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L’Europe veut faciliter l’immigration légale de « compétences et de talents ». Le Maroc parmi les premiers pays ciblés

L’Europe veut faciliter l’immigration légale de « compétences et de talents ». Le Maroc parmi les premiers pays ciblés

La Commission européenne vient de présenter une directive visant à faciliter l’immigration légale au sein de l’Union Européenne (UE) de « compétences et de talents » dans certains domaines d’activité confrontés à un manque de main-d’œuvre. Bruxelles entend ainsi simplifier la procédure pour l’obtention d’un permis de travail et de résidence dans les États membres. Parmi les premiers pays ciblés, le Maroc. Les détails.

Le Maroc qui éprouve déjà de grandes difficultés à garder ses compétences et ses talents, notamment les médecins et ingénieurs informatiques, risque d’avoir encore plus mal à contrer cette fuite des cerveaux vers l’Europe. En effet, la Commission européenne a présenté récemment une directive afin de faciliter l’arrivée « de compétences et de talents » au sein des États membres, dans de nombreux secteurs en manque de main-d’œuvre, comme la santé, la technologie, la construction ou encore le transport, par exemple.  Le but est de favoriser l’immigration légale sur un continent vieillissant en attirant des travailleurs jeunes dans certains domaines d’activité, touchés par une pénurie de personnel.

Pour ce faire, Bruxelles veut simplifier la procédure permettant aux ressortissants de pays tiers d’obtenir un permis de travail et de résidence dans l’UE, tout en réduisant les délais de traitement. En clair, la réforme permettra aux personnes intéressées de candidater depuis leur pays d’origine et d’améliorer leurs droits. Ce permis unique ne sera plus lié à un seul employeur, et ses bénéficiaires pourront donc changer d’emploi en toute légalité.  La Commission veut également faciliter l’octroi du statut de résident de longue durée qui peut être accordé au bout de cinq ans de résidence légale dans un pays de l’UE. Elle propose de reconnaître dans ces cinq années les périodes de résidence dans différents États membres, facilitant la mobilité de ces personnes au sein des Vingt-Sept.

Les temps d’études dans l’UE seront pris en compte. Tout comme la période d’accueil sous protection temporaire, d’une durée de trois ans maximum, dont bénéficient notamment des millions d’Ukrainiens fuyant la guerre, ce qui accélérera leur accès au statut de résident de longue durée.

Par ailleurs, les droits associés seront améliorés en particulier concernant le regroupement familial : pas de conditions d’intégration, accès au marché du travail pour les membres de la famille, et octroi immédiat du statut de résident de longue durée aux enfants des personnes sous ce statut.

Outre ces modifications législatives, la Commission propose des améliorations opérationnelles. L’exécutif européen voudrait mettre en œuvre pour l’été 2023 une plateforme à l’échelle de l’UE sur laquelle des candidats à l’immigration de pays tiers pourront charger leur profil, afin d’aider les entreprises à trouver les compétences dont elles ont besoin.

Les pays visés sont en premier lieu le Maroc, la Tunisie et l’Égypte, puis dans un second temps le Sénégal, le Nigeria, le Pakistan et le Bangladesh. En échange, l’UE exigerait de ces pays des engagements dans la lutte contre la migration clandestine. A noter que pour l’Afrique du Nord, l’Algérie ne figure pas dans ces propositions.

Bruxelles, qui a l’intention de lancer, d’ici à la fin de l’année, les premiers partenariats destinés à attirer les talents avec ces trois partenaires d’Afrique du Nord, aimerait tester dès cet été un projet pilote concernant uniquement les migrants ukrainiens. Les écoles en quête d’enseignants ukrainiens pourraient en bénéficier.

La Commission, qui affirme vouloir présenter « un plan ambitieux et durable », précise toutefois qu’aucun pays membre ne sera forcé de l’appliquer. « Chacun décidera et l’Union soutiendra les États, sur la plan pratique et opérationnel, à affronter les défis de la démographie et de la migration ».

Selon la Commission européenne, à côté des 125.000 à 200.000 personnes entrant chaque année dans l’Union européenne sans permis de séjour, dix à quinze fois plus de personnes y arrivent en toute légalité, un flux indispensable à la prospérité de l’économie de l’Union.

Le 08/05/2022

Source web par : challenge

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