#MAROC_Tourisme_recommandations_du_CESE: Pour une bonne stratégie post-Covid

Lors d’une visioconférence tenue ce mardi 30 mars, Ahmed Reda Chami, président du conseil économique, social et environnemental, plaide pour une nouvelle stratégie censée développer le tourisme. En réponse aux effets des crises géopolitiques, environnementales, sanitaires et économiques, six recommandations ont été émises pour relancer ce secteur sinistré.
Après s’être autosaisi du sujet du tourisme quelques mois avant l’arrivée de la pandémie au Maroc, le CESE a rendu publiques, ce mardi 30 mars, ses recommandations pour envisager un développement inclusif et durable du tourisme en cohérence avec les stratégies nationales et leurs déclinaisons régionales.
120 pages pour dépasser les dysfonctionnements actuels
Intitulé « le tourisme, levier de développement durable et d’intégration, pour une nouvelle stratégie nationale », le rapport de 120 pages a émis 6 recommandations pour relancer un secteur dont le développement déjà ralenti par plusieurs dysfonctionnements a été aggravé par la crise sanitaire.
Nécessaire réforme du mode de gouvernance
Ainsi, en capitalisant sur les suggestions des principaux acteurs et en s’appuyant sur un benchmark international, le CESE a recommandé de réformer le mode de gouvernance du secteur touristique.
Pour cela, il faudra d’une part instaurer une loi-cadre et d’autre part promouvoir une planification stratégique intégrée qui implique une convergence des moyens et des ressources et un suivi-évaluation pour toute la chaîne de valeur.
Mettre en œuvre la charte du tourisme durable
Pour la deuxième recommandation qui est relative au tourisme durable et responsable, le conseil propose d’opérationnaliser la charte marocaine du tourisme durable qui n’a jamais vu le jour.
Elle permettra non seulement de contribuer fiscalement à la promotion des investissements durables, productifs, créateurs d’emplois et catalyseurs de la valeur au niveau des territoires hôtes mais aussi d’opter pour une approche « Tourisme 365 jours ».
Créer des produits dédiés aux touristes locaux et aux MRE
Au niveau du 3ème axe qui est le tourisme national, il conviendrait de proposer des produits spécialement dédiés au tourisme local dans ses divers segments, adaptés au pouvoir d’achat.
A cet effet, il faudra d’abord promouvoir le tourisme social et solidaire, puis développer les auberges des jeunes et enfin inventer une offre adéquate pour les MRE en prenant en considération leurs styles de vie et leurs modes de consommation des loisirs et sports.
Développer la digitalisation des produits marocains
Sur le plan de la digitalisation, il y aura lieu de promouvoir davantage des destinations et des produits touristiques durables en développant la communication, la connectivité et la digitalisation.
Cela passera par un circuit de réservation et de paiement marocain pour éviter la sortie de devises et des commissions hors Maroc par des opérateurs étrangers comme Booking ou Expédia et aussi par l’évolution de la communication numérique officielle vers l’expérience-client.
Un capital humain aux normes internationales
L’avant-dernière recommandation concerne la qualification vers l’excellence du capital humain en s’alignant sur les tendances mondiales des plus grandes destinations touristiques.
Il faudra donc mettre à jour la cartographie de l’emploi dans ce secteur et initier la signature d’une convention sectorielle collective en matière de formation et de renforcement des compétences.
La territorialisation, interface du tourisme national et régional
En dernier lieu, le conseil considère que la territorialisation constitue un cadre propice à la mise en œuvre des stratégies pour assurer la coordination entre l’échelle nationale et celle régionale.
Dans ce sens, il préconise de corréler les stratégies nationales du tourisme, de la culture, de l’artisanat, de la jeunesse et des sports et du développement durable et en assurer la déclinaison territoriale ; de soutenir la mise en œuvre des stratégies régionales du tourisme durable en appuyant les conseils régionaux dans l’élaboration de leurs PDR ; et enfin de concevoir une offre diversifiée autour de corridors traversant plusieurs territoires avec une thématique touristique commune.
Des recommandations pour remédier aux dysfonctionnements structurels
Sachant que la pandémie de la Covid-19 a fortement exacerbé les difficultés structurelles et a eu de forts impacts économiques et sociaux sur l’évolution du tourisme, l’analyse de ce secteur durant les vingt dernières années a révélé plusieurs dysfonctionnements récurrents, parmi lesquels :
Des stratégies qui peinent à réaliser leurs objectifs fixés (vision 20-20, Azur) ;
La problématique de la triple concentration aux niveaux des villes (Marrakech et Agadir), des arrivées/nuitées par pays émetteur (France et Espagne), et de la saisonnalité de l’activité ;
Une défaillance majeure du dispositif de pilotage ;
Les difficultés de financement au niveau du secteur ;
Un dispositif de promotion et de commercialisation dépassé, avec des performances enregistrées en retrait par rapport aux objectifs de la vision 20-20 ;
Et une cartographie de l’emploi touristique et des outils de pilotage quasi-absente.
Les propositions de réformes structurelles qui ont été élaborées dans le cadre de cette auto-saisine du CESE devraient constituer un arsenal efficace pour pouvoir rebondir au moment de la reprise mondiale de ce secteur en se repositionnant à l’échelle nationale et internationale …
Voici l'avis intégral du CESE.
Le 30 / 03 / 2021
SOURCE WEB PAR Médias 24
Les tags en relation
Les articles en relation

