Brexit: les Européens collent à la stratégie de Boris Johnson
Malgré les déboires du premier ministre anglais aux Communes, les ambassadeurs des Vingt-Sept tentent d’aller de l’avant pour que les textes soient ratifiés par le Parlement européen.
Correspondante à Bruxelles
La réunion des ambassadeurs des Vingt-Sept, consacrée au Brexit et convoquée à Bruxelles dimanche matin, n’aura duré qu’une quinzaine de minutes. Le report, la veille aux Communes, du vote sur l’accord de retrait scellé jeudi entre l’UE et le gouvernement britannique, n’a rien changé à l’ordre du jour de la rencontre. Comme attendu, les ambassadeurs ont donné leur feu vert pour que les textes soient transmis au Parlement européen qui doit également les ratifier. En effet, cette ratification ne peut être inscrite à l’ordre du jour de la plénière de Strasbourg - qui se tient cette semaine - que si les textes ont été préalablement adressés et, ce, dans un délai contraint.
«Comme prévu, les ambassadeurs européens se sont vus ce matin pour fixer les prochaines étapes de la ratification par l’UE», a déclaré, à l’issue de la réunion, le négociateur en chef du Brexit pour l’UE, Michel Barnier. «L’Europe va de l’avant dans son processus interne de façon à ratifier dans les délais», confie un diplomate. Deux dates sont envisagées pour cette ratification au Parlement européen: mercredi ou jeudi. C’est ce lundi, lors de la Conférence des présidents, que la décision sera arrêtée.
Une sorte de placidité s’est installée au niveau européen
Un diplomate
Bien évidemment, les déboires du premier ministre Boris Johnson, samedi aux Communes, ont suscité la consternation à Bruxelles où l’on ne se lasse pas d’observer, ébahi, la créativité sans cesse renouvelée dont font preuve les parlementaires là-bas autour du Brexit. «Quelle histoire, mais quelle histoire!», confie un fonctionnaire de la Commission, surpris de constater que le vote à Westminster est encore reporté. «Une sorte de placidité s’est installée au niveau européen», réagit, résigné, un diplomate, comparant ce énième contretemps à «une nouvelle étape procédurale».
Ébahis, les Européens l’ont encore été dans la soirée de samedi, lorsqu’ils ont appris que ce n’était pas une seule lettre mais trois qui avaient été adressées par Londres au président du Conseil européen, Donald Tusk. Dont un courrier - non signé - demandant le report comme le prévoit la loi Benn, et un autre paraphé par Boris Johnson dans lequel il affirme qu’il n’a pas l’intention de demander un report et que le Brexit doit se faire le 31 octobre. «La demande d’extension vient d’arriver. Je vais maintenant commencer à consulter les dirigeants de l’UE sur la manière de réagir», a indiqué Tusk dans un tweet. Selon le Sunday Times, les Vingt-Sept seraient prêts à offrir un report jusqu’en février 2020 si Boris Johnson échouait à faire voter son accord d’ici à la fin de la semaine.
En réalité, les Européens veulent jouer la montre. Car il n’est pas question pour eux de se projeter dès maintenant dans le scénario d’un report du Brexit. Trois raisons à cela. D’abord toute demande de report doit être préalablement justifiée et elle ne l’est pas à ce stade. Ensuite, les Vingt-Sept préfèrent attendre que le vote sur l’accord de retrait ait bel et bien eu lieu plutôt que d’en préempter le résultat. Enfin, laisser de côté la question du report, c’est mettre une pression supplémentaire sur les Britanniques et donner plus de poids à la stratégie de Boris Johnson. Bien sûr, l’hypothèse d’un vote négatif - et d’un sommet européen à convoquer d’urgence - reste dans les têtes. Mais beaucoup estiment que, dans ce cas, le premier ministre britannique remporterait les élections et ferait donc passer, au final, l’accord. «Nous comptons sur le fait que les parlementaires britanniques vont finir par le comprendre», veut croire un diplomate.
Le 20/10/2019
Source web Par le figaro
Les tags en relation
Les articles en relation
Londres activera l'article 50 du traité de Lisbonne le 29 mars, enclenchant ainsi la procédure du
Un porte-parole de Downing Street a communiqué cette annonce en conférence de presse. La Première ministre Theresa May, le 15 mars 2017 à Londres (Royaum...
Le Brexit a déjà impacté le PIB britannique
Alors que le Royaume-Uni n’a pas encore quitté l’Union européenne, sa décision a déjà eu des conséquences sur son PIB. Selon une étude de la banque s...
Parlement européen : Mise en échec d’un texte hostile aux droits du Maroc sur son Sahara
Le Parlement européen a mis en t échec, jeudi, une nouvelle manœuvre d’un eurodéputé affidé de l’Algérie qui voulait introduire un texte hostile aux ...
Impasse sur le Brexit, la démission de Theresa May dans la balance
La Chambre des communes a rejeté mercredi les huit propositions alternatives à l'accord de sortie de l'UE négocié par Theresa May qui a auparavant p...
Brexit : les diplomates britanniques sommés de rompre avec leurs anciens alliés européens
Au lendemain du Brexit, les diplomates britanniques ont reçu des consignes. Et ce alors que Boris Johnson fourbit ses armes pour son offensive contre Bruxelles...
Le FMI demande aux Etats de se préparer au pire
La récession n’est pas à l’ordre du jour, mais le ralentissement de l’économie mondiale est plus vif qu’anticipé. Le Fonds monétaire international ...
Benchaâboun: Ses recommandations pour relancer la croissance
Le privé doit relayer les efforts de l’Etat Brexit, l’impact sur la demande minimisée Une guerre commerciale aurait des effets négatifs Mohamed ...
Croissance économique: quelles prévisions pour le Maroc en 2019?
La croissance économique devrait ralentir au premier trimestre 2019, pâtissant du repli de 0,7% de la valeur ajoutée agricole, sous l’hypothèse du retour ...
Royaume-Uni : comment le Maroc est devenu l'un des principaux bénéficiaires du Brexit en Afrique
Le Maroc est l'un des pays ayant le plus bénéficié du Brexit sur le plan commercial, selon un média britannique. A la faveur d'un rapprochement sans...
Sommet UE: l'avenir de l'Europe post-Brexit en débats
Au lendemain de la reconduction du Polonais Donald Tusk à la tête de la présidence du Conseil européen, les dirigeants de l'UE, sans l'Anglaise Ther...
#MAROC_ONU_GUTERRES_SECOND_MANDAT: Antonio Guterres postule à un second mandat à la tête de l'ONU
A 71 ans, le secrétaire général de l'ONU a annoncé hier, lundi 11 janvier 2021, être candidat à un second mandat à la tête de l'Organisation, qu...
Google monte au créneau contre la réforme européenne du droit d'auteur
Google a exhorté lundi les eurodéputés à voter contre la réforme européenne du droit d'auteur qui, selon le géant américain de l'internet, "sera...