Nouvelle Charte de l’Investissement pour les TPME au Maroc

Gouvernance, structure et mise en œuvre : ce qu’il faut savoir
Le Maroc franchit une nouvelle étape dans le renforcement de son attractivité économique avec la Charte de l’investissement dédiée aux très petites, petites et moyennes entreprises (TPME). Ce dispositif, longtemps attendu, vise à dynamiser l’investissement privé, à stimuler la création d’emplois et à simplifier l’accès au financement pour les entrepreneurs marocains.
Si les deux premiers volets de la Charte de l’investissement — le régime principal et le régime stratégique — sont déjà en place, celui consacré aux TPME et aux investissements des Marocains résidant à l’étranger (MRE) restait en suspens. Toutefois, les récentes discussions entre le ministère de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des politiques publiques (MICEPP) et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) ont levé le voile sur sa structure, sa gouvernance et son calendrier de mise en œuvre.
Un dispositif taillé pour les TPME : critères et conditions
Le ministre Karim Zidane a souligné l’importance stratégique de l’investissement TPME, considéré comme un levier essentiel de la croissance économique. Il a également précisé les nouveaux critères de définition des TPME, désormais fixés pour les entreprises réalisant un chiffre d’affaires entre 1 et 200 millions de dirhams (MDH).
Ce nouveau cadre couvrira tous les projets d’investissement supérieurs à 1 million de dirhams, avec l’obligation pour l’investisseur d’apporter au moins 10% du financement en fonds propres. Cette exigence vise à renforcer la viabilité financière des projets et à garantir un meilleur accès aux aides et subventions prévues dans le dispositif.
Une gouvernance régionalisée et une mise en œuvre simplifiée
L’une des grandes nouveautés de cette Charte de l’investissement pour les TPME réside dans son approche régionale. L’objectif affiché est de traiter plus de 2.000 dossiers par an, soit une montée en charge significative par rapport aux régimes existants, qui en traitent à peine 200 par an.
Pour y parvenir, une gouvernance décentralisée a été mise en place. Les Centres régionaux d’investissement (CRI) joueront un rôle clé dans l’accompagnement des entrepreneurs, aux côtés de Maroc PME. Cette organisation vise à accélérer les délais de traitement, à faciliter le déboursement des fonds et à garantir un accès équitable aux aides à l’investissement.
Autre point fort du dispositif : la simplification des primes et incitations financières. Contrairement aux anciens systèmes d’aides aux entreprises, parfois complexes à comprendre et à calculer, ce nouveau dispositif d’investissement privilégie une approche plus directe. Les TPME bénéficieront ainsi d’un soutien financier clair et prévisible, facilitant leur développement et leur croissance.
Une mise en œuvre progressive mais déjà engagée
S’appuyant sur les enseignements tirés des précédents programmes (tels que le Plan d’accélération industrielle et l’ancienne Charte de l’investissement), cette nouvelle initiative intègre des outils de gestion modernisés, des guides de procédures et une meilleure coordination entre les administrations.
Bien que le décret officiel encadrant ce dispositif soit encore en discussion au sein du gouvernement, la mise en œuvre est déjà amorcée. Des formations spécifiques entre les CRI et Maroc PME sont en cours pour garantir un déploiement rapide et efficace dès l’entrée en vigueur du dispositif.
Avec cette nouvelle Charte de l’investissement, le Maroc ambitionne de faire des TPME un moteur clé du développement économique, en leur offrant un cadre incitatif et une meilleure visibilité sur les opportunités d’investissement.
Le 13/03/2025
Rédaction de lanouvelletribune
www.darinfiane.comwww.cans-akkanaitsidi.net www.chez-lahcen-maroc.com
Les tags en relation
Les articles en relation

RHN : Edouard Philippe à Rabat le 15 novembre à la tête d’une délégation de neuf ministres
Le Premier ministre français, Edouard Philippe, se rendra à Rabat les 15 et 16 novembre à la tête d’une délégation de neuf ministres pour coprésider av...

Indemnité Covid-19: c’est le flou artistique pour les entreprises
L'Economiste assure qu’au niveau de la CGEM en cette fin Juin 2020, l'on attend la validation du plan de relance. «Certaines mesures prévues dans ce...

Une élite économique parasite
L'élite economique est-elle patriote ? La question est sans doute polémique mais elle mérite d'être posée. Si elle vient à l'esprit, c'est...

La France et le Maroc renforcent leur partenariat avec une feuille de route ambitieuse
La France et le Maroc continuent à progresser dans la mise en œuvre de leur feuille de route commune, a indiqué, jeudi, le porte-parole adjoint du ministère...

22 nouvelles conventions entre le Maroc et la Tanzanie
Le Roi Mohammed VI et le Président tanzanien, John Pombe Magufuli, ont présidé, lundi 24 octobre au palais présidentiel à Dar es Salam, la cérémonie de s...

Après la pandémie, la bonne santé du commerce extérieur
Le constat de Bank Al-Maghrib est sans appel: les exportations vont rebondir de 14,5% en 2021, puis vont augmenter de 5,6% en 2022. Une augmentation qui s’exp...

Tourisme aérien Essaouira fête le 4 millionième passager de Transavia
Le Maroc est une destination clé pour Transavia, qui a enregistré une croissance du trafic de 49% en 4 ans, et augmenté son offre de 52%, et dessert actuelle...

Secteur des énergies renouvelables Masen, une agence aux commandes
Masen intervient sur toute la chaîne de valeur des projets solaires et ce, à travers l'étude, la conception, le financement, la réalisation et la gestio...

Consultations avec les autorités marocaines
C'est fait. Le chef de la mission de consultation du Fonds monétaire international, Nicolas Blancher, a livré le 1er décembre à Rabat les conclusions de...

Maroc/Coronavirus : 114 enfants de moins de 14 ans atteints, 59 nouveaux cas détectés dans la rég
Un total de 114 enfants de moins de 14 ans sont atteints de coronavirus (Covid-19) au Maroc, a annoncé samedi le ministère de la Santé qui a fait état de 82...

Conseil de gouvernement : Les allocations familiales passent de 200 à 300 dirhams
Le Conseil de gouvernement, réuni jeudi à Rabat sous la présidence du Chef du Gouvernement, Saâd Dine El Otmani, a adopté le projet de décret N° 2.19.750...

Parlement: Polémique suite à une question posée en amazigh
Une question orale posée mardi 5 janvier en langue amazighe par un député du PAM a suscité une polémique dans la Chambre des conseillers. La question, d...