"Nous n'avons pas besoin de la permission de Boris Johnson" : en Écosse, la perspective du Brexit remobilise les partisans de l'indépendance

Au lendemain de l’écrasante victoire de Boris Johnson et des conservateurs aux élections législatives, et au moment où le Royaume-Uni se précipite vers le Brexit, l'Ecosse va-t-elle prendre le large ? L'hypothèse d'un référendum sur l'indépendance refait surface.
La menace est prise au sérieux à Londres. Le Premier ministre britannique Boris Johnson, dès le lendemain de sa large victoire aux législatives, s'est lancé dans une véritable opération séduction : d’abord un coup de fil à son homologue écossaise Nicola Sturgeon, puis des appels à plusieurs responsables politiques conservateurs en Ecosse.
Mais face au Premier ministre, qui répète sa volonté de renforcer les liens, Nicola Sturgeon, la cheffe de file des indépendantistes et du gouvernement local écossais, répond par un pied de nez : "Le gouvernement écossais va, la semaine prochaine, publier les documents juridiques détaillés qui permettent le transfert de pouvoir et l’organisation d’un référendum. Nous n’avons pas besoin de la permission de Boris Johnson".
Les indépendantistes se sentent en position de force : lors des élections législatives du 12 décembre, ils ont remporté 48 des 59 sièges réservés aux Écossais dans le Parlement britannique.
Personne ne sait quelle serait la réponse à ce deuxième référendum. John Curtice, politologue britannique à France info
C’est évidemment sur le rejet du Brexit que comptent les indépendantistes, qui espèrent faire mieux qu’en 2014. Lors du précédent référendum, l’indépendance avait été rejetée a 55%. Mais il n’est pas sûr que le rapport de forces bascule en leur faveur, explique John Curtice, politologue et spécialiste de l’Écosse : "Ce qui va se passer maintenant est très difficile à dire. Les conservateurs ne veulent pas d’un autre référendum sur l’indépendance. Et personne ne sait quelle serait la réponse à ce deuxième référendum. Pour le moment, les sondages donnent 49% en faveur de l’indépendance, et 51% seulement pour rester dans le royaume."
Ces chiffres serrés pourraient évoluer en fonction des négociations entre Londres et Bruxelles, et de la future relation commerciale. La sortie est prévue le 31 janvier prochain.
Le 14 décembre 2019
Source web Par France tv info
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