Le spectre de la soif pointe
Plusieurs régions au bord d'une grande crise
Urgence d’un plan d’approvisionnement adapté aux zones excentrées
Le spectre de la soif pointe dans certaines régions du pays. Le Haouz fait figure de la zone la plus menacée (Lire article). La situation des barrages, et nappe phréatique y est déjà annonciatrice d’une pénurie de la ressource hydrique. Les rivières et ruisseaux se tarissent aussi sous l’effet de manque de précipitations. La même menace plane également sur d’autres régions, notamment le Souss-Massa, Doukkala-Abda, Fès-Saïss et le pré-Rif.
La situation des barrages est au plus bas niveau. Après les années sèches (2015, 2016 et 2017), l’amélioration intervenue en 2018 et quelque peu en 2019 a été annihilée sous l’effet de la faiblesse des précipitations enregistrée par la suite
Fait marquant, les services du ministère de l'Intérieur ont pris des mesures restrictives d'utilisation d'eau dans la ville d'Agadir, terrains de golf, piscine et lavage de voitures sont concernés.
Au niveau de la production agricole, le ralentissement de la croissance des plantes, en particulier les céréales, est visible. «Et certains agriculteurs n’hésitent pas à lâcher leur bétail sur les champs céréaliers. L’orge, pour le moment», révèle un agriculteur de la zone de Abda. Face à la cherté de l’aliment de bétail, les éleveurs n’ont d’alternative que de brader leur cheptel. Surtout que le gouvernement reste toujours muet sur l’urgence de lancer un plan de sauvetage, comme il est de coutume en pareille situation.
Le flou est également de mise quant aux perspectives d’une pluviométrie salvatrice dans les semaines à venir. Ni les services météorologiques ni les autres sphères compétentes ne donnent d’indication sur la situation prévisible. Pourtant, les pluies du printemps sont déterminantes pour les cultures annuelles, en particulier.
Pour le moment, la réserve des barrages, à usage agricole ou autre, accuse une baisse tendancielle. (Voir tableau ci-dessus). Et la situation ne date pas d’aujourd’hui. Ceci, bien que le pays s’est lancé très tôt dans la construction des barrages. Sauf que le volume des réserves a peu évolué: environ 18 milliards de mètres cubes par année de bonne pluviométrie. Or, celle-ci varie entre 50 et 150 milliards de m3 par an.
Pour les spécialistes, le déficit hydrique frappe généralement certaines zones et surtout durant la période estivale. Ces zones sont dotées de systèmes locaux d’approvisionnement, la mobilisation des eaux souterraines. Or, le cumul d’années de sécheresse fragilise ces systèmes qui ne peuvent plus répondre à la demande en eau. A tel point que la réserve par habitant et par an a été réduite de moitié sur les 3 dernières décennies: 700 m3 contre 1.300. Le chiffre représente une moyenne nationale, faut-il le préciser.
C’est dire que la bataille de l’eau a réellement démarré avec le lancement du programme 2020-2027 qui fait partie du plan national 2020-2050. Avec cette nuance que le premier allie les deux composantes: l’irrigation et l’eau potable.
Le budget alloué au dispositif: 115,4 milliards de DH, en dit long sur l’importance du projet. Et pour cause, le Maroc est classé parmi les pays à stress hydrique élevé, ce qui signifie que la demande en eau est supérieure à la quantité disponible. Il a fallu quand même trois années de faible pluviométrie: 2015, 2016 et 2017. Ce qui avait fortement impacté le stock des barrages et la nappe phréatique. Une amélioration a été observée en 2018. Actuellement, le taux moyen de remplissage des barrages est sous la barre de 50% contre 63% au 2 mars 2019.
Le monde rural ne doit plus dépendre de systèmes locaux. Il est aujourd’hui nécessaire qu’il soit lié à des systèmes structurels, à l’instar des villes du Royaume. D’où l’équipement lancé de 160 centres et la programmation de l’équipement et mise à niveau de 659 autres ciblant 1,2 million d’habitants.
Le programme prévoit aussi de poursuivre l’aménagement de 10.820 douars et la programmation de l’équipement de 7.876 douars supplémentaires au profit de 5,7 millions d’habitants. Il s’agit en outre d’améliorer «le rendement des réseaux de distribution dans les villes et centres urbains à hauteur de 78% à l’échéance du programme», est-il avancé.
34 grands ouvrages en construction
Aujourd’hui, le Maroc compte 145 barrages pour une capacité de stockage de 18,67 milliards de mètres cubes. Une vingtaine de nouveaux barrages sont prévus dans le cadre du programme, pour une capacité totale de 5,38 milliards de m3. Et 14 autres ouvrages sont en cours de construction (3,21 milliards de m3). Ces chiffres ne concernent que les grands barrages. Selon les derniers recensements, le Royaume compte en outre 909 petits barrages. 130 ont été réalisés et 20 sont en cours de réalisation.
Par ailleurs, il est prévu la mise en place de trois nouvelles stations de dessalement pour une capacité de production totale estimée à 243.300 m3/jour. Actuellement, 5 stations sont en cours de réalisation pour une capacité de 328.200 m3/jour. A titre d’exemple, la station d’Agadir disposerait d’une capacité quotidienne de 150.000 à 200.000 m3 pour l’eau potable et 125.000 m3 pour l’irrigation.
Le 06 Mar 2020
Source web Par L’économiste
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lundi 9 mars 2020
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