Le FMI table sur une croissance de l’économie nationale de 3% en 2023
La poursuite de politiques macroéconomiques prudentes restera essentielle pour la résilience de l’économie marocaine, selon l’organisation internationale
Bien qu’elle ait été ralentie par les chocs mondiaux et la sécheresse, la croissance de l'économie marocaine devrait reprendre en 2023, a annoncé le Fonds monétaire international (FMI) soulignant toutefois un environnement international très incertain.
« L'économie marocaine a connu une confluence de chocs négatifs en 2022 qui ont freiné le rebond rapide après la pandémie. La sécheresse a négativement affecté la production agricole, tandis que les chocs des termes de l'échange liés à l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont davantage alimenté l'inflation et réduit le pouvoir d'achat », a constaté Roberto Cardarelli au terme d’une mission de consultation avec le Maroc qu’il a dirigée du 24 octobre au 4 novembre.
« La reprise du secteur du tourisme, la résilience des envois de fonds des migrants et des exportations ont partiellement compensé ces chocs négatifs », a-t-il toutefois noté relevant que la croissance du PIB devrait s'établir à environ 1,25% en 2022 et le déficit du compte courant devrait se creuser pour atteindre environ 4,25% du PIB.
Ainsi, « dans l'hypothèse d'une amélioration progressive des conditions extérieures et d'une saison agricole moyenne, la croissance devrait s'accélérer pour atteindre environ 3% l'année prochaine et le déficit du compte courant devrait se réduire à environ 3,5% du PIB, mais de fortes incertitudes planent sur ces perspectives », a indiqué Roberto Cardarelli.
Compte tenu de la forte incertitude et du resserrement des politiques macroéconomiques, l’organisation internationale estime qu’« il est essentiel d'accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles, notamment celles visant à étendre la protection sociale à tous les Marocains, à stimuler l'investissement du secteur privé et à relever les défis posés par le changement climatique ».
Pour Roberto Cardarelli, «le renforcement de la résilience de l'économie marocaine, dans un contexte de marges de manœuvre budgétaire et monétaire limitées et d'incertitude exceptionnelle appelle à l’accélération de la mise en œuvre des réformes structurelles ».
Bien qu'une grande partie des travailleurs indépendants n'aient pas encore rejoint le nouveau système contributif de soins de santé et de retraite, il constate cependant que « des progrès significatifs ont été réalisés dans l'extension de la protection sociale » tout en soutenant que des réformes profondes des systèmes de santé et d'éducation devraient améliorer l'accès, l'efficacité et la qualité des services.
Pour lui, il ne fait aucun doute que « les récentes mesures de réforme des entreprises publiques, ainsi que l'opérationnalisation du Fonds Mohammed VI et la mise en œuvre de la nouvelle Charte de l'investissement devraient contribuer à stimuler l'investissement privé ».
Par ailleurs, « les progrès réalisés dans la libéralisation du marché de l'électricité devraient accélérer la transition vers les énergies renouvelables, tandis que beaucoup reste à faire pour remédier à la raréfaction des ressources en eau », a-t-il affirmé.
Précisons qu’à l’issue de cette mission de consultation 2022, l’équipe des services du FMI a en outre estimé que la poursuite des politiques macroéconomiques prudentes « restera essentielle pour la résilience de l’économie marocaine ».
Selon l’institution internationale, « le budget 2023 a veillé à concilier entre la reconstitution de marges de manœuvre budgétaires, l'atténuation de l'impact social et économique des chocs récents et le financement des réformes structurelles ».
Reste maintenant à contenir les pressions inflationnistes, ce qui pourrait nécessiter la poursuite de la normalisation des conditions de politique monétaire, a-t-elle soutenu.
Bien qu’occasionnées par des chocs mondiaux sur l'offre et les prix des matières premières, le FMI constate que les pressions inflationnistes se sont généralisées au cours de cette année. Ce qui a amené Bank Al-Maghrib à procéder de manière appropriée à un resserrement monétaire en septembre dernier.
Mais alors que l’organisation internationale s’attend à ce que l'inflation commence à baisser l'année prochaine, sous l'effet de la baisse prévue des prix mondiaux des matières premières, « assurer un retour de l'inflation à près de 2% d'ici 2024 pourrait nécessiter de nouvelles hausses des taux directeurs, afin d'ancrer davantage les anticipations d'inflation », a estimé Roberto Cardarelli.
Le 06 novembre 2022
Source web par : libération
Les tags en relation
Les articles en relation
Tourisme : le pacte de la CNT pour sortir de la crise
Ce nouveau Pacte public-privé, proposé par la CNT, est composé de 10 propositions d’ordre fiscal, financier et de gouvernance pour assurer la sauvegarde de...
Délais de paiement : Un nouveau barème des indemnités de retard
Désormais, le barème des pénalités de retard appliqué aux clients doit être régulièrement actualisé, étant indexé sur le taux directeur. La hausse...
Maroc-FMI Nouvelle LPL de 3,47 milliards de dollars
Le Conseil d’administration du FMI a approuvé un accord portant sur 3,47 milliards de dollars en faveur du Maroc au titre de la ligne de précaution et de li...
Tourisme à Agadir : « La souffrance est incommensurable » (entretien)
Dans cet entretien, Najia Ounassar, présidente de l’AIHA, revient sur la situation du tourisme à la destination Agadir, notamment l’impact du contexte act...
Le FMI prédit une croissance mondiale de plus en plus faible
Le PIB du globe devrait progresser de 3,2 % en 2016 et 3,5 % en 2017, marquant un recul respectif de 0,2 et 0,1 point par rapport aux précédentes prévisions....
La Résilience de l'Agriculture Marocaine Face aux Défis Climatiques et Hydriques
Malgré les défis climatiques et les contraintes en ressources hydriques, l’agriculture marocaine démontre une résilience exemplaire. Mohamed Sadiki, minis...
Christine Lagarde réagit à sa nomination pour la Présidence de la Banque centrale européenne
Christine Lagarde, la Directrice générale du Fonds monétaire international, a fait ce 2 juillet une déclaration dans laquelle elle réagit à sa nomination ...
Le Maroc veut construire une vingtaine d’usines de dessalement d’eau de mer
Le Maroc prévoit d’installer une vingtaine d’usines de dessalement d’ici 2030 pour faire face aux problèmes liés au manque d’eau, a annoncé le minis...
MHE: "l'économie marocaine relève la tête, la sinistrose s'estompe"
Avec un rien d’exagération et plein de métaphores, MHE ne recule devant rien pour convaincre son auditoire : le PLF 2020 est une bonne affaire pour les opé...
Chakib Benmoussa succède à Ahmed Lahlimi au Haut-Commissariat au Plan et relève de nouveaux défi
Après 21 ans à la tête du Haut-Commissariat au Plan (HCP), Ahmed Lahlimi a pris sa retraite, laissant derrière lui un héritage important au sein de cette i...
Territoriales de développement, et de mettre en place les systèmes nécessaires au suivi de leur m
Le Maroc adopte une approche intégrée pour rendre ses territoires plus résilients au réchauffement climatique (El Ouafi) Le Maroc s'est engagé de ma...
PLF 2025 : L'État marocain prévoit 16,5 MMDH pour la compensation des prix du gaz, sucre et blé
Les crédits de compensation prévus pour l’année 2025 s’élèvent à plus de 16,53 milliards de dirhams, selon le rapport sur la compensation accompagnant...