#ASTROPHYSIQUE_HUBBLE_20_TROUS_NOIRS: Découverte importante de 20 trous noirs regroupés en un même endroit !
On s'attendait à trouver un représentant des mythiques trous noirs de masse intermédiaire au cœur de l'amas globulaire NGC 6397 en utilisant les observations de Hubble et de Gaia. Mais, à la place, on a découvert une population dense de trous noirs au cœur de cet amas dont le diamètre est inférieur à 100 années-lumière.
On sait reproduire sur ordinateur l’effondrement gravitationnel des étoiles ayant épuisé leur carburant nucléaire central et l'on sait qu'en utilisant les lois de la physique connues, un trou noir doit inévitablement se former. Des candidats au titre de trou noir stellaire, contenant quelques dizaines de masses solaires tout au plus ont été détectés dès les années 1970, notamment à cause des rayons X qu'émettent les disques d'accrétion qui les entourent.
Dès les années 1960, la découverte des quasars a rapidement été interprétée en imaginant qu'il s'agissait cette fois-ci de trous noirs supermassifs accrétant, là aussi, de la matière. Cette hypothèse s'est renforcée au cours des cinquante dernières années, d'abord et en particulier avec les travaux des prix Nobel de physique Andrea Ghez et Reinhard Genzel, puis plus récemment avec les résultats des observations de la collaboration Event Horizon Telescope.
Toutefois, ces objets qui contiennent au moins un million de masses solaires ont une origine qu'il est beaucoup plus difficile de déterminer clairement. Plusieurs hypothèses ont été proposées dont celle des trous noirs intermédiaires avec des masses seraient comprises entre une centaine de masses solaires et un million de fois la masse du Soleil. Des fusions répétées de ces trous noirs pourraient rendre compte de l'existence des trous noirs supermassifs ; or, il est plus facile de faire naître des trous noirs de masses intermédiaires que ces géants.
Encore faut-il qu'ils existent, depuis quelques décennies les astrophysiciens sont partis à leur recherche. Quelques candidats à ce titre ont été trouvés et les théoriciens ont également avancé que les amas globulaires pouvaient être des lieux de genèse assez propices à la naissance des trous noirs intermédiaires. La densité d'étoiles dans un amas globulaire est nettement plus élevée que dans une galaxie standard. Des processus de friction dynamique résultant du gaz d'étoile sur des astres compacts comme les naines blanches, les étoiles à neutrons et les trous noirs stellaires - selon une célèbre formule déterminée par le prix Nobel de physique Chandrasekhar - favorisent une sorte de sédimentation de ces objets au cœur des amas globulaires, et donc les rencontres et les fusions dans les cœurs denses en étoiles de ces amas.
Une présentation de la découverte des trous noirs au cœur de NGC 6397. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © Nasa, ESA, Hubble Space Telescope
Vingt trous noirs dans une sphère de 34 années-lumière de rayon
Eduardo Vitral et Gary A. Mamon sont deux chercheurs en poste à l'Institut d'astrophysique de Paris et c'est en partant à la recherche des trous noirs de masses intermédiaires qu'ils ont dirigé leur regard en direction d'un amas globulaire parmi les 150 environ connus de la Voie lactée, ceux-ci comportant jusqu'à un million d'étoiles rassemblées dans des sphères dont les diamètres ne sont que de quelques centaines d'années-lumière tout au plus.
Il se nomme NGC 6397, se trouve à environ 7.800 années-lumière du Système solaire et la quantité d'étoiles sorties de la séquence principale sur le fameux diagramme de Hertzsprung-Russell (comme le fera le Soleil d'ici cinq milliards d'années) laisse penser qu'il est très âgé, s'étant formé il y a environ 13,4 milliards d'années.
