Un schéma directeur pour la conservation des eaux et des sols dans le pipe
Afin de protéger les terres agricoles vulnérables dans la région de Rabat-Salé-Kénitra
Stress hydrique
Le ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts planche sur une étude relative à l’élaboration d’un schéma directeur régional pour la réalisation des travaux de conservation des eaux et des sols et la collecte des eaux pluviales dans la région de Rabat-Salé-Kénitra. Et pour cause, l’érosion hydrique est la principale menace de la dégradation des terres agricoles au Maroc. Les détails.
Le stress hydrique pousse plusieurs régions du Maroc à optimiser les ressources en eaux disponibles. C’est le cas de la région Rabat-Salé-Kénitra qui fait l’objet d’une étude récemment lancée. Celle-ci porte sur l’élaboration d’un schéma directeur régional pour la réalisation des travaux de conservation des eaux et des sols et la collecte des eaux pluviales dans la région. A terme, ce projet permettrait l’élaboration d’un programme d’aménagement pour la conservation des eaux et des sols en se référant aux résultats des travaux agro-pédologiques et topographiques des cartes régionales agricoles.
Ladite étude vise également à définir les techniques appropriées pour la mobilisation (collecte) des eaux pluviales dans les zones concernées en tenant compte de leurs spécificités et la localisation géographique des sites prioritaires à aménager. «L’érosion hydrique constitue la principale menace de la dégradation des terres agricoles au Maroc. Elle cause des dégâts agro-pédologiques et des dégâts en amont et en aval des infrastructures hydrauliques, aussi bien dans les périmètres irrigués que dans le Bour, tout en affectant la durabilité des propriétés agricoles et des parcours sur les plans hydro-pédologiques et de la topographie des sites», estime le ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts.
Il s’avère que le coût de dégradation des terres par ce phénomène est estimé, selon une étude réalisée en 2017 par la Banque mondiale, à 0,54% du PIB national et ce, malgré les efforts constants consentis par les pouvoirs publics en matière de conservation des eaux et des sols. «Ainsi, dans le cadre de la poursuite et le renforcement de ces efforts, et vu l’importance accordée par la stratégie Génération Green à la gestion durable des ressources naturelles, la DIAEA (Direction de l’irrigation et de l’aménagement de l’espace agricole) procédera à la mise en œuvre d’un plan d’action pour la conservation et le développement des terres agricoles vulnérables.
Ce plan d’action sera élaboré sur la base des études relatives aux schémas directeurs régionaux d’identification des sites vulnérables nécessitant des interventions de CES (Conservation des eaux et des sols) et des sites potentiels de collecte des eaux pluviales», relève la même source. Dans ce sens, le plan d’action tient compte du fait que le problème de la dégradation des terres agricoles ne peut être traité en dehors d’une prise en compte des contraintes liées au manque d’eau et aux sécheresses récurrentes dans les zones d’agriculture pluviale, d’où la nécessité de réaliser ladite étude. Ainsi, la zone concernée englobe plusieurs provinces et préfectures de la région Rabat-Salé-Kénitra, à savoir Khémisset, Skhirate-Témara, Salé, Kénitra, Sidi Slimane et Sidi Kacem.
Il faut dire que ce projet s’inscrit dans le cadre de la politique de préservation des sols, de pérennisation des ressources en eau, de mobilisation des eaux pluviales pour garantir aux populations concernées une activité agricole durable et une délimitation cartographique des zones à protéger. Comme le précise la direction régionale de l’agriculture Rabat-Salé-Kénitra, cette vision nationale est axée sur la mise en place d’un plan national et des plans régionaux de conservation des eaux et des sols et de collecte des eaux pluviales dans les zones les plus menacées par le phénomène d’érosion et souffrant d’une pénurie d’eau.
L’objectif étant la réalisation d’un diagnostic général sur les risques réels de dégradation des sols, sur leur perception par les gestionnaires des terres, sur les facteurs à prendre en compte pour réduire les problèmes d’érosion et de manque d’eau et pouvoir intensifier la production, le ciblage et la cartographie des zones d’intervention en fonction de l’ampleur du phénomène de dégradation et des conditions de mise en œuvre ainsi que le repérage de la topographie des sites potentiels pour la collecte des eaux pluviales à des fins agricoles. Il s’agit aussi de l’identification des techniques adaptées aux différentes unités agroécologiques, l’analyse de toutes les mesures susceptibles de faciliter la mise en œuvre du programme d’intervention et de garantir sa réussite et sa pérennité.
Cette étude permettra également la réalisation d’un recueil juridique des textes visant la conservation des eaux et des sols au Maroc. Par ailleurs, le choix des zones prioritaires d’intervention se basera sur le degré d’érosion et de dégradation des terres agricoles, l’urgence de protection des infrastructures hydro-agricoles et socio-économiques et le degré du déficit hydrique dans la zone par rapport aux besoins en eau (abreuvement du cheptel, irrigation).
De plus, les zones choisies feront l’objet d’une analyse de la situation socio-économique à travers un diagnostic pour dégager les contraintes, les potentialités et les besoins des populations. Ainsi, cette analyse portera sur plusieurs aspects dont la population et infrastructures de base (démographie, évolution, structure, densité, habitation, émigration, emploi, scolarisation, santé, pistes d’accès, électrification, disponibilité en eau potable, consommation en bois de feu, type de combustible) et les terres (carte des statuts juridiques des terres, utilisation actuelle des terres, à savoir terre de culture, de parcours et forêts.
Le 01/09/2023
Source web par : Aujourd’hui Le Maroc
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