Maroc: le gouvernement interdit la manifestation des enseignants-stagiaires prévue jeudi prochain à Rabat
Le gouvernement a décidé d'interdire la manifestation que ladite "coordination nationale des enseignants-stagiaires des centres régionaux d'éducation et de formation" compte organiser jeudi prochain sur la voie publique à Rabat, indique mardi un communiqué du Chef du gouvernement.
"Partant de ses prérogatives juridiques, le gouvernement a décidé d'interdire la manifestation prévue le 14 avril sur la voie publique à Rabat", précise le Chef du gouvernement dans ce communiqué parvenu mardi à la MAP.
Dans le cadre de ses prérogatives, le ministère de l'Intérieur prendra toutes les mesures et les dispositions pour la mise en œuvre de cette décision gouvernementale, souligne la même source.
Le communique ajoute que le gouvernement fera face à toutes les tentatives visant à porter atteinte à l'ordre public, faisant porter la responsabilité de ceci aux agitateurs et aux parties visant à attiser la situation en exploitant les revendications sociales de cette catégorie et d'autres.
Et de rappeler que "depuis octobre dernier, les artères de certaines villes marocaines connaissent des mouvements de protestation de groupes d'étudiants affiliés à ladite coordination nationale des enseignants-stagiaires des centres régionaux d'éducation et de formation pour réclamer l'annulation des deux décrets relatifs à la réduction de la bourse de stage et à la séparation de la formation du recrutement".
A cet égard, note le communiqué, le gouvernement a œuvré pour trouver des solutions à cette problématique, à travers différents canaux. Ainsi plusieurs rencontres ont eu lieu entre le Wali de la région Rabat-Salé-Kénitra et des représentants des enseignants-stagiaires, pendant lesquelles le wali a présenté, au nom du gouvernement, une proposition très avancée à même de mettre un terme à ce problème qui n'a que trop duré, à travers le recrutement de l'ensemble des enseignants en deux étapes, la première au titre des postes budgétaires de l'année en cours et le reste au début de la prochaine année budgétaire, à condition de passer le concours.
Le Chef du gouvernement affirme qu'il a personnellement tenu à rencontrer des représentants des enseignants-stagiaires afin de rapprocher les points de vue et de les informer des possibilités juridiques existantes, tout en soulignant que la solution proposée par le gouvernement demeure la seule issue possible, sachant que plusieurs parties, et à leur tête les centrales syndicales, sont entrées sur la ligne et ont évoqué une nouvelle fois ce dossier lors de la séance du dialogue social du 12 avril courant, avec l'espoir de contribuer au règlement de cette situation. Il ajouté avoir réitéré l'engagement du gouvernement à travers la solution proposée de recrutement en deux étapes.
Malgré tout cela, "les enseignants-stagiaires ont rejeté l'offre du gouvernement et proposé des solutions irréalisables, en totale contradiction avec les dispositions légales et qui n'atteignent pas le niveau avancé de la proposition du gouvernement, chose que l'on ne peut pas satisfaire sachant que les propositions du gouvernement doivent respecter les dispositions légales et organisationnelles en vigueur", fait observer la même source.
Dans ce cadre, le communiqué du Chef du gouvernement précise que la question des enseignants-stagiaires a pris des dimensions dépassant de loin les revendications professionnelles de cette catégorie, via des slogans politiques, extrêmes dans certains cas, laissant entendre que les mouvements de protestation des coordinations des enseignants-stagiaires sont devenus un simple outil d'action de certaines parties qui guettent l'occasion pour semer le désordre et qui oeuvrent par tous les moyens possibles pour infiltrer et exploiter tout mouvement social quelles qu'en soient les revendications pour attiser la situation sociale.
La relation des mouvements de protestation des enseignants-stagiaires avec les revendications annoncées suscitent l'attention à plusieurs niveaux puisqu'elles dépassent, dans la majorité des cas, les limites de l'expression de rejet de dispositions juridiques, et visent à créer des espaces de confrontation entre les manifestants et les forces publiques, conclut le communiqué du Chef du gouvernement.
Le 12 Avril 2016
SOURCE WEB Par Atlas Info
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