Assemblées BM-FMI : comment concilier croissance et développement durable en Afrique

Quelles sont les stratégies à mettre en place pour permettre aux pays en voie de développement, principalement les États africains, à miser sur la transition énergétique sans pour autant compromettre leur croissance ? C’est la grande équation à laquelle ont essayé de répondre des panélistes, dont le président de la Banque mondiale, Ajay Banga, la ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, le PDG de Dangote Group, Aliko Dangote, et la ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, lors d’une conférence de haut niveau sur la question à Marrakech. Décryptage.
Promouvoir le développement durable dans un contexte économique difficile, et avec des ressources financières limitées, est le grand challenge des pays du sud, principalement les États africains. Cette thématique a été largement débattue lors d’une session plénière de haut niveau intitulée «Resilience, Emergence, Solidarity and Carbon neutrality: the impossible combo for the Global South?», organisée le mercredi 11 octobre, dans le cadre des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI à Marrakech.
D’après la ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, l’agenda vert est au coeur des réformes politiques mises en place par le Maroc. «L’action climatique est une priorité dans notre programme de réforme. Nous avons réussi à diversifier nos économies, et à investir dans l’économie verte», déclare-t-elle.
Des prêts et des taux d’intérêt moins élevés
À l’en croire, le Royaume a pu faire face aux chocs exogènes grâce à la diversification de son économie «en investissant notamment dans le secteur automobile, le tourisme, et le développement de projets d’énergies renouvelables, et en misant sur des réformes fiscales».
En dépit de ses investissements, les défis persistent, et les pays africains, dont le Maroc, ont besoin du soutien des institutions financières internationales, comme la Banque mondiale pour accélérer leur transition verte. «Des prêts et des taux d’intérêt moins élevés pour réussir à combiner la résilience, la croissance et le développement durable», précise Nadia Fettah.
Un message bien noté par le nouveau président de la Banque mondiale, Ajay Banga, qui promet, au-delà de «l’investissement dans le capital humain», l’accompagnement du continent dans ce sens.
Pour la ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, le Maroc dispose d’énormes potentialités dans la croissance verte et s’érige comme un hub incontournable pour les investissements en Afrique. «Ce panel a permis de renforcer nos discussions avec les institutions internationales et le secteur privé. Ce fut une excellente occasion pour montrer la place du Maroc dans ces schémas d’investissement pour un nouveau modèle de développement, qui vise à financer la neutralité carbone à laquelle aspire le monde », a-t-elle affirmé dans une déclaration à la presse à l’issue de cette conférence.
Miser sur une industrie durable
Selon Mme Benali, «le Maroc est plus qu’un hub pour les investissements, notre pays est désormais considéré comme un hub de crédibilité et de visibilité qui offre des opportunités aux investisseurs souhaitant miser sur des projets innovants».
Le secteur industriel, qui fait partie des plus grands pollueurs, devrait aussi apporter sa partition pour réussir le pari du développement durable. C’est la conviction de Aliko Dangote, fondateur et président-directeur général de Dangote Group, un conglomérat qui s’active principalement dans les hydrocarbures, la cimenterie, et l’agriculture.
La dimension verte est déjà intégrée dans la chaîne de valeur de ses différentes activités. «Dangote Groupe recycle les déchets pour produire 1.000 mégawatts (MW) d’énergie dont nous avons besoin dans la production agricole. Nous prévoyons de réduire l’émission de CO2 dans notre nouvelle raffinerie de pétrole au Nigeria», révèle l’homme le plus riche d’Afrique.
Cette méga-raffinerie, d’une superficie de 2.500 hectares à Lagos, inaugurée le 22 mai dernier, dispose d’une capacité de traitement de 650.000 barils de pétrole par jour. Ce qui en fait la plus grande raffinerie du continent et la 6e au monde.
Toutefois, tient-il à préciser, «il est important de trouver le juste équilibre entre production industrielle et développement durable pour stimuler la croissance de notre continent et créer des emplois, tout en respectant l’environnement». Dangote souligne par ailleurs, dans un entretien avec Le360, à l’issue de cette rencontre, la croissance et la résilience de l’économie, grâce à la vision du roi Mohammed VI. Il cite également le projet de gazoduc Nigeria-Maroc comme un partenariat sud-sud exemplaire qui devrait inspirer d’autres pays du continent.
Le 15/10/2023
Source web par : le360
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