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Souss-Massa : les mesures d’urgence pour renforcer l’offre en eau

Souss-Massa : les mesures d’urgence pour renforcer l’offre en eau

Nouveaux grands barrages pour porter la capacité de stockage des retenues de la région à 1,04 milliard de m3. Plus de 13 millions de DH pour l’alimentation en eau potable des zones rurales, dispositif pour la chasse au gaspillage de la ressource…, une ribambelle de projets au programme en attendant le dessalement.

La problématique de l’eau est au cœur de toutes les préoccupations dans la ville d’Agadir. L’absence de pluie ces derniers mois, engendrant un déficit en apports d’eaux de surface et de recharge de la nappe, est un signal manifeste que l’heure est à la rationalisation de la ressource en eau et à la mobilisation pour endiguer le déficit hydrique. La baisse de la pression d’eau dans les foyers ne trompe pas et informe que les mesures préventives pour l’économie de l’eau sont mises en œuvre depuis plusieurs semaines. Les intervenants institutionnels rassurent cependant sur la suffisance des ressources en eau dans la région pour répondre aux besoins. Prévenir et économiser restent toutefois les maîtres mots de la situation.

Lors de sa dernière session ordinaire, tenue lundi dernier, le Conseil régional de Souss-Massa a approuvé l’attribution d’une enveloppe de 13,4 MDH pour le renforcement de l’approvisionnement en eau potable des zones rurales durant la prochaine saison d’été. Ce budget devrait servir de levier pour la réalisation de projets d’alimentation en eau potable dans le rural de Souss-Massa, indique un responsable du dossier au Conseil régional de Souss-Massa.

Dans le cadre du programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation pour la période 2020-2027, dont la convention-cadre a été signée en janvier dernier devant SM le Roi, d’autres investissements sont aussi annoncés. Lors d’une récente journée de communication sur ce dossier au siège de la wilaya de Souss-Massa, l’Agence du bassin hydraulique fait état également d’autres projets d’envergure. Il apparaît dans ce contexte que l’amélioration de l’offre hydrique se fera notamment à travers la construction de barrages. Il s’agit de la surélévation du barrage Mokhtar Soussi pour faire passer sa capacité de 50 millions de m3 à 200 millions de m3. Ces travaux devraient démarrer cette année, précise une source proche du dossier. La construction d’un nouveau barrage à Tamri d’une capacité de 150 millions de m3 est aussi prévue. L’aménagement en cours du barrage Sidi Abdallah, situé au niveau de la vallée Oued El Ouaer dans la commune territoriale Tamlakout (province de Taroudant), dont l’achèvement des travaux est prévu d’ici décembre 2020, offrira pour sa part une capacité de stockage de 10 millions de m3 d’eau. Pour rappel ce projet a mobilisé une enveloppe budgétaire de 700 MDH.

A terme, tous ces nouveaux projets hydrauliques porteront la capacité totale de stockage des barrages existants, en cours d’aménagement et à venir de Souss-Massa, à plus de 1 milliard de m3, soit une capacité additionnelle de 42% à l’horizon 2027. Pour l’heure, la capacité totale des barrages de la région est de 730 millions de m3. En raison du déficit pluviométrique enregistré, les retenues des barrages de la région ne font état actuellement que d’un taux de remplissage global de 22,3% (état de remplissage des retenues des barrages communiqué par l’Agence du bassin hydraulique de Souss-Massa en date du 28 février 2020).

Outre le développement de la capacité de stockage des grands bassins de retenues, le programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation pour la période 2020-2027 projette également la construction de petits barrages dans 199 sites identifiés dans Souss-Massa. Il est question aussi d’aménager des seuils le long des oueds de la région de manière à ralentir les écoulements horizontaux et favoriser la percolation verticale des eaux de surface vers la nappe. Ce sont dans ce contexte 70 MDH pour aménager vingt nouveaux seuils et réhabiliter neuf seuils existants. Il faut rappeler que face à la rareté des pluies, des mesures préventives ont été prises depuis des mois.

Selon des sources bien informées, il s’agit tout d’abord de l’arrêt de fourniture en eau d’irrigation agricole de 18 000 ha dans le Massa à partir du barrage Youssef Ben Tachfine depuis le mois d’octobre dernier. Pour assurer également la sécurité d’alimentation en eau potable, six forages dans la région d’Agadir sont en cours de travaux. Un investissement de 10 MDH qui devrait renforcer l’apport des eaux souterraines de 120 l/s, sachant qu’à l’heure actuelle l’apport de la nappe est de 400 l/s pour les besoins en eau potable du Grand Agadir. Estimés au total à 2 300l/s, ces besoins sont aussi couverts par les eaux de surface du barrage Moulay Abdallah et du barrage Abdelmoumen à hauteur respectivement de 1000 l/s et 900 l/s.

Le transfert d’eau est aussi l’autre projet mis en œuvre pour la sécurité d’alimentation en eau potable du Grand Agadir. Il s’agit de la réalisation d’adduction d’eau brute à partir de la conduite provenant du barrage Aoulouz au niveau de la localité de Sebt El Guerdane. L’adduction totalisant une longueur de 50 km permettra de transférer un débit d’eau brute de 1 m3/s vers la station de traitement de Sidi Boushab au niveau du barrage Abdelmoumen. D’un coût global de 198 MDH, ces travaux financés par l’Etat ont démarré en janvier dernier pour une mise en service en juillet 2020.

En attendant la réalisation des investissements programmés et l’achèvement au premier trimestre 2021 du méga chantier de la station de dessalement en cours d’aménagement à Chtouka-Aït Baha, il faut faire la chasse au gaspillage. Dans une décision émise en date du 21 février dernier, la wilaya de la région de Souss-Massa énonce un ensemble de mesures pour l’économie de l’eau. Il est ainsi interdit le lavage des voitures et camions en dehors des stations professionnelles, tout comme il est interdit le lavage des bâtiments et des voies de circulation. Les douches sur les plages et le remplissage des piscines avec de l’eau potable figurent aussi parmi les interdictions dans ce dispositif.

Il est aussi décidé que l’arrosage des zones vertes se fera exclusivement par l’eau recyclée distribuée par des camions citernes, en attendant de finaliser les canalisations d’arrosage. Selon une source bien informée, les cinq golfs de la ville sont aujourd’hui irrigués avec les eaux usées épurées.

Pour veiller au respect de ces mesures l’ensemble des intervenants concernés par la problématique sont réunis au sein d’une commission technique présidée par le wali de la région. Outre les gouverneurs des préfectures et provinces de la région, l’instance compte parmi ses membres le directeur de l’Office régional de mise en valeur agricole de Souss-Massa, le directeur de l’Agence du bassin hydraulique de Souss-Massa, le directeur régional de l’équipement et des transports, le directeur général de la Régie autonome multiservices d’Agadir et le directeur régional de l’ONEE branchement. Elle devrait se réunir mensuellement. La préservation de l’or bleu étant l’affaire de tous, il a été décidé aussi de lancer une large campagne de sensibilisation dans le sens de réduire la consommation d’eau potable. Les prières pour que tombent enfin des pluies providentielles et salvatrices semblent tout aussi indiquées dans ce contexte.

Le 06 Mars 2020

Source web Par La Vie Eco

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