Tourisme : ce grand corps moribond

Bien que cela ne soit pas particulier qu’au Maroc, ce secteur frappé mondialement par les conséquences de la pandémie, a vu au Royaume ses recettes touristiques chuter fin décembre dernier à près de 59% après une hausse, une année auparavant, de près de huit points. C’est une perte sèche de 42,4 milliards de dirhams pour un tourisme qui contribue, tout de même, pour environ 8% du PIB au Maroc. Et pour cause, le volume des arrivées au Maroc s’est replié de 78,9% à fin novembre 2020, contre une hausse de 5,3% au titre de 2019, tandis que celui des nuitées enregistrait une baisse de 72,3%, après une hausse 5,2% lors de l’exercice précédent.
On croise les doigts quant à celui actuel, quoique, quelques lueurs d’espoir demeurent quant à une vaccination généralisée à un bon nombre de citoyen à des fins d’une immunité collective. Mais serait-ce pour autant, suffisant quand les frontières restent fermées, les avions cloués au sol, les agences de voyage, de location, de transport… fermées ou tournant à vide, les hôtels et restaurations mettant les clés sous paillasson et autres misères comme le couperet du couvre-feu etc.
De plus à quoi servirait une immunité collective au pays de réception si à l’origine le produit émis est altéré. Que les touristes excusent l’expression, mais c’était pour dire que cette histoire de coronavirus est si préoccupante qu’aucune issue ne semble probable à l’heure actuelle. Le monde entier est dans l’expectative d’une reprise des voyages qui n’arrivent toujours pas.
Aujourd’hui, on s’affaire certes, au niveau des autorités de ce secteur, à peaufiner les différentes stratégies post-Covid dans l’attente d’un éventuel redémarrage. Mais entretemps de plus en plus abandonné, ce dernier est en train de s’écrouler et une à une les différentes branches le composant sont en train de tomber de par une sécheresse imposée par la nature des choses de Dame Covid. L’écosystème touristique est pratiquement à l’arrêt. Les survivants ne vivotent que par le tourisme local et quand on sait, que le pouvoir “d’Aïcha“ au Maroc est à la ménagère ce qu’est son panier, on peut dire que la santé de ce monde du tourisme qui tutoyait encore une croissance à deux chiffres en 2019 est de plus en plus fragilisé. C’est que Dame Covid la meilleure des touristes en ces temps de pandémie, est passée par là. Entièrement hunnique ou à la Kahina, ô rage ô désespoir, rien ne résiste à son passage.
La question qui se pose dorénavant est comment va-t-on se préparer à une éventuelle reprise, si reprise il y a? C’est que le chantier est énorme. A planter le scénario, on peut aisément se rendre compte que ce secteur en ruine aura du mal à se relever et encore moins à se reconstruire une santé. Petit exemple. Un palace ou pour rester dans la réalité des choses, un établissement hôtelier quelconque, fermé ou tournant à petit pourcentage (en 2020 à Marrakech les rares hôtels restés ouverts ont connu un taux d’occupation de moins de 5% et pour les plus performants, 20%), a-t-il les moyens par ces temps de subsister. Quand ce ne sont les ressources humaines et la gestion qui viennent à manquer c’est l’infrastructure qui s’en voit pâtissante.
C’est ainsi qu’à défaut de rentrées, on négligera tout simplement l’entretien de la bâtisse. “Away“ la plomberie, l’électricité, la peinture et les différents autres travaux routiniers au quotidien. Quant au côté humain de la chose et qui brasse plus de 5% des emplois au Maroc, sans compter l’informel y afférant, il serait triste de l’aborder tant ce monde d’hommes et de femmes qui jadis faisaient la gloire de cette industrie touristique, souffre cruellement -tant pis pour la CNSS- de cet arrêt quoique d’aucuns croient encore à sa survie.
Un optimisme que volontiers l’on voudrait bien partager, si ce n’était la situation désolante “d’allo Dame Covid comment tu m’as fait“ dans laquelle patauge notre tourisme. Quant au secteur du transport aérien, vecteur principal du tourisme, il est comme ses avions, cloué au sol.
Source web Par : hespress
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