Benkirane : Un bras de fer qui ne dit pas son nom

Le Maroc a ceci d’admirable : On peut s’absenter un long moment et revenir sans sentir un quelconque dépaysement. Le 10 octobre dernier, le Roi Mohammed VI a chargé le secrétaire général du PJD, Abdalilah Benkirane, de former un nouveau gouvernement. Depuis, on en est encore là.
Plus de soixante-dix jours se sont écoulés à se mordre la queue et à se fendre en déclarations vaines et oiseuses. Ce qui se passe, tout le monde le sait.
Abdalilah Benkirane qui a la fâcheuse tendance à confondre ses électeurs avec l’ensemble du peuple marocain et parle en conséquence en son nom, campe sur ses positions. Il veut former une majorité à sa guise, c’est-à-dire à sa mesure. Au début, son idée était de constituer autour de son parti la Koutla historique. Une sorte de revanche sur lui-même, sur ses adversaires, pour certains ennemis, d’hier et sur l’Histoire. L’USFP de Driss Lachgar étant incertaine, Benkirane a entre temps mis un peu d’eau dans son thé et se contenterait bien d’embarquer avec lui, coute que coute, l’Istiqlal de l’instable Hamid Chabat, une prise de guerre, ainsi que le PPS version Nabil Benabdellah pour le récompenser de sa servilité. Légitime !
En face, le RNI de Aziz Akhennouch, soutenu par l’UC de Mohamed Sajid, et pas très loin le MP de Mohaned Laensar, a une autre façon de voir. Pour avoir expérimenté dans le gouvernement sortant les méthodes benkiraniennes, il veut d’abord fixer la méthodologie de travail pour éviter les faux quiproquos et le vrai amateurisme de Benkirane I. En même temps, il ne se voit pas au gouvernement avec l’Istiqlal de Chabat, trop versatile, trop fébrile, trop électrique. Légitime !
Le secrétaire général du PJD, qui n’a pas, il faut le rappeler, la majorité du pays pour lui, ne l’entend pas de cette oreille. Mais c’est son droit ! De cette situation découle ce qu’on appelle désormais le blocage. Qui en est responsable ? Pour les adversaires du PJD, c’est Benkirane, son entêtement et sa présomption. Pour lui se sont les hommes de l’ombre dont il ne cite plus les noms, mais sur lesquels chacun peut mettre un visage.
A partir de là s’installe un rapport de force porteur de germes dangereux, qui infectent le tissu un peu plus chaque jour qui passe, où le chef du gouvernement se voit, sans le dire ou sans en être conscient, l’égal du Roi. Alors que la réalité est plus simple.
Ou Benkirane a une majorité, forme un gouvernement et le présente au Souverain. Ou il n’en a pas et n’a qu’à déclarer son incapacité pour que s’ouvre la phase de l’interprétation de l’article 47 de la constitution, voire de toute la constitution.
Le 20 Décembre 2016
SOURCE WEB Par Quid
Les tags en relation
Les articles en relation

Aziz Akhannouch élu à la présidence du RNI
Au cours du congrès extraordinaire tenu ce samedi 29 octobre à Bouznika, Aziz Akhannouch a été sans surprise élu nouveau président du RNI, par 1.707 voix ...

Paralysie gouvernementale : l’option d’un arbitrage royal fait son chemin
Paralysie gouvernementale : l’option d’un arbitrage royal fait son chemin Abdelilah Benkirane est face à une situation de blocage pour la formation du g...

Partis politiques: Akhannouch et Laenser réagissent aux critiques du roi
Le président du Rassemblement national des indépendants (RNI, majorité) a appelé dimanche 30 juillet les partis politiques à reprendre leur rôle d'ava...

Benkirane donne le feu vert aux parlementaires du PJD pour s’attaquer à El Othmani
La discussion en cours, sous la Coupole, du programme gouvernemental présenté par Saâd-Eddine El Othmani, a mis à nu une guerre larvée entre ce dernier et ...

Stress hydrique : de nouvelles stations de dessalement pour Tiznit, Taroudant et Chtouka-Aït Baha
Le président du Rassemblement national des indépendants (RNI) et Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a exprimé ses inquiétudes concernant le stress hydri...

Réforme du Code pénal: Abdelilah Benkirane et Abdellatif Ouahbi à couteaux tirés sur la question
En cours de finalisation par le département d’Abdellatif Ouahbi, la réforme du Code pénal devrait aboutir à une décriminalisation des relations sexuelles...

Akhannouch remet sur le devant de la scène le débat sur l’amazigh
Le président du RNI a appelé à l’accélération de l’adoption de la loi relative à cette langue officielle depuis 2011 Face au retard de l’adoption...

Hassan Derham, le célèbre homme d’affaires sahraoui, menacé de banqueroute
«Tout le monde le considère, surtout dans la presse, comme un milliardaire. Mais je vous assure que l’homme qui s’est présenté à mon bureau jure qu’i...

Le prochain Gouvernement sera t-il favorable au tourisme ?
Volte-face électorale accueillie avec beaucoup de soulagement après l’annonce des résultats du scrutin électoral hier 08 septembre. Pressenti, depuis quel...

La sortie du patron du RNI sur la nécessité de "rééduquer les Marocains" fait polémique
La sortie du patron du Rassemblement national des indépendants (RNI), Aziz Akhannouch, le 7 décembre à Milan en Italie, sur les Marocains mal éduqués fait ...

Quand Aziz AKHANOUCH sillonne seul les rues d’Al Hoceima la nuit
Dans la nuit de jeudi à vendredi , en sa qualité de Président du RNI, a quitté son hôtel à Al Hoceima pour marcher dans les rues de la ville. Tout seul et...
Le gouvernement dément toute médiation dans le dossier des enseignants-stagiaires
Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Mustapha El Khalfi, a démenti ce jeudi 31 mars, avoir reçu la moindre correspondance portant m...