La moitié des sites naturels classés par l'Unesco menacés
Forêts humides de Madagascar, parc national en Espagne et en Mauritanie, réserve animalière en Tanzanie, récif de Belize: ces lieux exceptionnels font partie des 114 sites classés qui sont menacés par des activités économiques.
"Sur les 229 sites naturels inscrits au patrimoine mondial, 114 sont concernés par des activités industrielles néfastes", écrit l'ONG WWF dans son rapport "Protéger les hommes en préservant la nature", publié ce mercredi 6 avril.
"Ces sites incarnent la notion d'aire protégée par excellence", rappelle pourtant le WWF, qui s'est appuyé sur un recensement établi par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Mais le classement par l'Unesco n'est pas forcément synonyme d'une protection exemplaire, montre le rapport.
"Entres autres activités néfastes, qui sont souvent le fait de multinationales et de leurs filiales, on peut citer l'exploration et l'extraction pétrolière et gazière, l'exploitation minière, l'exploitation forestière illégale, la création de grandes infrastructures, la surpêche et la surexploitation des ressources en eau", résume l'ONG.
Aucun continent n'est épargné par le classement du WWF, qui appelle gouvernements et entreprises à agir en faveur d'un futur durable pour tous ces lieux exceptionnels.
L'Unesco n'a pas de pouvoir sur les gouvernements
L'Unesco, qui a labellisé les sites après une demande émanant des États, n'a pas le pouvoir de contraindre les gouvernements à les protéger.
En dernier recours, l'organisme onusien peut retirer le site de sa liste. Cela est arrivé une seule fois, à Oman, pour le sanctuaire de l'oryx arabe, un type d'antilope, qui a été au fil des ans envahi par les forages pétroliers et où le braconnage s'est développé.
Le rapport souligne qu'en plus de porter atteinte à un patrimoine ayant "une valeur universelle exceptionnelle", la dégradation de ces lieux pourrait "remettre en cause leur capacité (...) à apporter des bénéfices économiques, sociaux et environnementaux" aux quelque 11 millions de personnes qui en dépendent.
Environ un million de personnes vivent au sein même de 119 sites classés et menacés et 10 millions habitent à proximité.
Aucun continent n'est épargné
Les forêts tropicales humides de l'île de Sumatra (Indonésie) sont un exemple inquiétant. Le site comprend trois parcs nationaux abritant de vastes bassins hydrographiques qui fournissent de l'eau à des millions de personnes. Mais ces forêts sont menacées par l'exploitation forestière et des concessions (mines, pétrole, gaz), à ce stade non exploitées.
En Espagne, le parc national de la Donana, qui accueille chaque année des millions d'oiseaux migrateurs, a été victime en 1998 d'une vaste pollution par des déchets miniers (boues toxiques et eaux acides). En 2015, le gouvernement espagnol a de nouveau octroyé des droits d'extraction à une compagnie mexicaine (Grupo Mexico).
En Tanzanie, la réserve animalière de Selous fait face à plusieurs dangers: des activités minières et pétrolières de plus en plus nombreuses, la construction de routes et un projet de centrale hydroélectrique, qui nécessiterait l'inondation de certaines zones.
Parmi les sites marins, le récif de Belize, qui comprend sept zones protégées et intégrées à la plus longue barrière de corail du continent américain, est considéré en péril depuis 2009. La construction de stations balnéaires et de logements et l'exploitation pétrolière en mer ont endommagé les écosystèmes d'une richesse exceptionnelle.
A l'inverse, "un site du patrimoine mondial peut devenir un levier de développement économique", fait valoir l'ONG en citant en exemple la gestion du récif de Tubbataha aux Philippines (pêche, tourisme) ou celle du parc national du Chitwan au Népal, dont la moitié des recettes est reversée aux communautés locales.
Le 06 Avril 2016
SOURCE WEB Par Médias 24
Les tags en relation
Les articles en relation
Lors d’un atelier initié par l’Unesco L’expérience marocaine en matière de gestion des risq
L’expérience marocaine en matière de gestion des risques naturels a été exposée, mardi au Caire, à l’occasion d’un atelier initié par l’Organisat...
L’éducation : Au sommet des priorités marocaines selon Bourita
Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, a affirmé, mercredi à New York, que la question de l’éducation ...
Maroc : Reproduction du vautour fauve pour la première fois depuis 40 ans
Dans l’aire protégée de Jbel Moussa, au nord du Maroc, une petite colonie de vautour fauve (gyps fulvus) a trouvé refuge, composée de deux couples adultes...
AMDGJB's proposal strength of three (3) Declarations for UNESCO Geoparks Sustainable Territories
01 - « DECLARATION INTERNATIONALE DES DROITS DE LA MEMOIRE DE LA TERRE » With OBSERVATIONS FROM THE *SUSTAINABLE TERRITORY OF GEOPARK JBEL BANI TATA (TS...
Selon une étude de l’UNESCO La valorisation du statut des enseignants à même de contrecarrer la
La mise en place des cours d'éducation sur les valeurs et la valorisation du statut des enseignants sont à même de contrecarrer la violence en milieu sco...
Pompéi limite le nombre de visiteurs pour préserver son patrimoine face au surtourisme
Le site archéologique de Pompéi, situé près de Naples, a introduit un billet d’entrée nominatif et instauré une limite de 20 000 visiteurs par jour. Cet...
Aboulkacem Chebri, élu vice-président de l’ICOMOS : une fierté marocaine pour la préservation
Aboulkacem Chebri, archéologue de renom et spécialiste de la restauration du patrimoine maroco-portugais, a été élu vice-président de l’Assemblée gén�...
Déclin inquiétant de l'abeille jaune saharienne au Maroc : un défi pour l'apiculture face à la s
Le déclin des colonies d'abeilles jaunes sahariennes met en lumière les difficultés croissantes de la filière apicole au Maroc. Cette espèce, résilien...
Vaste opération de réhabilitation des Ksours et Kasbahs
L’Académie des Arts Traditionnels de la Fondation de la Mosquée Hassan II de Casablanca a signé une convention cadre de partenariat avec le Programme des N...
Le Maroc et l'UNESCO signent à Paris un Accord en rapport avec le changement climatique
La Commission Nationale Marocaine pour l'UNESCO et l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO) ont signé, ...
Participation de près de 600 artistes à la 51è édition du FNAP
Marrakech – Près de 600 artistes et 34 troupes folkloriques représentant les différentes régions du Maroc prendront part à la 51è édition du Festival N...
COP28 : Comment renforcer la place de la culture dans les discussions sur la résilience
La Fondation pour la Sauvegarde du Patrimoine Culturel de Rabat, présidée par Son Altesse Royale la Princesse Lalla Hasnaa, prend part à la 28e Conférence d...