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#ESPACE_CYANOBACTERIES_VIE_SUR_MARS: Un système à base de cyanobactéries pourrait nous permettre de vivre sur Mars !

#ESPACE_CYANOBACTERIES_VIE_SUR_MARS: Un système à base de cyanobactéries pourrait nous permettre de vivre sur Mars !

Un système de support de vie basé sur les ressources martiennes et des organismes vivants parmi les plus anciens de notre planète a permis de produire de l'oxygène et de créer de la biomasse. De tels bioréacteurs pourraient un jour équiper les bases martiennes.

Lorsque le chercheur français Cyprien Verseux a été chargé de créer le nouveau laboratoire d'astrobiologie spatiale du Zarm, le centre d'étude des technologies appliquées à l'espace et à la microgravité de l'université de Brême (Allemagne), il avait depuis longtemps pour horizon Mars et son exploration par des humains.  "Je pense qu’un jour nous y établirons une base dans laquelle se succéderont des équipages pour des séjours de longue durée, analyse Cyprien Verseux. Pour des raisons de sécurité et de coûts de transport, il faudra transporter le moins possible de consommables depuis la Terre et donc produire des ressources in situ".

Faire vivre et prospérer des cyanobactéries grâce notamment aux gaz de l’atmosphère martienne

C’est dans cet objectif que son équipe met au point le système Atmos (Atmosphere Tester for Mars-bound Organic Systems), un photobioréacteur permettant de contrôler précisément les conditions atmosphériques en son sein. "L'idée initiale était d'utiliser des cyanobactéries du genre Anabaena, de les faire vivre et prospérer grâce aux gaz de l’atmosphère martienne, de l'eau extraite localement et de leurs fournir les nutriments manquants en utilisant du régolithe martien, décrit l’astrobiologiste. Ces cultures de cyanobactéries serviraient de nutriments pour d’autres organismes". Les cyanobactéries sont des organismes vivants, parmi les plus anciens de notre planète, qui s'adaptent à diverses conditions extrêmes. Elles se développent en absorbant l'azote et le carbone de l'air et les nutriments présents dans l'eau. En retour, elles produisent de l'oxygène par photosynthèse – un élément essentiel à la survie humaine.

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Le système Atmos. Crédit : Zarm

La composition du régolithe martien est connue grâce aux multiples missions qui se sont succédé à la surface de Mars depuis les atterrisseurs Vikings de la Nasa en 1976. Le laboratoire du Zarm a ainsi pu utiliser un analogue de "terre martienne" reconstitué par des chercheurs de l'université de Floride Centrale. La plus grande difficulté de l'expérience a été de trouver un compromis entre les conditions atmosphériques terrestres, auxquelles sont adaptées les cyanobactéries, et celles de Mars. L'atmosphère terrestre est composée d'azote (78%), d'oxygène (21%), et d’une petite quantité d'argon et de carbone. Ces proportions s’inversent dans l'atmosphère martienne, puisqu’on y trouve essentiellement du carbone (95%) et seulement de faibles proportions d'azote, d'argon et de faibles traces d'oxygène. De plus, la pression atmosphérique moyenne est 170 fois moindre sur Mars que sur Terre. Les chercheurs ont donc testé divers mélanges gazeux et pressions atmosphériques. Leur objectif était de se rapprocher le plus possible de l'atmosphère martienne tout en maintenant une forte croissance des cyanobactéries.

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Cyprien Verseux travaillant à la construction d'Atmos. Crédit : Zarm

Des résultats prometteurs

Le pari initial, développé depuis 2019, s'est révélé gagnant. Ce 16 février paraît dans Frontiers of Microbiology un article où sont décrits les résultats prometteurs du système de soutien à la vie basé sur des cyanobactéries. Les chercheurs du Zarm ont ainsi démontré que ces organismes primitifs se développent parfaitement dans une atmosphère dont la composition pourrait facilement être obtenue sur Mars : 4% de carbone; 96% d'azote. La pression la plus proche de celle de Mars et propice à leur développement est de 100 millibars, soit 1/10e de celle de la Terre. "Finalement, nous nous sommes rendu compte qu’il est plus facile que prévu d’utiliser l’environnement martien pour développer des systèmes de survie", souligne Cyprien Verseux. La biomasse obtenue pourrait ensuite servir de substrat à des cultures végétales - telles les fameuses pommes de terre du film de Ridley Scott (2015) Seul sur Mars...

Le 20 février 2021

Source web Par : sciences et avenir

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