Le tourisme côtier marocain face aux enjeux climatiques : vers une nécessité d’adaptation durable

Une étude récente de la Banque mondiale met en lumière la vulnérabilité du Maroc face aux changements climatiques extrêmes, soulignant que la filière du tourisme côtier pourrait connaître d’importantes pertes d’emplois d’ici 2035. En effet, si les arrivées de touristes venaient à diminuer de 8 à 18 % en raison des effets du changement climatique, les hôtels et restaurants pourraient faire face à des pertes d’emplois comprises entre 14 et 32 %.
Cette problématique est particulièrement préoccupante dans des régions comme Agadir, Tanger et Essaouira, où l’attrait touristique dépend fortement des conditions climatiques et de l’environnement naturel. Des phénomènes tels que la montée du niveau de la mer, l’érosion des plages et des températures extrêmes risquent de nuire à l’expérience touristique, entraînant ainsi une baisse significative de la fréquentation. De plus, la raréfaction des ressources en eau pourrait affecter la capacité d’accueil et la qualité des infrastructures, aggravant la vulnérabilité économique des communautés locales qui dépendent de cette activité.
En parallèle, le changement climatique pourrait également influencer les préférences des touristes, qui pourraient se tourner vers des destinations moins impactées par des conditions extrêmes. Cela poserait un défi supplémentaire pour les autorités et les professionnels du secteur, les incitant à revoir leurs stratégies de développement touristique en intégrant des mesures d’adaptation et de résilience face aux risques climatiques.
La Banque mondiale insiste sur la nécessité d’investir dans des solutions durables, telles que la réhabilitation des écosystèmes côtiers, la gestion optimale des ressources naturelles et la promotion du tourisme vert. Le Maroc, déjà engagé dans des initiatives en matière d’énergies renouvelables et de protection de la biodiversité, doit renforcer ses efforts pour intégrer la dimension climatique dans ses politiques publiques relatives au tourisme. Cela passe par la diversification de l’offre touristique, en mettant en valeur des régions moins exposées aux risques climatiques, comme les zones montagneuses et les sites culturels, tout en encourageant le développement du tourisme rural et écologique.
Enfin, l’adoption de pratiques durables dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, telles que l’amélioration de l’efficacité énergétique, la gestion de l’eau et la réduction des déchets, pourrait contribuer à atténuer les impacts du changement climatique tout en renforçant la résilience économique du secteur. La coopération entre le gouvernement, les entreprises touristiques et les organisations internationales sera cruciale pour anticiper les défis à venir et mettre en place des mesures préventives, afin de limiter les pertes d’emplois et soutenir la croissance d’un tourisme durable au Maroc.
Le 08/10/2024
Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani
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