Après avoir endommagé l’ISS, les Russes ont brisé un satellite chinois: « La première collision orbitale majeure en 10 ans »

Fin juillet, un module-laboratoire russe devant s’amarrer à la Station Spatiale Internationale l’avait accidentellement endommagée. À présent, on apprend qu’un morceau de fusée russe a percuté un satellite chinois. Les dégâts sont considérables.
Le 22 mars dernier, l’US Space Force avait révélé que le satellite militaire chinois Yunhai 1-02, lancé un an et demi auparavant, avait été sérieusement endommagé. Les Etats-Unis avaient identifié 21 débris issus de l’appareil, sans pour autant pouvoir dire ce qui avait causé l’incident.
Parmi les pistes explorées, il y avait une erreur humaine ayant conduit à un logiciel défectueux, ainsi qu’un abattage volontaire. Deux événements très rares, mais qui se sont déjà produits dans un passé plus ou moins récent.
Du jamais vu depuis 2009
Finalement, il apparaît que c’est une troisième hypothèse, encore plus rare, qui puisse expliquer ce qui est arrivé à Yunhai 1-02. Elle est avancée par Jonathan McDowell, chercheur au Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics. En parcourant le catalogue Space-Track.org (qui contient les données du 18e escadron de contrôle spatial de l’US Space Force), il a remarqué une note étrange concernant un morceau d’une fusée russe lancée un 1996, nommé débris orbital 1996-051Q (48078). Celui-ci est décrit comme étant entré en « collision avec un satellite ».
En poussant son analyse un peu plus loin, M. McDowell s’est aperçu que le satellite avec lequel le débris de fusée russe était entré en collision était bien Yunhai 1-02. Selon lui, il s’agit de la « première collision orbitale majeure confirmée en dix ans ». La précédente avait eu lieu en 2009, lorsqu’un ancien satellite de télécommunications américain avait détruit un satellite russe du même type. Il s’agissait là de la première collision majeure entre deux engins situés en orbite terrestre.
En outre, le chercheur américain a identifié 37 débris issus de cette collision, et il estime qu’il y en aura bientôt davantage. Selon lui, cet incident n’a toutefois par été fatal au satellite chinois. L’engin n’a pas été détruit complétement.
La multiplication des débris spatiaux inquiète
Si cet incident n’est donc pas « complétement catastrophique », il a par contre le don de mettre en lumière un problème qui risque de devenir récurrent dans le futur. À savoir que la multiplication des débris spatiaux présents dans l’espace va inévitablement déboucher sur davantage de collisions d’importance majeure.
Le problème des débris spatiaux « est réel », a indiqué M. McDowell, interrogé par Gizmodo. « Et comme le nombre de satellites augmente, nous devons nous attendre à de nombreux autres cas de ce genre, ainsi qu’à un nombre croissant de débris plus rares mais plus graves ».
Selon les estimations de l’Agence spatiale européenne, 900.000 objets de 1 à 10 cm et 34.000 objets de plus de 10 cm se trouvent actuellement en orbite terrestre. À mesure que les collisions se produiront, leur nombre ne fera qu’augmenter. Ce qui fait craindre à certains spécialistes que l’on entre dans le syndrome de Kessler, un scénario qui verrait les débris spatiaux se multiplier de façon exponentielle… jusqu’à fortement limiter les capacités d’exploration spatiale.
Le 19 août 2021
Source web Par : businessam
Les tags en relation
Les articles en relation

Été 2021 : le règne du feu
Plus de 180 000 incendies sont en cours sur Terre. Certaines régions en Méditerranée, en Amazonie et en Californie sont très largement détruites. Une carte...

La spectaculaire chute de la pollution de l'air en Europe vue de l'espace
L'Agence spatiale européenne a diffusé des premières cartes à partir des données satellitaires du réseau Copernicus, qui montre une chute spectaculair...

La carte la plus précise jamais réalisée des objets voisins du Système solaire dans un rayon de
[EN VIDÉO] Notre voisinage galactique comme vous ne l'avez jamais vu Se basant sur les données de la mission Gaïa, des chercheurs ont dressé la carte ...

Tourisme spatial: premiers vols de Virgin Galactic et Blue Origin en 2019?
Les deux entreprises privées les plus avancées sur le marché du tourisme spatial disent n'être qu'à quelques mois de leurs premiers vols dans l'...

Kamal Oudrhiri, ce génie marocain qui est à la NASA
Kamal Oudrhiri, responsable du département des études planétaires à la NASA, se trouve au cœur d’un projet révolutionnaire de l’agence spatiale améri...

Désormais installés dans l’ISS, les astronautes se mettent au travail
La NASA compte bien s’appuyer sur les renforts des deux astronautes Bob Behnken et Doug Hurley pour aider l’équipe restreinte de l’ISS. L’un d’eux po...

#COURSE_A_LA_CONQUETE_DE_LA_LUNE: RUSSIE et CHINE s'allient ! La Russie choisit la Chine plutôt que
Tournant le dos à la NASA, Moscou vient de sceller une alliance scientifique avec Pékin. Il s'agit notamment d'installer une présence humaine durable...

De nouvelles fissures découvertes sur l'ISS où vit Thomas Pesquet
ESPACE - Mieux vaut éviter la fuite d’air. Des petites fissures ont été découvertes pas des cosmonautes russes sur le module Zarya de la Station spatiale ...

Un débris spatial a endommagé la Station spatiale internationale
Ce qui devait arriver est malheureusement arrivé il y a quelques jours. Un débris spatial a heurté et endommagé la Station spatiale internationale (ISS). Un...

Astéroïde YR4 : la NASA réduit à 0,28% le risque d'impact avec la Terre en 2032
L'astéroïde YR4, récemment découvert par les astronomes, présente désormais une probabilité minime de collision avec la Terre le 22 décembre 2032, s...

Mars : l’équivalent en eau des Pays-Bas (en taille) découvert près du « Grand Canyon »
Alors que l’eau présente sur Mars se trouve dans les régions polaires, des analyses récentes ont prouvé que de la glace d’eau existait à proximité de ...

#Europe_candidats_étoiles: Europe cherche candidats pour les étoiles
L'appel à candidatures sera ouvert dès la fin du mois prochain et jusqu'au 28 mai 2021 sur le site de l'ESA Career. Le processus de sélection en ...