Mécanisme, objectifs, périmètre… Ce qu’il faut savoir sur la prochaine entrée en vigueur du virement instantané

Une source de Bank Al-Maghrib apporte de nouvelles précisions sur le projet de mise en œuvre du virement instantané entre banques, dont la mise en production est prévue fin 2021.
C’est une véritable petite révolution qui attend les usagers des services bancaires au Maroc: le virement instantané au Maroc deviendra fonctionnel fin 2021. L’annonce a été faite par Bank Al-Maghrib dans son dernier rapport sur les infrastructures des marchés financiers au Maroc, récemment publié.
Sollicitée par Le360, une source de la Banque centrale apporte davantage de précisions concernant ce dispositif, et sur la manière dont il va fonctionner. «Le virement instantané est défini comme une opération où la transmission du message de paiement et la disponibilité des fonds dans le compte du bénéficiaire s’effectue en quasi-temps réel (avec un léger différé de quelques secondes et sur une base de 24/7. Ce virement peut être initié depuis les sites physiques de la banque du client ou son application mobile bancaire», explique notre source.
D’un point de vue technique, c’est le Groupement pour un système interbancaire marocain de télécompensation (GSIMT), l’organisme en charge de la gestion des instruments de paiement au Maroc, qui assurera la gestion du système.
«Techniquement, le GSIMT qui va gérer le système de virement instantané, après avoir reçu l’ordre de paiement, notifie en temps réel la banque destinataire de la transaction pour que cette dernière crédite le compte de son client bénéficiaire. Parallèlement, la banque émettrice débite son client et l’informe de l’aboutissement de la transaction. Le règlement des positions des banques participantes au système se font, par la suite, sur une base compensée et en différé», explique-t-on à Bank Al-Maghrib.
Concernant la genèse de ce projet, et ses objectifs, notre source rappelle que «l’initiative du virement instantané a été lancée par le GSIMT en 2019, sous l’impulsion de Bank Al-Maghrib. En effet, les banques centrales, en plus de leur fonction de surveillance des systèmes et moyens de paiement, assurent un rôle de catalyseur du marché et contribuent ainsi au développement du marché des paiements par la mise en œuvre notamment des paiements instantanés».
«C’est dans ce cadre, ajoute cette même source, que Bank Al-Maghrib a mené en 2018 une étude portant sur les caractéristiques des systèmes de paiement instantané à l’international, leur gouvernance, le cadre légal qui les régissent et les aspects opérationnels et techniques qui les spécifient».
Selon notre source, le virement instantané est un projet ayant deux principaux enjeux: d’une part l’accroissement de la rapidité des processus de paiement et la prolongation des heures d’activité à travers la modernisation des plateformes technologiques existantes et, d’autre part, la convergence vers les normes internationales en matière de paiement de détail.
En définitif, «le virement instantané va permettre le développement d'un marché des services de paiement sain et compétitif et créer les conditions nécessaires à l'amélioration des services fournis aux clients», fait savoir notre source.
Cette dernière apporte également des précisions à propos du champ d’application de ce dispositif: «initialement, le projet avait commencé uniquement avec les banques qui participent déjà au niveau du GSIMT. Dans un souci de démarrage du projet dans les délais, le virement instantané sera proposé dans un premier temps par les banques et sera généralisé par la suite aux établissements de paiement». Il est à noter que le périmètre du projet ne concerne que les paiements domestiques, les virements réalisés avec des banques étrangères en sont donc exclues.
Reste à savoir qu’elle sera le sort des dates de valeur, qui deviennent en principe obsolètes avec l’instantanéité des virements. Seront-elles supprimées? «Ce sujet est en cours d’étude pour l’ensemble des moyens de paiement», répond la même source.
Pour rappel, le virement instantané entre deux banques de la place, en l’occurrence entre CIH Bank et CFG Bank, est déjà proposé depuis 2018. Le projet mené par BAM avec le GSIMT vise donc à le généraliser à l’ensemble du système bancaire national.
Le 13/10/2021
Source web Par : le360
Les tags en relation
Les articles en relation

Protection sociale : les défis de la réforme selon Abdellatif Jouahri
VERBATIM. Gardien du temple financier et monétaire, indépendant dans ses positions, franc dans ses discours, le gouverneur de la Banque centrale, Abdellatif J...
.webp)
Inflation : les recommandations du FMI pour le Maroc
Dans son rapport annuel 2022 s’agissant du Maroc, le Fonds monétaire international (FMI) reste optimiste. Pour l’institution de Bretton Woods, les autorit�...

Déclin de l'emploi agricole au Maroc : une réallocation vers des secteurs à faible productivité
Les pertes d'emplois dans l'agriculture, aggravées par la sécheresse, ont principalement profité à des secteurs tertiaires à faible productivité, ...

Augmentation des réserves du FMI: quel intérêt pour le Maroc ?
Devise qui devraient atteindre 328,5 milliards de dirhams (MMDH) à fin 2021 et 338,6 MMDH à fin 2022, soit l’équivalent de plus de 7 mois d’importations ...

Investissement, la composante malade du PIB
Alors que l’activité reste durablement atone, le monde des affaires se tourne tous les trois mois vers la banque centrale à la recherche de lubrifiant. Il n...

Les transferts des MRE menacés : les banques marocaines face aux défis de la directive européenne
Les banques opérant dans l’intermédiation bancaire, en particulier celles qui servent les Marocains résidant à l’étranger (MRE), offrent des services t...

Officiel. Le nouveau billet de 200 DH mis en circulation
Bank Al-Maghrib annonce la mise en circulation du nouveau billet de banque de 200 dirhams, parallèlement à la célébration du 80ème anniversaire de la prés...

Secteur informel au Maroc : Réductions et défis persistants pour l'économie et l'emploi, selon la
Le Maroc a accompli des progrès significatifs pour réduire la taille de son économie informelle, mais son impact reste encore considérable sur l’emploi et...

Changement climatique : le Maroc perdra 2,8 % de PIB sans adaptation
Lors de la table ronde régionale du PNUE-FI (Initiative financière du Programme des Nations unies pour l'environnement), organisée à Marrakech les 6 et ...

Chômage, corruption, croissance, etc.: voici les nouvelles recommandations du FMI
Le Fonds Monétaire International salue les efforts entrepris par le Maroc en matière de gestion des finances publiques et d’amélioration du climat des affa...

Délais de paiement : Un nouveau barème des indemnités de retard
Désormais, le barème des pénalités de retard appliqué aux clients doit être régulièrement actualisé, étant indexé sur le taux directeur. La hausse...

Hammad Kassal : «Eliminer les goulots d’étranglement de l'économie nationale»
Sur le plan de l’activité économique, les motifs de satisfaction pour 2019 sont peu nombreux pour Hammad Kassal, président de la Commission financement et ...