Tourisme: Entêtement coupable

Le gouvernement marocain est très généreux…avec l’argent du contribuable. Une fois de plus, il vient de racler les tiroirs pour faire un joli chèque de 2 milliards de dirhams aux acteurs du tourisme. Objectif : soutenir un secteur fortement sinistré par 22 mois de crise sanitaire, à travers des mesures pour «sauvegarder les entreprises, éviter la destruction massive d’emplois et préparer la relance».
Il fallait cependant s’attendre à ce que l’Etat passe à la caisse. Il était même contraint de le faire, puisque depuis le début de la crise, il a multiplié les décisions qui ont conduit le secteur touristique à l’agonie. Si certaines d’entre elles pouvaient être largement justifiées par la nécessité de protéger la santé des citoyens, d’autres sont largement contestables et procèdent d’un usage abusif du principe de précaution, voire s’apparentent à un excès de zèle.
La fermeture des frontières marocaines jusqu’au 31 janvier 2022 s’inscrit dans cette veine. Pour plusieurs professionnels de santé, cette mesure n’obéit plus, actuellement, à une logique sanitaire. Mais le gouvernement préfère s’entêter : il reste sourd aux cris d’orfraie lancés par les scientifiques et ignore les demandes de plus en plus bruyantes des citoyens de rouvrir le Maroc. Dès lors, il paraît tout à fait logique qu’il se saigne pour aider un secteur que lui-même contribue à asphyxier.
L’Etat agit ainsi comme un pompier-pyromane. Sauf qu’après avoir éteint le feu, il faut penser à la reconstruction. Et là, la tâche est autrement plus difficile. Parce que si durant cette crise le tourisme mondial a beaucoup souffert, les pays à vocation touristique ont cependant déployé, chacun en ce qui le concerne, un ensemble de dispositifs pour relancer l’activité, dans le sillage de la reprise de l’économie mondiale. Au Maroc, au contraire, on a multiplié les signaux négatifs à l’égard des touristes, à cause notamment des restrictions mises en place et des suspensions à répétition des vols qui ont plongé tout l’écosystème touristique dans l’expectative.
Agences de voyages, hôteliers, transporteurs aériens, loueurs de voitures, artisans…, tous tirent le diable par la queue. Actuellement, la situation des opérateurs touristiques est telle que parler «relance» est presque incongru. Ils sont plutôt dans une posture de survie. Peuvent-ils préparer la relance quand le secteur n’offre plus aucune visibilité ? Peuvent-ils planifier quand les frontières sont subitement fermées ou ouvertes au gré de l’évolution de la pandémie ? Les touristes peuvent-ils encore avoir confiance en la destination Maroc ? Non, bien évidemment. En cela, au-delà de la nécessité de gérer autrement cette pandémie, il faudra initier un véritable travail de reconquête des touristes étrangers.
Le 20/01/2022
Source web par : la quotidienne
Les tags en relation
Les articles en relation

Tourisme : Les opérateurs retrouvent le sourire, mais beaucoup reste à faire
La ministre du Tourisme, de l'Artisanat et de l'Economie Sociale et Solidaire, Fatim-Zahra Ammor, s’est prêtée à l’exercice oral à la Chambre de...

Séisme au Maroc : le secteur du tourisme dans le grand flou
Le Maroc, touché par un séisme meurtrier, voit son secteur touristique en plein essor confronté à l'incertitude. L'augmentation significative des ar...

42 compagnies aériennes reprendront leurs activités au Maroc
Un total de 42 compagnies aériennes, dont 4 nouvelles, va réopérer au niveau du Royaume avec la reprise du secteur prévue le 15 juin courant, a annoncé, lu...

Bonnes nouvelles et mauvais élèves
Sans conteste, les 5 mesures apportées par le Gouvernement en soutien du secteur touristique sont tout de même une petite bataille remportée par les professi...

Tourisme : Reprise plus prometteuse que prévu ?
Les chiffres publiés en début de cette année annoncent une forte reprise d’ici l’été prochain. La campagne de promotion lancée par l’ONMT s’annonc...

Hausse du taux de commission des chèques-vacances : un nouvel impôt déguisé ? Hausse de 150% à
Le taux de commission appliqué au remboursement des Chèques-Vacances va passer de 1% à 2,5% à partir du 1er janvier 2019. Cette mesure prise sans concertati...

Go Siyaha : Le Programme qui Valorise le Potentiel Touristique d'El Jadida et Sidi Bennour
Go Siyaha met en lumière le potentiel touristique remarquable des provinces d'El Jadida et Sidi Bennour. Lors d’une récente rencontre organisée par la ...

CRT Agadir Souss-Massa : la course à la présidence est lancée
Alors que l’appel à candidature à la présidence du CRT d’Agadir Souss-Massa n’est pas encore ouvert, le trio mené par Khalil Tizniti a officiellement ...

Séisme : l’ONMT en action pour préserver l’attractivité touristique
Le Maroc maintient sa trajectoire pour atteindre l’objectif de 13,5 millions de touristes en 2023. Il est donc essentiel de rassurer tous les acteurs de l’�...

#Maroc_Tourisme : La précarité de l’emploi, une fatalité ?
Salaire très bas, incertitude, conditions de travail difficiles, le tourisme est l’une des débouchées les moins attractives pour les jeunes recrues. Pourta...

Le tourisme n’est pas près de reprendre du poil de la bête
Bien que l’afflux des MRE et autres touristes soit là Près de 4.000 passagers arrivent par jour au Maroc depuis la reprise des vols le 15 juin dernier. Et c...