Les deux astrophysiciens, comme ils l'expliquent dans un article en accès libre sur arXiv, avaient entrepris d'analyser des données concernant les vitesses, positions et distances des étoiles dans cet amas qui ont été collectées pendant quelques années à l'aide du télescope Hubble et du satellite Gaia pour l'essentiel. Ils ont exprimé le contenu de ces observations dans un communiqué de la Nasa et de l'ESA. Mamon explique ainsi que : « Notre analyse a établi que les caractéristiques des formes des orbites des étoiles sont presque distribuées de façon aléatoire dans tout l'amas globulaire, plutôt que systématiquement circulaires ou très allongées. » Vitral de son côté précise : « Nous avons trouvé des preuves très solides de la présence d'une masse invisible dans les régions centrales denses de l'amas, mais nous avons été surpris de constater que cette masse supplémentaire n'est pas ponctuelle mais étendue sur quelques pourcents de la taille de l'amas. »
En clair, il ne pouvait pas y avoir un trou noir intermédiaire mais bien une collection de trous noirs de type stellaire, attendu que la théorie de l'évolution stellaire pour un amas globulaire ne pouvait pas s'accommoder de l'hypothèse que les astres forcément très peu lumineux détectés indirectement soient des membres de populations d'étoiles à neutrons ou de naines blanches au cœur de l'amas.
Si l'on peut généraliser ce résultat à d'autres amas globulaires autour d'autres galaxies, il serait intéressant de pouvoir déterminer à quel point des collisions entre ces trous noirs contribuent aux sources d'ondes gravitationnelles que peuvent détecter Ligo et Virgo.
Le 12/02/2021
Source web Par : futura-sciences
Les tags en relation
Les articles en relation
La Russie pourrait-elle vraiment faire tomber la Station spatiale sur les États-Unis ?
Alors que de nombreuses personnes s'inquiètent du sort de la Station spatiale internationale, les experts militaires américains sont surtout préoccupés ...
La Lune et la Terre : Un duo qui prédit des inondations sans précédent
Selon une étude récente menée par la NASA en collaboration avec l’Université de Hawaï, la Terre est à l’aube de connaître des inondations d’une amp...
Robotique spatiale : Des essais scientifiques menés à Rissani
Les tests de robotique spatiale visent essentiellement à confirmer si le robot spatial est prêt, et à tester sa capacité à réaliser sa mission dans les me...
Un débris spatial a endommagé la Station spatiale internationale
Ce qui devait arriver est malheureusement arrivé il y a quelques jours. Un débris spatial a heurté et endommagé la Station spatiale internationale (ISS). Un...
Espace : une fusée japonaise propulsée par un moteur à détonation rotative
L’Agence d’exploration aérospatiale japonaise a testé avec succès une nouvelle technologie de propulsion de fusée pour la première fois dans l’Espace...
#Europe_candidats_étoiles: Europe cherche candidats pour les étoiles
L'appel à candidatures sera ouvert dès la fin du mois prochain et jusqu'au 28 mai 2021 sur le site de l'ESA Career. Le processus de sélection en ...
Une découverte de premier plan
Nouvelle pierre à l’arc de l’Observatoire de l’Oukaimeden, qui relève de l’université Cadi Ayyad de Marrakech. En décembre dernier, l’astronome Cl...
Espace : l'incroyable reprise des vols conjoints entre la NASA et Roscosmos vers la station internat
La Nasa a annoncé vendredi reprendre les vols conjoints avec les Russes vers la Station spatiale internationale (ISS), afin d'assurer "la sécurité des op...
Kamal Oudrhiri, ce génie marocain qui est à la NASA
Kamal Oudrhiri, responsable du département des études planétaires à la NASA, se trouve au cœur d’un projet révolutionnaire de l’agence spatiale améri...
Le Maroc, foyer critique de la pollution en dioxyde de soufre dans le monde
La branche indienne de l’ONG Greenpeace a désigné dans une récente étude réalisée avec le concours de la NASA les principaux foyers d’émission du dio...
NASA: le Maroc va annoncer une découverte historique
Bonne nouvelle. En collaboration avec la NASA, le Maroc a fait une découverte en rapport avec des astéroïdes, au grand bonheur des astronomes et des scientif...
#NASA_REUSSITE_PERSEVERANCE_MARS: atterrissage réussi persévérance NASA
La mission Mars 2020 de l’Agence spatiale américaine (NASA) est arrivée ce jeudi à destination au terme d’un périple de sept mois. Le robot télégui...