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Barrages du Sebou : les réserves insuffisantes menacent l’agriculture régionale

Barrages du Sebou : les réserves insuffisantes menacent l’agriculture régionale

La sécheresse sévit dans le bassin hydraulique du Sebou, menaçant l’irrigation des terres agricoles, vitales pour l’économie régionale. Les réserves des barrages atteignent des niveaux historiquement bas. Face à l’urgence, des projets structurants se concrétisent, mais le retard de certains chantiers stratégiques compromet la résilience du bassin.

La sécheresse frappe durement le bassin hydraulique du Sebou. Au 17 janvier 2024, les principaux barrages de la région, à savoir Idrissi 1er, El Wahda, Sidi Chahed, Kansara et Asfalou, affichent leurs plus bas niveaux depuis des années. Le volume d’eau cumulé ne dépasse pas 1,829 milliard de m3, dont 1,4 milliard pour le seul barrage Al Wahda.

Ce dernier est censé irriguer quelque 100.000 ha dans la plaine du Gharb et alimenter en eau potable les provinces de Taounate et Ouazzane. L’analyse quotidienne révèle des situations critiques : Idriss 1er stagne à 16% de sa capacité contre 25,2% en janvier 2023 ; Asfalou 40% contre 48% ; Sidi Chahed 46% contre 55% ; El Kansara 28% contre 31%. Quant à El Wahda, son taux actuel de 39,8% (1,403 milliard de m3) reste bien en-deçà des 56,4% (1,987 milliard) mesurés à la même époque en 2023.

Une menace pour l’agriculture régionale

La sécheresse menace les cultures de la région. En effet, le retard des pluies cette année compromet l’irrigation des terres agricoles, vitales pour les agriculteurs locaux. Le bassin du Sebou, siège d’une activité agricole et industrielle majeure, est particulièrement touché. L’agriculture y représente la première source économique avec 1,75 million d’ha de superficie agricole utile, soit 20% du potentiel national. Plus de 400.000 ha sont même irrigués. Les industries agricoles, comme les sucreries, huileries et laiteries, ainsi que les papeteries et tanneries, y sont également présentes.

Cependant, l’irrégularité des précipitations freine le développement socio-économique du bassin. L’eau qui alimente ce dernier provient soit de l’infiltration des pluies, soit de la fonte des neiges du Moyen-Atlas. Cela permet généralement d’améliorer les captages pour l’alimentation en eau potable des zones urbaines et rurales pendant les périodes de sécheresse. La construction en cours du barrage M’dez, d’une capacité de 700 millions de m3, renforcera cette capacité. L’objectif principal est de transférer l’eau vers la plaine de Saiss afin de préserver les ressources en eaux souterraines surexploitées de la région.

Des infrastructures hydrauliques renforcées

Dernièrement, la région a vu la concrétisation de projets structurants d’envergure pour les ressources hydriques de la région. Le barrage Ouljat Sultan, d’une capacité de 510 millions de m3, a notamment été mis en eau et exploité. Outre la protection de la plaine du Gharb contre les inondations, il permettra l’irrigation du périmètre de Beht et consolidera l’alimentation en eau potable.

Dans la province de Taounate, les travaux du barrage Sidi Abbou ont également démarré. Avec ses 200 millions de m3 de capacité pour 1,2 milliard de DH d’investissement, ce barrage ambitionne l’irrigation de 5.000 ha et la défense de la plaine du Gharb contre les crues, tout en approvisionnant la région en eau potable et agricole.

Sa mise en service est prévue en 2026. Il accueillera également une centrale hydroélectrique. De multiples autres chantiers sont planifiés pour accompagner la situation hydrique régionale, dans le cadre du Programme national 2020-2027 d’approvisionnement en eau potable et agricole. Sont notamment programmés le renforcement de l’alimentation en eau des villes de Fès et Meknès par connexion au barrage Idriss 1er, la construction du barrage Ribat Al Kheir dans la province de Sefrou, ou encore un nouvel ouvrage en amont d’Al Wahda.

Le 19/01/2024

Source web par : leseco

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