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Crise hydrique : Après son diagnostic alarmant, Baraka détaille son plan de riposte

Crise hydrique : Après son diagnostic alarmant, Baraka détaille son plan de riposte

La crise hydrique qui sévit au Maroc atteint des proportions inquiétantes. C’est sur ce postulat que le ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a dévoilé, mardi 2 janvier, les contours de son plan de sobriété sur l’eau.

Nous avons entendu parler de coupures d’eau, notamment à Skhirate et Rabat qui, à vrai dire, ne représentent que la pointe de l’iceberg. La situation pourrait empirer, partir bien au-delà de simples coupures, mais d’espoir vigilant, la tutelle a pris un ensemble de mesures proactives, axées sur le dessalement et le traitement des eaux usées, qui ont permis d’atténuer ce que l’on peut qualifier de “pression hydrique”.

Stress hydrique et coupures d’eau : Un aperçu du futur ?

Les coupures d’eau à Skhirate et Rabat ont mis en lumière la vulnérabilité de certaines régions face aux variations des approvisionnements hydriques. Bien que ces incidents ne soient pas directement liés au niveau des nappes phréatiques, ils fournissent un aperçu réaliste de ce que pourrait être l’avenir pour des métropoles telles que Casablanca.

Les prélèvements excessifs dans les eaux superficielles et les nappes phréatiques, combinés aux effets du réchauffement climatique, notamment une hausse des températures dépassant les deux degrés, ont créé un stress hydrique sans précédent. Mais parce que la solidarité est la belle coutume des Marocains, le gouvernement a opté pour une approche basée sur la solidarité entre les villes côtières et intérieures. Le principe est simple : la stratégie consiste à étendre les canaux d’approvisionnement en eau potable, en allégeant la pression sur les barrages dont les eaux seront destinées aux régions intérieures, au monde rural et au secteur agricole.

Qui dit stress hydrique dit limitation des ressources en eau. Raison pour laquelle le ministère de l’Eau a insisté, depuis le début, sur la récupération des eaux à travers le dessalement de l’eau de mer et des eaux saumâtres et le traitement des eaux usées.

Plan gouvernemental pour le dessalement

Pour Baraka, l’extraction du sel de l’eau des mers est une solution cruciale pour produire de l’eau douce sans surexploiter les nappes souterraines, désormais en deçà de la moyenne. Les investissements consentis dans ce sens en témoignent d’ailleurs. A titre d’exemple, 60% de l’eau potable de Safi provient du dessalement de l’eau de mer. Le Royaume dispose actuellement de près de 14 stations, avec une capacité globale de 149 millions de m3 par an. Ainsi, « six stations sont en cours de réalisation avec une capacité estimée à 135 millions de m3». L’opérationnalisation de ces infrastructures a permis de réduire la pression sur les ressources hydriques, le cas notamment de la station de Chtouka Ait Baha dans la région de Souss-Massa.

Le Maroc s’apprête également à construire la plus grande station de dessalement d’eau de mer en Afrique, implantée à Casablanca. Celle-ci devrait fournir 200 millions de mètres cubes en 2027, auxquels s’ajouteront 100 millions de mètres cubes l’année suivante, a souligné le ministre. D’ici 2030, Baraka promet que 50% de l’approvisionnement en eau potable sera assuré par le dessalement des eaux. L’objectif global est ainsi d’atteindre un niveau de production de 1,4 milliard de m3 à cette date. Dans ce sillage, le ministre a précisé que l’OCP se chargera ainsi du dessalement de 560 millions de m3, ainsi, près de 500 millions de m3 d’eaux seront destinés au secteur agricole tandis que le volume restant sera dédié à l’approvisionnement des citoyens en eau potable. Pour rester fidèle aux objectifs durables et réduire le coût de production d’eau potable, les stations de dessalement d’eaux de mer utilisent des énergies renouvelables.

Ce programme de dessalement permettra de dépasser la situation actuelle à l’horizon 2027 et garantira de ce fait l’approvisionnement des citoyens à hauteur de 100% en eau potable dans les zones côtières, a assuré le ministre de l’Eau.

Justement, sur cette question d’impact, le projet royal d’interconnexion entre les bassins de Sebou et de Bouregreg a permis d’éviter une coupure d’eau le 18 décembre, à Rabat et dans la région Nord de Casablanca. Baraka a affirmé, dans ce sens, que 115 millions de mètres cubes ont été injectés, ce qui a permis d’atteindre le taux actuel de 19% et ainsi assurer l’approvisionnement de la population des deux villes. Au dessalement s’ajoute le traitement des eaux usées, très essentiel pour satisfaire les demandes en eau pour des usages domestiques (arrosage des espaces verts, nettoyage des espaces publics…), agricoles (irrigation) et industriels (alimentation des systèmes de climatisation et de refroidissement). Le Royaume vise, d’ici 2030, d’atteindre 100 millions de mètres cubes d’eau traitée par an. En 2022, le service d’assainissement de Redal a traité près de 1.66 million de mètres cubes, sur un réseau d’assainissement de 2554 Km, marquant un taux de desserte de 96%, et ce, dans le cadre du projet de dépollution du littoral atlantique et de la vallée du Bouregreg.

Pour rappel, les ressources hydriques ont baissé à 7.000.200.000 mètres cubes au cours des dix dernières années, et à 5.000.200.000 mètres cubes entre 2017 et 2023. Depuis septembre, une moyenne d’un milliard 500 millions de mètres cubes de ressources hydriques a été enregistrée, alors qu’actuellement seulement une moyenne de 500 millions mètres cubes est enregistrée, soit une baisse de 67% qui a concerné l’ensemble des bassins hydrauliques.

Le 03/01/2024

Source web par : lopinion

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