Le développement durable en débat
L’Université Euro-Méditerranéenne (UEM) de Fès a abrité, mardi, un atelier sur le thème «Soutenabilité : vers un nouveau paradigme de développement euro-méditerranéen», avec la participation d’enseignants-chercheurs et d’experts du Maroc et de plusieurs pays.
Initié en coopération entre l’UEM et l’Institut européen de la Méditerranée (IEMed) et le soutien de l’Union pour la Méditerranée, un think-tank sur le développement durable, qui intervient à la veille de la COP25 prévue à Madrid, s’est imposé comme un nouveau paradigme des États et des organisations.
En ouverture, le Pr Tijani Bounahmidi, vice-président de l’UEM de Fès, a précisé que le choix de la thématique de cet atelier est très pertinent pour deux principales raisons. La première réside, a-t-il dit, dans le choix de la date de son organisation qui intervient au lendemain de la publication du rapport d’évaluation du programme de l’agenda onusien à l’horizon 2030 sur les Objectifs de développement durable (ODD), qui sont au nombre de 17 avec 169 cibles et 230 indicateurs connus sous le nom des 5 P (Peuple, Planète, Prospérité, Paix et Partenariat). «Le rapport d’évaluation des ODD pour la période quadriennale 2015-2019 montre que les modèles de développement de la presque totalité des 193 pays de l’ONU, qu’ils soient du Sud ou du Nord, ne sont pas encore sur la bonne voie de réalisation des ambitions fixées par ces objectifs», a-t-il indiqué. Et d’ajouter : «La deuxième raison de pertinence du choix de la thématique pour le présent atelier réside aussi dans les travaux menés actuellement au Maroc pour l’élaboration du nouveau modèle de développement du Royaume sous les directives éclairées de S.M. le Roi Mohammed VI».
Le Pr Tijani Bounahmid a souligné que le développement durable a été le premier concept vers lequel les activités de l’Université Euro-méditerranéenne de Fès se sont focalisées depuis sa création en 2012, faisant savoir que les deux premières formations furent la filière du «Master en génie environnemental» et la filière «Énergies renouvelables et efficacité énergétique». «Le développement durable a été ensuite introduit comme discipline transversale dans toutes les filières de formation des 8 établissements que compte actuellement l’UEM de Fès, dans la perspective de la formation de cadres capables de mettre en œuvre les ODD», a-t-il assuré. Pour sa part, Josep Ferré, directeur général par intérim d’IEMed, a rappelé la longue coopération entre les deux rives de la méditerranée et, particulièrement, entre l’Espagne et le Maroc en matière de protection de l’environnement et du développement durable, soulignant que les pays du Nord et du Sud doivent conjuguer leurs efforts pour faire face aux défis communs et pour atteindre les ODD.
Selon un rapport établi par 85 scientifiques de 20 pays du réseau des experts méditerranéens en changements climatiques et environnementaux (MedECC), la région méditerranéenne se réchauffe de 20% plus rapidement que la moyenne mondiale, avec ses corollaires d’augmentation des températures régionales de 2,2 degrés à l’horizon 2040, entraînant les sécheresses et les méga-incendies, l’épuisement des ressources en eau, l’élévation du niveau de la mer, la mortalité des espèces animales et marines et autres effets néfastes sur la sécurité alimentaire, la santé et la sécurité.
Plusieurs autres intervenants marocains et étrangers, dont Almotaz Abadi de l’Union pour la Méditerranée, Kasia Marini, MedECC (France), Roger Albiyana, IEMed (Espagne), Sébastien Vaudreuil, UEM de Fès, Hind Majdoubi, du Centre de recherches en environnement de l’Université Ibn Tofaïl (Kénitra), et Taoufik Ouzzani Chahdi, vice-président de l’UEM de Fès chargé des affaires académiques et culturelles, ont traité des diverses contributions liées aux approches stratégiques du développement durable, de la transition énergétique, de l’économie circulaire, des approches participatives et des dynamiques du changement climatique. Ils ont approfondi les réflexions sur la manière d’assurer une participation active de la société civile dans le processus d’élaboration et de mise en œuvre de stratégies de développement durable, sur les défis technologiques, économiques et territoriaux qu’implique la transition énergétique dans le contexte euro-méditerranéen, sur les opportunités de partenariats à l’échelle de la région et sur les priorités d’investissement et les politiques de financement au nord et au sud de la Méditerranée.
Les intervenants n’ont pas manqué de rappeler l’accord de Paris et les différentes COP, dont celle organisée à Marrakech, qui ont ancré dans les esprits la nécessité de transformer les modes de production et de consommation en adoptant des pratiques plus soutenables. Ils ont rappelé que le Maroc s’est particulièrement impliqué dans le défi du changement climatique, avec l’organisation de la COP22, la mise en œuvre du méga-projet de la centrale solaire d’Ouarzazate, la politique active de promotion des énergies renouvelables et la stratégie nationale de lutte contre le changement climatique sous toutes ses formes, en plus du développement d’une coopération intense autour de ce sujet, notamment au niveau africain.
Le 26 novembre 2019
Source web Par le matin
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