Réforme de l’enseignement Le gouvernement dévoile sa feuille de route pour la mise à niveau des métiers de l’éducation et de la formation

Dans sa stratégie, le chef du département de l’Éducation nationale mise sur la réhabilitation de l’élément humain.Ph. Kartouch
Comment repenser l’école marocaine autrement, en réhabilitant les métiers de l’éducation et de la formation  ? Telle est la question à laquelle ont tenté de répondre le ministre de l’Éducation nationale, Rachid Belmokhtar, ainsi que de nombreux experts nationaux et internationaux lors d’un colloque organisé par le Conseil supérieur de l’éducation de la formation et de la recherche scientifique, hier à Rabat.
Mettre à niveau les métiers de l’enseignement de sorte à repenser autrement l’école marocaine. Tel est le défi que se lance le ministre de l’Éducation nationale, Rachid Belmokhtar. Le constat est là et le président du Conseil supérieur de l’éducation et de la formation le rappelle de nouveau : le système éducatif souffre de maux multiples et profonds qui lui ont valu une place peu honorable dans les classements internationaux. Comment faire donc pour renverser cette courbe descendante ? Pour le ministre de l’Éducation nationale, Rachid Belmokhtar, la réforme élaborée par le Conseil supérieur de l’éducation et de la formation est essentielle, mais n’est pas suffisante, car, à côté, il faudra réinventer les métiers de l’enseignement. «Le temps est venu pour que l’école ne soit plus le réceptacle des échecs», martèle le ministre.
Dans sa stratégie, le chef du département de l’Éducation nationale mise sur la réhabilitation de l’élément humain, particulièrement les enseignants. «Il faut encourager l’enseignant à aimer son travail», note le ministre, et pour ce faire, il faut l’accompagner. C’est d’ailleurs la nouvelle fonction qui sera créée au niveau de chaque école marocaine. Le ministère s’apprête à affecter des accompagnateurs pour soutenir les enseignants, les former et les aider à s’adapter aux comportements des élèves en classe et à l’évolution du domaine en recourant à des approches psychologiques et sociologiques. «Certes, l’expérience n'en est qu'à ses débuts, mais nous disposons déjà de 170 accompagnateurs, en attendant de généraliser cette mesure à toutes les écoles», explique M. Belmokhtar.
Notons que cette initiative sera menée en parallèle à l’ajustement de la formation dispensée aux futurs enseignants, qui devra intégrer l’approche psychologique, sociale ainsi que pédagogique. Outre cette mesure, le responsable gouvernemental souhaite créer une dynamique au niveau des métiers de l’éducation en mettant en place de nouvelles passerelles qui permettent aux enseignants de changer de carrière en cas de besoin. «Quand on intègre l’enseignement, c’est pour une carrière de 30 à 40 ans. Il faut donc donner à l’enseignant aussi le choix de changer de fonction ou d’évoluer, notamment à travers des formations continues. L’enseignement est un métier qui doit évoluer», affirme le ministre. Mais attention, à côté de ces évolutions, le ministre souhaite aussi instaurer de nouveaux «devoirs», notamment celui de la responsabilité.
Désormais, le rendement des enseignants et même celui des établissements scolaires seront mesurés par les performances de leurs élèves. «Nous allons recourir à la comparaison des résultats au niveau régional et national. Le but n'est pas de discriminer les enseignants, mais au contraire de les encourager. Car au final, nous devons arriver à un système qui promeut et encourage ceux qui réussissent et pénalise ceux qui ne font pas d’effort», fait remarquer M. Belmokhtar, qui s’exprimait mardi dernier à Rabat à l’occasion de la tenue d’un colloque international. Le haut responsable propose par ailleurs de réformer le statut actuel de l’Éducation nationale, de sorte à répondre aux nouvelles exigences de la réforme. Il préconise en outre de doter les établissements scolaires de plus d’autonomie.
«Nous avons été le premier ministère à décliner la régionalisation avancée et nous nous dirigeons vers l’autonomisation de l’école», affirme-t-il. Par ailleurs, le ministre souligne la nécessité de mener une action de moralisation de l’école marocaine, dans le but de venir à bout du phénomène de la violence au sein de l’école. «Plus de 53.000 agressions sont commises au niveau de l’école marocaine par an. C’est inquiétant. L’école marocaine devient le théâtre de crimes, de viols, d’agressions à l’encontre des enseignants et des élèves. Cette situation doit changer à travers la sensibilisation, la prévention et l’accompagnement des élèves et l’implication de leurs parents». Sur ce volet, M. Belmokhtar ne compte pas y aller par quatre chemins. Pour lui, il est essentiel d’impliquer les acteurs sociaux, à savoir les syndicats et les associations de parents d’élèves, dans l’encadrement des élèves. S’agissant du contenu du programme, il estime qu’il faudra qu’il intègre la promotion des valeurs universelles, mais aussi, et comme le souligne Edgar Morin, la culture et la croyance d’autrui, afin de parvenir à le comprendre et de prévenir le radicalisme et l’extrémisme, fruits de l’incompréhension.
Le 25 Mai 2016
SOURCE WEB Par LE MATIN
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