Pas d'espoir pour le tourisme

LES MESURES RESTRICTIVES MAINTENUES
Frappé de plein fouet par la pandémie de Covid-19, le tourisme marocain bat de l’aile. Une morosité accentuée par le manque de visibilité sur la réouverture des frontières.
À quand la réouverture des frontières? Une question qui taraude l’esprit des professionnels du tourisme, tant leur souffrance est énorme depuis l’avènement du coronavirus. Un spleen qui ne fait que s’accentuer au fil des mois.
Les signaux négatifs sont d’abord apparus en 2020 avec une baisse de 69% des arrivées touristiques, de 60% des recettes en devises et des 50% des emplois perdus dans le secteur, selon la Direction des études et prévisions financières (DEFP). L’année 2021, qui s’annonçait pourtant sous de bons auspices, n’est guère plus reluisante. Au contraire, elle a carrément douché les espoirs de relance, après la décision du Maroc de fermer ses frontières aériennes avec 54 pays, principalement européens comme l’Italie, le Royaume-Uni, la France, l’Espagne, l’Allemagne et les Pays-Bas.
Autrement dit, bannir du ciel marocain les principaux marchés émetteurs du Royaume qui ont fortement contribué au chiffre record de 13 millions de touristes accueillis dans le pays en 2019, avec des hausses respectives de touristes oscillant entre 4 et 9%. Résultat: une baisse de 78% des arrivées durant le premier trimestre de l’année, comparée à la même période en 2020, à en croire la ministre du Tourisme, Nadia Fettah Alaoui. La trésorerie du secteur en pâtit aussi, avec une baisse de 69% des recettes touristiques à fin février 2021.
Menace des destinations concurrentes
Ce spleen que traverse ce secteur qui représente 10% du PIB national risque d’empirer durant cette saison estivale qui pointe le bout du nez. On se rappelle des chiffres catastrophiques durant les mois de juillet-août 2020, avec une baisse drastique de 92% des nuitées dans les structures d’hébergement touristiques classées, une chute vertigineuse de 98% des recettes, et une baisse de 80% du chiffre d’affaires des professionnels du secteur, selon la ministre du tourisme. Autant dire que les acteurs de la filière scrutent l’été avec pessimisme. Un sentiment accentué par le manque de visibilité sur la réouverture des frontières.
Une décision d’ailleurs incompréhensible, d’autant plus que la situation épidémiologique semble maîtrisée au Maroc. Mieux, lors de sa dernière réunion tenue le 17 mai, le comité technique et scientifique a recommandé au gouvernement d’alléger les mesures restrictives en rouvrant justement les frontières. Le malheur des uns fait les bonheurs des autres. La fermeture prolongée de l’espace aérien marocain pourrait contraindre les touristes étrangers à se tourner vers d’autres destinations concurrentes, en l’occurrence la Turquie, l’Egypte et la Tunisie.
Le pays des pharaons a 500.000 visiteurs en avril 2021, soit plus du double qu’en janvier, et bien plus que les 200.000 enregistrés chaque mois au second semestre 2020, d’après Khaled el-Anani, ministre égyptien du Tourisme et des Antiquités. Quant au pays de Carthage, en dépit de la forte propagation du Covid-19 qui avait poussé les autorités à fermer les écoles entre mi-avril et mi-mai, continue d’accueillir les touristes. Seules conditions à respecter: présenter un test PCR négatif à l’arrivée et observer une quarantaine de cinq à sept jours dans des hôtels. Le gouvernement marocain appréciera.
Le 24/05/2021
Source web Par : maroc-hebdo.press
Les tags en relation
Les articles en relation

COP26–Afrique : chefs d’État, VIP… Qui sera présent ?
De nombreuses personnalités sont attendues à la COP26, qui se tiendra du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow. Voici lesquelles. Plusieurs chefs d’Éta...

Israël rétablit l’obligation du port du masque dans les lieux publics fermés
Israël avait levé l’obligation de porter un masque en intérieur le 15 juin dernier. Mais face à une reprise de l’épidémie de Covid à cause du variant...

Tourisme Chine-Maroc : objectif 500 000 arrivées en 2030
Après cinq ans de suspension, Royal Air Maroc (RAM) relancera la ligne directe Casablanca-Pékin en janvier 2025. Cette reprise stratégique devrait permettre ...

Crise du coronavirus : les TO spécialistes retiennent leur souffle
Alors que les réservations en Chine et plusieurs autres pays sont impactées, certaines destinations, comme l'Indonésie, bénéficient d'un phénomèn...

Pour l’OMT, d’énormes dégâts économiques sont à craindre
Le secteur devrait encore perdre 2.000 milliards de dollars cette année sous l’effet des restrictions liées à la pandémie de Covid-19, a annoncé ce lundi...

Afrique : L’intégration régionale passe par le financement des infrastructures
Ces infrastructures, qui sont encore en deçà des besoins et des aspirations, doivent être mises à niveau, a affirmé, mercredi à Marrakech, la ministre de ...

Colère contre Royal Air Maroc
La Coordination des pilotes stagiaires Royal Air Maroc (CPS RAM) a décidé d’organiser un sit-in devant le siège du Groupe de la compagnie nationale demain ...

Pour Aziz Akhannouch, « ceux qui prônent une politique d’austérité font une grossière erreur
Dans un premier lieu, le patron du RNI, préfère rappeler que c’est la première fois que les gouvernants et les décideurs à travers le monde ont délibér...

La CNT présente la stratégie 2020 du tourisme à Casablanca
La confédération nationale du tourisme présente, le mardi 23 janvier, l’étude revue et corrigée, de la stratégie 2020 du tourisme. Ainsi, l’ensembl...

Tourisme : Sajid tâte les pouls des professionnels
Y'aura-t-il un grand changement par rapport aux dernières années dans le secteur du tourisme? Rien ne le dit, mais le nouveau ministre du Tourisme, du Tra...

Solidarité avec les pays les plus pauvres : un engagement renouvelé en faveur de la reprise
Il y a quelques semaines, la communauté internationale s’est engagée à mobiliser 93 milliards de dollars en faveur des pays les plus pauvres du monde. Ce...

Retraite: la réforme nécessaire pour éviter une faillite imminente
Pour la ministre de l’Economie et des Finances, la faillite guette le système de retraite au Maroc et le danger est imminent. Le gouvernement a une idée pr�...