celui-là sans tout maîtriser".
"Nous avons tout préparé, tout simulé, même les budgets d’intervention. Le Maroc a désormais les pré-requis pour introduire une flexibilité des changes : une soutenabilité budgétaire à moyen terme, un système bancaire résilient et capable d’accompagner les opérateurs, un niveau valable des réserves de changes sécurisé sur le moyen terme".
"Il n’y aura pas de dévaluation du dirham avant l’introduction de la flexibilité. Si le dirham était désaligné, nous l’aurions réaligné. Ce n’est pas le cas. Le problème ne se pose pas.
"Contrairement à l’Egypte, pour le Maroc la flexibilité est un choix, un acte volontaire".
Jouahri refusera d'indiquer une date précise: ce sera au cours du second semestre, donc à partir de juillet, indique-t-il à Médias24. Pour ce qui concerne la largeur de la bande de fluctuation, il nie avoir donné des chiffres indicatifs et refuse d'en donner. La largeur de la bande sera annoncée la veille de l'entrée en vigueur du nouveau système, précise-t-il à Médias24.
[NDLR: Médias24 est en mesure d'affirmer que les opérateurs, les banques, une partie de l'administration marocaine et le FMI, estiment que le dirham est surévalué et qu'il y aura obligatoirement une correction à la baisse suite à l'introduction d'une dose de flexibilité].
Finance participative: "Pour les agréments et le démarrage, la position finale sera annoncée avant la fin de l’année 2016. Le comité du crédit et des établissements financiers a étudié les dossiers disponibles et demandé des compléments d’information. Si les concernés tardent, c’est eux qui perdent".
[M. Jouahri a eu un échange assez houleux avec une journaliste qu'il accuse de poser la question sur les banques participatives, avec une arrière-pensée. Il affirme qu'il est souvent mis sur le banc des accusés alors que la Banque centrale ne fait que son travail pour garantir le meilleur fonctionnement possible de ce nouveau système. Il a rappelé à cet égard que les premières fenêtres participatives du système bancaire ont été ouvertes en 2007]
Système bancaire: hausse des créances en souffrance. Nous sommes à 7,9% actuellement. Les créances sur la Samir sont désormais provisionnées à 100%. La hausse des créances en souffrance concerne des secteurs comme la promotion immobilière, le tourisme, l’aciérie et… le raffinage".
Inflation. L’inflation prévue pour 2017 est de 1%... malgré et en tenant compte de l’introduction d’une flexibilité des changes.
Dette publique. Elle va évoluer à la baisse: 65% du PIB en 2016 puis 64,2% en 2017 et enfin 64% en 2018.
Le 21 Décembre 2016
SOURCE WEB Par Médias 24
Les tags en relation
Les articles en relation
Taux directeur, Inflation, croissance, sortie du Trésor… Les principaux messages de Jouahri
Le gouverneur de la Banque centrale a défendu sa décision d’augmenter le taux directeur de 50 points de base lors du point de presse tenu après le Conseil ...
Programme Intelaka : Un taux de rejet de 25%, assez élevé selon le Wali de BAM !
Depuis son lancement, le programme Intelaka a financé environ 13.000 entreprises soit un volume de crédit de 3 Mds de DH. Malheureusement le taux de rejet res...
Détention de biens à l’étranger
Le dernier délai pour effectuer une déclaration expire le 19 octobre A défaut, la détention de biens à l’étranger serait considérée comme une infra...
Commerce extérieur Les exportations des métiers mondiaux du Maroc en hausse de 14,3% entre 2013 et
Les Métiers mondiaux du Maroc assurent bien à l’export ces dernières années. Les Métiers mondiaux du Maroc assurent bien à l’export ces dernières ann...
Une dotation voyages de 100.000 DH/an minimum remplace la dotation touristique
Office des changes : le plafond des investissements des entreprises à l’ étranger porté à 200 MDH La dotation touristique de 45.000 DH minimum a é...
Bank Al-Maghrib baisse le taux directeur et maintient la prudence sur la flexibilisation du régime
L’évolution des indicateurs économiques nationaux se montre plutôt rassurante, ce qui a incité le Conseil de Bank Al-Maghrib à réduire le taux directeur...
Bitcoin, monnaie interdite ? Pas vraiment
Les cryptos prennent de plus en plus leurs marques au Maroc Après des mois de fluctuations, le bitcoin (BTC) a franchi un nouveau cap, mercredi dernier, en ...
Coronavirus, impact économique : Abdellatif Jouahri répond à nos questions
Mesures de soutien du comité de veille économique, taux directeur et liquidités, prévisions de croissance, impact sur les réserves de Change, chute de la b...
Les principales annonces d’Abdellatif Jouahri à l'issue du conseil de BAM de décembre
Prévisions d'inflation et de croissance, déficits, LPL, réserves de change, banques participatives..., le wali de Bank Al-Maghrib fait le point sur la co...
Le Maroc devient exportateur d’électricité
Les importations marocaines en électricité ont chuté à 93,5 %, par rapport à l’année 2018 où le pays en a importé pour 2,3 milliards de DH. Selon l...
#MAROC_Crise_économique_vu_ par_Abdellatif_Jouahri: Celui ci sonne l’alerte au Parlement marocain
Pour le Wali de Bank Al Maghrib, la relance sera très lente et ne commencera réellement qu’à partir de 2023. En attendant, le Maroc doit travailler sur sa ...
#MAROC_Report_des_crédits : Le tiers des emprunteurs n'ont pas repris le paiement des traites
Ce phénomène de montée spectaculaire des impayés s’accompagne, pire encore, par un grand ralentissement de la production de nouveaux crédits. C’est ...