Climat : trois bonnes nouvelles avant l’ouverture de la COP28
Si le monde est encore très loin des objectifs de l’accord de Paris en matière d’émissions à effet de serre, de réels progrès ont toutefois été accomplis depuis 2015. De l’amélioration de la trajectoire climatique à l’essor des énergies renouvelables, passage en revue des quelques bonnes nouvelles à quelques jours de l’ouverture de la COP28.
Le monde est très loin de réduire suffisamment ses émissions de gaz à effet de serre pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris. Pour autant, de réels progrès ont été accomplis depuis 2015: la trajectoire climatique, toujours menaçante, s’est améliorée et l’essor des énergies renouvelables se produit plus vite que prévu. Passage en revue des quelques bonnes nouvelles sur le champ du changement climatique, à quelques jours de l’ouverture de la conférence de l’ONU sur le climat (COP28), à Dubaï, aux Émirats arabes unis.
Entre 0,6°C et 1°C de réchauffement en moins
En 2015, lors de l’approbation de l’accord de Paris à la COP21, les politiques économiques des nations mettaient le monde sur la trajectoire d’un réchauffement du climat d’ici 2100 de 3,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, estimait à l’époque l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Un niveau synonyme de cataclysmes climatiques en chaîne (régions invivables à cause des chaleurs extrêmes et des sécheresses, fonte des pôles, des glaciers et du pergélisol...).
Huit ans plus tard, les engagements actuels des pays placent le monde sur une trajectoire de réchauffement de 2,5° à 2,9°C au cours du siècle, selon les calculs de l’ONU dévoilés à la veille de la COP28. Et pour l’AIE, les politiques énergétiques planifiées dans le monde correspondent même à une trajectoire de +2,4°C d’ici 2100.
Le pic des émissions atteint avant 2025
Depuis 2015, les émissions annuelles de gaz à effet de serre ont augmenté d’environ 9% selon l’ONU. C’est moins que ce qui était prévu avant Paris. Le rythme de hausse s’est nettement ralenti, au point que le pic des émissions mondiales pourrait être atteint dès 2024, voire 2023, a récemment estimé l’institut Climate analytics. C’est dans les cordes du scénario préconisé par le Giec, les experts climatiques mandatés par l’ONU, pour tenir les objectifs de Paris.
Avant l’accord de Paris, l’AIE prévoyait que les émissions liées au secteur de l’énergie (plus de 80% du CO2 émis par l’activité humaine) atteignent 43 milliards de tonnes (Gt) en 2030, mais elle vient de revoir ce chiffre largement à la baisse, à 35 Gt. «Cette différence de 7,5 Gt correspond aux émissions cumulées du secteur de l’énergie aux États-Unis et en Europe», souligne l’AIE dans la dernière actualisation de son rapport «Net Zero Roadmap».
L’essor des énergies renouvelables et de la voiture électrique
«Trois technologies contribuent à l’essentiel des réductions d’émissions» entre les projections de 2015 et les actuelles, affirme l’AIE: «le solaire, l’éolien et les véhicules électriques». Par rapport aux prévisions faites en 2015 pour 2030, « le photovoltaïque devrait contribuer à réduire les émissions d’environ 3 Gt, soit à peu près l’équivalent des émissions annuelles de la circulation automobile mondiale», calcule l’agence.
Le photovoltaïque et l’éolien servent à remplacer les centrales au charbon, au fioul et au gaz. On estime désormais qu’ils représenteront en 2030 environ 15% de la production électrique mondiale, soit environ 3 et 7 fois plus à cette date que ce que prévoyaient les experts de l’AIE en 2015.
À l’époque, le déploiement de voitures électriques semblait une chimère à si brève échéance, avec moins de 2% des ventes envisagées pour 2030. Désormais, l’AIE estime que plus du tiers des voitures neuves à cette date auront troqué le moteur à explosion contre une traction électrique.
Et les progrès ne faiblissent pas: «L’adoption de technologies énergétiques propres a connu un essor sans précédent sur les deux dernières années», se félicite l’AIE, qui relève une augmentation de 50% des capacités photovoltaïques mondiales depuis 2020 et de 240% pour les ventes de véhicules électriques.
L’AIE attribue ces progrès, inenvisageables avant l’accord de Paris, à l’effet des politiques publiques et à la baisse des coûts. Ainsi, en Chine, «des plans successifs pendant 5 ans ont progressivement élevé les ambitions pour le photovoltaïque et mené à une baisse mondiale des coûts».
En Europe, le déploiement de l’éolien en mer «a donné le coup d’envoi mondial pour cette industrie», tandis que les deux-roues ou les bus électriques ont connu «un essor significatif en Inde et dans d’autres économies émergentes», cite l’AIE.
Le 24/11/2023
Source web par : le360
www.darinfiane.com www.cans-akkanaitsidi.net www.chez-lahcen-maroc.com
Les tags en relation
Les articles en relation
Énergies renouvelables : Une capacité d’accueil au Maroc de 7.236 MW sur la période 2024-2028
Cette capacité d’accueil a été définie par l’ANRE. Elle représente la quantité maximale en puissance installée à partir de sources d’énergies ren...
Alaska : des sites archéologiques en péril à cause du changement climatique
La fonte progressive du sol de l'Alaska, sous lequel des vestiges archéologiques dormaient en bon état de conservation, condamne d'innombrables tréso...
Stress hydrique et souveraineté alimentaire : comment le Maroc compte résoudre l’équation
Dans un contexte planétaire marqué par l'incertitude, où les crises se succèdent et le changement climatique se fait de plus en plus pesant, le défi de...
Climat: Les Etats-Unis entament officiellement leur retrait de l'Accord de Paris
L'administration Trump a officiellement notifié à l'Onu, lundi, le retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat, a indiqué le secré...
Pénurie d’eau: état d’urgence hydrique !
Le ministère de l’Equipement et de l’Eau agit actuellement sur deux principaux leviers : la protection et l’efficacité hydriques. Les technologies in...
Reconnaissance Historique : Emmanuel Macron Soutient le Plan d'Autonomie du Maroc pour le Sahara et
Ce mardi 20 octobre, Emmanuel Macron a marqué un tournant diplomatique dans les relations franco-marocaines en soutenant officiellement le Plan d’autonomie m...
COP28 à Dubaï : Chakib Benmoussa s’entretient avec le ministre émirati de l’éducation
Les deux ministres ont convenu de jeter les bases d’un échange d’expériences dans plusieurs domaines, en lien notamment avec l’amélioration de la quali...
Président COP: "Les pays les moins avancés demandent de clarifier le mécanisme de financement"
Salaheddine Mezouar a tenu sa première conférence de presse en tant que Président de la Conférence des Parties, quelques heures seulement après la passatio...
Rejet des Réclamations de Corral Morocco Holding : Le CIRDI Accorde 150 Millions de Dollars d’Ind
Le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) a rejeté la majorité des demandes de Corral Morocco Holding, i...
Transition écologique et intelligence artificielle : vers une justice globale
En mai 2023, une équipe de la Banque mondiale s'est rendue à Secunda, en Afrique du Sud, pour participer à un séminaire sur la transition écologique «...
Le Maroc se positionne comme acteur clé dans la production de minerais critiques pour la transition
Le Maroc dispose d’un potentiel avéré en matière de production de minerais critiques tels que le cobalt, le manganèse et le cuivre. Grâce à un climat d�...
Bassin du Sebou : 15 milliards de dirhams pour relever six défis hydrauliques majeurs d’ici 2050
Le bassin hydraulique du Sebou doit faire face à six défis cruciaux : la croissance démographique, le changement climatique, la pollution, l'envasement d...