Été 2019: Les affaires sont timides dans le nord du Maroc
Le nord du Maroc était souvent synonyme d’économie estivale par le passé. Aujourd’hui, la donne semble changer, puisque les produits qui y sont vendus, ainsi que l’affluence que la région connaissait se font moindres. Hespress FR a fait son constat sur les lieux, résumé.
Le nord du Maroc, plus particulièrement la région de M’diq, Martil, Fnideq, n’est plus ce qu’il était. En effet, cette région connaissait à hauteur de 2016 une forte affluence de la part des Marocains, des MRE et des touristes étrangers durant la période estivale. Entre les nombreuses plages et les produits importés d’Espagne depuis la porte de Sebta, tout le monde y trouvait son compte pour être heureux.
Cela dit, en ce mois de juillet, la région semble peu «pleine» contrairement aux années précédentes. En effet, les loueurs d’appartements au niveau de Martil et M’diq se tiennent toujours au bout des artères de ces villes, mais la demande est quasi absente.
Interrogés par Hespress FR, plusieurs loueurs nous ont indiqué que l’activité se fait moins intéressante, du fait que les touristes, nationaux tout aussi, bien qu’étrangers, choisissent de se diriger vers des destinations plus attractives.
Selon Ali, l’un de ces loueurs au niveau de Fnideq, «actuellement les prix sont à 1000 dirhams pour un bon appartement. Mais la demande est très faible, et les propriétaires ne veulent pas baisser les prix. Certains optent même pour ne pas louer leurs maisons, au lieu de les proposer à des prix moindres. De plus, à 1000 dirhams la nuit par exemple, certains Marocains choisissent de partir en Turquie pour changer».
En effectuant des recherches sur Internet, il est facile de trouver des offres de voyage vers la Turquie à 6500 dirhams, pour des packages comprenant un aller/retour, une semaine dans des hôtels 3 étoiles+, avec diverses attractions touristiques. Ce genre d’offres semble donc concurrencer l’offre nationale, surtout auprès des touristes nationaux qui cherchent à voir du paysage.
Nous avons donc pu constater que malgré la présence de locaux et d’étrangers au sein de ces villes, l’activité touristique liée à la saison estivale est moins prononcée qu’auparavant.
Cela s’explique par ailleurs par le fait que les enfants de certaines familles passent les concours d’accès aux différentes écoles supérieures, alors que d’autres doivent passer la deuxième session du baccalauréat.
Toutefois, il est à noter que certaines familles ne disposent tout simplement pas des moyens pour s’offrir un séjour dans la région, dont les prix semblent en hausse malgré la faible demande.
Le commerce se fait timide
Le port de Tanger Med semble pour sa part s’offrir de beaux jours, puisque de nouveaux investisseurs s’y sont installés, surtout pour l’activité automobile. En effet, le Maroc est devenu une référence sur le continent, tout aussi bien qu’à l’étranger à ce niveau.
Cela dit, même si le port profite de cet essor économique, l’activité commerciale de la région, notamment au niveau du marché de Fnideq, se fait moindre.
En effet, depuis la fermeture du point de passage de la ville de Mellilia en juillet dernier, l’activité commerciale est moins importante, dans la mesure où les marchandises passent dorénavant par le port de Beni Ansar et Nador. Avec la fermeture de ce point de passage, les marchandises commerciales en provenance d’Espagne se font rares.
Nous avons constaté cela auprès des différents marchands de la ville de Fnideq, qui, malgré leur réapprovisionnement à Sebta, n’ont plus grand-chose à proposer, en fin, quelque chose qui soit assez « unique ». En effet, la plupart des marchandises véhiculées proviennent de la Chine ou de la Turquie, et sont «fortement» recommandées par les marchands.
«Nous n’achetons plus grand-chose à Sebta, la plupart des marchandises que nous vendons proviennent de Casablanca. Avant, l’électronique intéressait beaucoup les gens. Maintenant, ils cherchent plus des vêtements et des produits cosmétiques. Nous ne faisons que suivre la tendance. C’est ce qui fait que plusieurs marchands ont changé de spécialité, alors que d’autres ont tout simplement décidé de fermer boutique et de s’installer ailleurs», nous a déclaré Salah, l’un des marchands installés dans le souk central de Fnideq.
En effet, les produits vestimentaires turcs sont fortement présents au lieu de certaines marques espagnoles.
Pour ce qui est des produits alimentaires, nous avons pu constater que l’offre est plus ou moins la même que celle disponible à Casablanca et Rabat, sauf pour ce qui est de certains produits en provenance de supermarchés et grandes surfaces espagnoles. Au niveau des prix, ils ne sont pas si différents de ceux appliqués à Casablanca et Rabat.
Ce constat est d’ailleurs partagé par certains marchands de fruits secs et autres produits alimentaires des capitales économique et administrative du royaume. Ceux-ci se fournissent dorénavant à Casablanca, car les prix de transport et d’achat sont moins imposants, ce qui leur permet de réaliser des bénéfices corrects auprès des consommateurs.
Cela dit, que ce soit pour les commerçants ou les loueurs de maisons estivales meublées, ceux-ci restent confiants dans l’avenir économique de la région, puisqu’ils s’attendent à une reprise durant la deuxième période de juillet à fin août prochain.
Le 05 Juil 2019
Source web Par hespress
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