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Six semaines après sa victoire aux législatives, Benkirane n'arrive pas à former son gouvernement

Six semaines après sa victoire aux législatives, Benkirane n'arrive pas à former son gouvernement

Plus de six semaines après sa nomination, l’islamiste Abdelilah Benkirane n’est toujours pas parvenu à former une coalition gouvernementale. Les négociations semblent bloquées et tournent au bras de fer entre Aziz Akhannouch, président du Rassemblement national des indépendants (RNI), et le chef du gouvernement.

Le RNI, un parti libéral, aurait demandé plusieurs ministères clés et une place au sein de la future coalition pour son allié le parti de l’Union constitutionnelle (UC), en plus de l’écartement du parti de l’Istiqlal. C’est surtout cette dernière condition qui est à l’origine de ce blocage. Benkirane tient fermement à son alliance avec l’Istiqlal et le PPS (ex-communistes).

S’exprimant devant les membres de la commission nationale de la Jeunesse de son parti, lors d’une réunion tenue chez lui en fin de semaine, Benkirane a déclaré qu’il ne traversait pas une "épreuve politique", soulignant qu’il ne descendrait pas dans la rue pour protester si une "crise politique" entravait la formation du gouvernement.

La formation d’un gouvernement de coalition ressemble de plus en plus à un feuilleton politico-médiatique qui pourrait tourner bientôt à la crise politique.

Après la victoire de sa formation, le Parti justice et développement (PJD), M. Benkirane avait été reconduit par le roi à la tête du gouvernement de coalition qu'il dirige depuis cinq ans.

Mais il n'a toujours pas réussi à rassembler les 198 sièges minimum à même de lui assurer un vote de confiance au Parlement, où son parti a décroché 125 députés.

Avec le trio PJD-Istiqlal-PPS, il manque encore au Premier ministre une quinzaine de sièges pour atteindre une majorité. En théorie, il peut se tourner vers deux autres formations, le Mouvement populaire et l'USFP, mais sans succès jusqu'à présent.

Dans ses calculs politiciens, où les lignes idéologiques comptent peu, M. Akhannouch se retrouve donc de facto en position de faiseur incontournable de majorité.

A mesure que les tensions montaient et que le blocage était évident, les deux adversaires ont réglé leur compte par presse interposée, avec son lot de messages et indiscrétions savamment distillés.

Jusqu'à la diffusion officielle par le PJD le 14 novembre, d'une vidéo de M. Benkirane déplorant, devant les cadres de son parti, "tentative de putsch", "blocage" et complot "contre la volonté du peuple". "Je n'accepterai pas que quiconque humilie la volonté des citoyens en négociant comme si c'était lui le chef de gouvernement", a mis en garde le Premier ministre.

Ses déclarations ont suscité une avalanche de commentaires et de critiques.

Cette situation reste toutefois inédite. La Constitution ne dit rien en cas d'échec du parti arrivé en tête à former un gouvernement.

Avec la fin de la COP22 de Marrakech, le feuilleton a marqué une pause. Mais il devrait reprendre de plus belle dès le retour du roi Mohammed VI, en tournée en Afrique de l'Est, où il est accompagné de M. Akhannouch pour y promouvoir l'initiative du Triple A, celle de l’Adaptation de l’Agriculture Africaine (AAA), proposée par le Maroc et adoptée par plusieurs pays africains comme une solution ambitieuse et une réponse aux défis climatiques et alimentaires.

Le 22 Novembre  2016
SOURCE WEB Par Atlas Info

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