Immigration clandestine : le désespoir au-delà des barbelés, un défi pour les politiques publiques
La lutte contre l'immigration clandestine ne débute pas aux frontières de Sebta, mais bien en amont, dans les couloirs du parlement et les cabinets gouvernementaux. Aucune barrière ne peut résister face au désespoir.
Les récents événements survenus à Fnideq ont secoué l’opinion publique. Des images, violentes et crues, ont circulé, révélant l’ampleur du phénomène migratoire. Les images, à elles seules, ont un impact que les mots ne peuvent égaler : elles parlent d’elles-mêmes, instantanément, sans besoin d’explication.
Deux clichés ont particulièrement marqué : celui de 3 000 jeunes tentant de franchir les barbelés séparant Fnideq de Sebta, et celui des migrants entassés au sol, partiellement dénudés, portant des marques de violence, sous la surveillance des forces auxiliaires. Ces scènes choquantes ont mené à l'ouverture d'une enquête par le parquet pour déterminer l'authenticité de certaines images et éclaircir les circonstances de leur prise.
L'attente des résultats est palpable, tant au Maroc qu'à l'international, car l’émotion suscitée forge l’opinion publique, qui à son tour influence les politiques. Les images de Fnideq symbolisent deux fléaux majeurs : le désespoir et la hogra (l'humiliation). Saluons ici l'initiative du Conseil national des droits humains (CNDH), qui a lancé un appel à témoins pour recueillir les témoignages des victimes d'éventuelles violations.
Les jeunes impliqués dans ces tentatives de migration clandestine vivent dans une sorte de bulle, marginalisés, souvent inconnus du reste de la société. Selon les données du ministère de l'Intérieur, 45 000 tentatives d'émigration illégale vers l’Europe ont été avortées durant les huit premiers mois de l’année. Ce chiffre met en lumière un véritable phénomène de société.
Ces jeunes, animés par l'espoir d'un avenir meilleur, continuent de risquer leur vie en affrontant les barbelés et les pateras pour atteindre l'Europe, un continent si proche, visible à l’œil nu depuis les côtes marocaines. Cette proximité alimente une fascination quasi irrépressible pour ce "monde d'en face", qui semble à portée de main, séparé uniquement par un mince fil de barbelés.
Mais le véritable problème réside dans l’approche des autorités. En se concentrant principalement sur le démantèlement des réseaux de passeurs et les tentatives d’assaut avortées, elles négligent un aspect essentiel : la prévention. La lutte contre l’immigration clandestine devrait commencer par l'élaboration de politiques publiques ambitieuses, destinées à offrir des perspectives d'avenir à cette jeunesse désemparée. L'urgence est d’agir en amont avec un "plan d’intégration pour la jeunesse", car aucun mur, aussi solide soit-il, ne saurait retenir ceux qui sont poussés par le désespoir.
Le 23/09/2024
Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani
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lundi 23 septembre 2024
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