#MAROC_Energies_renouvelables_STOCKAGES : le recours au stockage sera indispensable

«Les techniques de stockage traditionnelles, à base de charbon, de gaz ou de nucléaire, deviennent de plus en plus non rentables avec le développement de la production verte au Maroc.
• La mise à jour de l’objectif national en termes de part des énergies renouvelables dans le mix énergétique nécessitera le recours au stockage
• Quelques projets sont menés actuellement, en attendant une prise de conscience générale.
Tôt ou tard, l’écosystème des énergies renouvelables devra faire face à la problématique cruciale du stockage d’énergie. Alors que les objectifs en termes de production d’énergies renouvelables sont constamment revus à la hausse, leur part dans le mix électrique ayant été élevée à 52% à l’horizon 2030, il faudra y penser dès maintenant. Selon un expert qui s’est prononcé sous couvert d’anonymat «les techniques de stockage traditionnelles, à base de charbon, de gaz ou de nucléaire, deviennent de plus en plus non rentables avec le développement de la production verte au Maroc. Elles limitent beaucoup les énergies renouvelables». En d’autres termes, les énergies vertes permettent de répondre à un tiers de la demande nationale en électricité, estimée à 6 000 mégawatts durant la journée. Lorsque cette part dépassera le tiers, il faudra arrêter les centrales de charbon, ce qui sera trop coûteux. C’est là où le stockage des énergies renouvelables prend tout son sens, puisqu’il permet un équilibre entre les différentes technologies. Cela dit, des projets concrets sont déjà conçus. Fin octobre, le groupe suédois Azelio a signé un mémorandum d’entente avec l’entreprise marocaine Jet Energy afin de développer des solutions de stockage d’énergies renouvelables au Maroc et en Afrique francophone. Techniquement, ce partenariat vise à évaluer les projets de stockage d’Azelio en lien avec les centrales photovoltaïques afin produire de l’électricité à bas coût 24h/24. Si le premier projet issu de cette collaboration ne vise que la production de 50 kilowatts électriques (KWe) en 2021, d’autres installations plus grandes suivront au cours des années suivantes avec un total de 5 mégawatts électriques (MWe) en 2022, 10 MWe en 2023, 15 MWe en 2024 et 15 MWe en 2025.
Le même groupe suédois s’est chargé, courant 2020, de mettre en place une solution de stockage à Noor Ouarzazate afin de rendre l’électricité, produite par les centrales solaires et éoliennes, disponible en continu. Ce système, adaptable de 100 KWe à 100 MWe, utilise de l’aluminium recyclé support de stockage. Selon Jonas Eklind, PDG d’Azlio, «Masen n’a pas encore pu entamer les vérifications à cause de la conjoncture actuelle, mais notre groupe produit déjà de l’électricité sur place».
Pour ce qui est de la technologie, la centrale Noor d’Ouarzazate utilise le stockage thermique, réputé peu coûteux. Cette technologie qui permet de produire de l’électricité durant la nuit est peut-être adoptée par des industries comme le ciment ou le fer. Cela dit, malgré que le stockage thermique reste faible et la quantité perdue lors de la transformation en énergie électrique peut atteindre 60%, il est très compétitif. À Noor Midelt, des solutions de stockage en batterie ont été adoptées «afin de donner une courbe de charge plate et remédier aux variations de température».
Le stockage sans coût existe au Maroc
Plusieurs niveaux de stockage existent déjà. Un premier niveau, pratiquement sans coût, consiste à assurer une synergie entre les centrales solaires et éoliennes. À titre d’exemple, une distribution bien étudiée des centrales sur tout le territoire national permet d’assurer une couverture et une production de l’électricité 24h/24h. Le même principe est appliqué en ce qui concerne l’éolien. Le positionnement géographique des centrales éoliennes marocaines (Akhfenir, Tétouan, Laâyoune, etc.) permet une production d’électricité ininterrompue. «Lorsque la force du vent baisse en période estivale, cela est compensé par les centrales solaires et vice versa. L’hiver, la balance penche dans le sens inverse», explique notre source. Selon les estimations, un nombre de douze centrales éoliennes et autant de centrales solaires pourrait permettre de couvrir environ 80% de la demande d’électricité, telle qu’elle est aujourd’hui au Maroc (6 000 MW par jour). Mais, pour l’instant, on n’est pas encore là. La demande est amenée à se développer, conformément aux objectifs nationaux en termes d’énergies. Pour ce qui est du reste de la demande, les diverses technologies de stockage, comme les stations d’épuration des eaux usées (STEP), peuvent y répondre. Les STEP sont les solutions de stockage les moins coûteuses. Au Maroc, un seul projet a été installé à Béni Mellal et trois autres sont en cours de réalisation, notamment les STEP Abdelmoumen (350 MW), Lhafsa (300 MW) et Elmenzel (300 MW). La durée de développement des stations d’épuration peut dépasser dix ans, entre le début des études et le lancement réel. S’agissant de la technologie elle-même, elle repose sur des procédés hydrauliques de pompage assez compliqués. Cela dit, elle permet d’utiliser l’électricité au moment de la journée où le coût de cette dernière est élevé. Les batteries sont une autre technologie qui est en train de prendre du terrain, surtout après la baisse de leurs prix à l’international. Elles ont l’avantage de nécessiter une durée de stockage réduite pour une durée d’alimentation plus longue. En termes de coût, les études prévoient des prix très compétitifs dans le futur proche.
Le 14 décembre 2020
Source web Par : la vie eco
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