Protection sociale, maillon faible de nombreux secteurs de production

La Commission des secteurs sociaux de la Chambre des représentants a organisé ce mercredi une journée d’étude sur le Système de protection sociale au Maroc. Un rendez-vous institutionnel qui a son poids dans le contexte national actuel et pour l’avenir. La couverture sociale au Maroc, avec les divers systèmes, formes et segments sociaux qui la ciblent, reste l’un des principaux maillons faibles dans de nombreux secteurs de production. Les intervenants au cours de cette journée d’étude entendent ainsi enrichir le travail de cette Commission parlementaire par leurs analyses, observations et recommandations.
Le président de la première Chambre Habib El Malki est intervenu à l’entame de cette journée d’étude pour présenter le cadre général dans lequel s’inscrivent les activités de la Commission des secteurs sociaux. Il a notamment déclaré que « l’Histoire nous enseigne que ce sont les nations qui ont investi très tôt dans la protection sociale et qui ont assuré la couverture sociale des forces productives et des catégories sociales fragiles, sont celles qui ont réussi à réaliser le progrès et le développement qui leur ont permis aujourd’hui de réaliser une prospérité partagée par différentes générations et tranches sociales« .
Sur l’arsenal juridique en vigueur en matière de protection sociale, le président la Chambre basse relève que « si la législation apporte un sentiment d’assurance et donne de l’espoir aux gens, les citoyens devraient voir l’impact de cette législation et des politiques qui les encadrent«. La conjugaison de ces dispositions législatives ne pouvant se faire que par la fourniture de services sociaux à la hauteur des aspirations, et au niveau de ce que la Constitution de 2011. Habib El Malki estime à cet effet que des efforts doivent être déployés afin que « les attentes et aspirations légitimes ne se transforment pas en frustration et en désespoir, et que cette frustration ne se transforme pas en problème entre l’État et la société«.
Le responsable parlementaire a souligné, en ce qui touche l’efficacité du système de protection sociale au Maroc que l’effet escompté sur les services donnés et les revenus engrangés ne se produit pas. « Il n’est pas logique de se trouver avec plus de 100 programmes de soutien et de protection sociale de différents volumes, pour lesquels des dizaines de milliards de dirhams sont alloués, répartis entre de nombreux secteurs ministériels et des intervenants publics« , a-t-il estimé, en manifestant un besoin d’harmonie et de convergence.
Plutôt que de considérer les dépenses de protection sociale comme un « coût accru«, Habib El Malki fait remarquer qu' »elles devraient être considérées comme une opportunité de relancer de nouvelles dynamiques dans la société, dans une sorte de redistribution des richesses et un mécanisme de solidarité intergénérationnelle«.
S’inspirer ailleurs
Président de la Commission des secteurs sociaux, Amina Aït Bouali a passé en revue les textes législatifs examinés sous sa direction au cours de la présente mandature (2016-2021). Elle a espéré que cette journée d’étude soit l’occasion de communiquer avec les différents intervenants dans le secteur pour diagnostiquer les carences identifiées par le Conseil économique, social et environnemental dans l’un de ses rapports récemment publiés sur la protection sociale au Maroc.
« Notre système de protection sociale se caractérise par la multiplicité des acteurs, la fragmentation, la fragilité, et parfois la faiblesse, car il n’inclut pas toutes les catégories sociales, ce qui affecte la cohésion sociale et conduit à la dispersion des ressources, et rend l’impact des dépenses publiques sur la protection sociale intangibles«, a-t-elle déclaré.
Amina Aït Bouali a ainsi exposé les travaux de sa Commission en ce qui concerne protection sociale, que ce soit sur les réseaux d’assurance maladie, l’aide sociale ou encore dans le cadre de la lutte contre la vulnérabilité et la pauvreté. Elle a énuméré à ce propos les textes de lois approuvés par la Commission depuis le début de la mandature, et notamment le Projet de loi 65.15 relatif aux institutions de protection sociale et le Projet de loi 98.15 relatif au régime de l’assurance maladie obligatoire de base pour les catégories des professionnels, des travailleurs indépendants et des personnes non salariées exerçant une activité libérale en discussion.
« Il ne suffit pas de voter une loi, notamment lorsqu’elle prévoit des décrets d’application qui le retardent«, a-t-elle souligné, en proposant vivement que les décrets d’application soient accompagnés des textes réglementaires, conformément à certaines bonnes pratiques adoptées dans certains pays.
Le 25/12/2019
Source web Par hespress
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