Pénurie d'eau au Maroc: le CESE tire la sonnette d'alarme
"Le droit à l'eau et la sécurité hydrique sont gravement menacés par un usage intensif", avertit le Conseil économique, social et environnemental, appe...

TOURISME DURABLE Zineb Datcharry, première femme guide de montagne au Maroc
Panéliste lors de la première journée marocaine du tourisme durable et responsable, Zineb Datcharry est une femme engagée. Elle voue une passion folle à so...

Ce que recommande le CESE pour faire de la culture un levier de développement au Maroc
Elaborer une stratégie nationale relative à la culture, soutenir les manifestations culturelles, encourager l'investissement ou développer de nouvelles f...

Le CESE passe à la vitesse supérieure
Voici un «Think Tank public» qui ne chôme pas. Le site du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) en témoigne quantitativement et qualitativeme...

Protection sociale au Maroc : C’est là que le bât blesse le plus
Le Conseil social, économique et environnemental n’y est pas allé par quatre chemins. L’avis sur la protection sociale au Maroc que son assemblée génér...

Tissint, oasis à découvrir au cœur de Tata
Le village de Tissint, situé dans la province de Tata, au sud du Maroc, séduit par la beauté de ses oasis et ses célèbres cascades d’eau salée, devenues...
Le secteur du tourisme et de l’hôtellerie à l’heure du Covid-19
Quels sont les priorités pour les grands acteurs du secteur ? Hôtels fermés partout dans le monde, recours massif au chômage partiel, trafic aérien inte...

Énergies renouvelables : Le Maroc avance à grands pas
Faire de la transition énergétique durable un moteur du développement économique et social du Maroc, tel est l’objectif de la stratégie nationale, initi�...

Maroc : La Banque mondiale s’inquiète d’une forte présence des nitrates dans l’eau potable
Ce composé poly atomique, responsable de la pollution des eaux, affecte surtout les nourrissons en raison de l’immaturité de leur système digestif. Au Maro...

Les Géoparcs marocain de M'Goun et chinois de Lushan scellent un partenariat
Les Géoparcs mondiaux UNESCO de M'goun au Maroc et Lushan en Chine ont signé, jeudi à Marrakech, une convention de partenariat visant la coopération et ...

La durabilité prône le retour aux sources
Parmi les causes plaidées dans différents ateliers de COP 22 pour un tourisme durable, le retour imminent aux méthodes ancestrales de gestion des espaces et ...