Pluies : Bonnes performances pour la campagne 2019/20, particulièrement l’oléiculture
La campagne agricole 2019-2020 sera bonne, enfin, c’est ce que l’on espère. Lancée le 8 octobre, la nouvelle campagne devrait afficher des performances à la hausse en général, notamment dans le secteur de l’oléiculture, contrairement aux réalisations de la saison précédente.
La campagne agricole 2018-2019 a vu les réalisations au niveau des cultures céréalières à la baisse, mais s’est toutefois maintenue à un bon niveau pour ce qui est des autres activités de ce secteur, qui reste le principal contributeur au PIB national.
Nul besoin d’embellir les choses, les données du ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts ont confirmé la tendance baissière du secteur pour la campagne 2018-2019, surtout qu’une régression importante a été notée au niveau de la production des 3 principales céréales, notamment le blé tendre, le blé dur et l’orge.
Ces performances à la baisse sont le fruit de la condition pluviométrique, qui a été défavorable auxdites cultures, notamment à cause d’une distribution aléatoire et peu importante en termes de quantité. En effet, le cumul des précipitations s’est établi à 290,5 mm pour la campagne 2018-2019 contre 402,3 mm pour la campagne précédente.
La campagne 2018-2019 a toutefois mis la lumière sur l’absence de stratégies pour la gestion des situations d’urgences des ressources hydriques du royaume. C’est d’ailleurs dans ce sens que des mesures spéciales ont été annoncées pour la campagne 2019-2020, afin de répondre à cette problématique.
La gestion des ressources hydriques, une priorité
Le taux de remplissage des barrages à usage agricole s’est situé à 45 % lors de la campagne 2018-2019, contre 57 % pour la même période une année auparavant. Une situation qui reflète un « danger » pour le secteur agricole, mais qui n’est toutefois pas « ingérable ».
Entre campagnes de sensibilisation au profit des agriculteurs, adoption de techniques d’irrigation modernes, et aide financière et matérielle pour les acteurs du secteur agricole, tout a été pensé afin de gérer les situations de « crises » pour la campagne 2019-2020. Parmi les mesures phares au niveau de l’irrigation, l’on citera la programmation d’une superficie de 487 000 hectares pour l’irrigation au niveau des grands périmètres, dont 23 % seront dédiés aux cultures céréalières.
De plus, l’État vise à poursuivre les actions du Programme National de l’Économie d’Eau d’Irrigation (PNEEI). Cela fait référence au déploiement de solutions d’irrigation en goutte-à-goutte sur une superficie de 50 000 hectares, portant la superficie totale irriguée à ce niveau à 635 000 hectares. De plus, l’objectif est de poursuivre le chantier de la modernisation du réseau d’irrigation pour la reconversion collective en irrigation localisée sur une superficie de 120 000 hectares.
Pour ce qui est de l’aide matérielle, l’État prévoit de poursuivre les initiatives du Fonds de Développement Agricole (FDA), afin de faciliter l’acquisition de matériel agricole, en plus de dynamiser les investissements dans le secteur. De plus, des mesures importantes seront déployées pour ce qui est de l’assurance des agriculteurs face aux sinistres qu’ils pourraient rencontrer.
Les acteurs du secteur confiants
À la vue de ces initiatives, et vu les premières pluies que vient de connaitre le royaume, les agriculteurs se montrent confiants pour la campagne 2019-2020. Ceux-ci s’attendent à une reprise de la production pour ce qui est des cultures céréalières, mais aussi pour les autres activités du secteur agricole, notamment l’oléiculture, qui devrait profiter particulièrement de la pluviométrie actuelle.
Contacté par Hespress FR, Rachid Benali, président d’Interprolive (Fédération Interprofessionnelle Marocaine de l’Olive), nous a déclaré que l’on devrait s’attendre à une « petite » augmentation de la production. « Le calibre va augmenter un petit plus, ce qui veut dire que l’on aura des kilos en plus », nous a-t-il déclaré.
Il est à noter que l’activité de l’oléiculture se passe généralement pour la période allant du mois de septembre à celui de janvier, ce qui veut dire que les acteurs de ce secteur ont largement eu le temps de se préparer, en plus de profiter des dernières pluies qu’a connues le royaume. « On a déjà commencé la récolte de l’olivier. On s’attend bien à une hausse, petite certes, de la récolte cette année », une hausse bien « timide », mais qui reste toutefois positive, selon le président d’Interprolive.
Pour ce qui est de la production céréalière, Benali nous a déclaré que la situation actuelle devrait être « positive » sur le moral des agriculteurs, du fait que certains d’entre eux peuvent déjà se préparer à travailler la terre, acquérir la semence et espérer le meilleur pour cette campagne.
Cela dit, la modernisation du secteur de l’oléiculture au sein du royaume est en train de se faire sûrement, dans la mesure où la superficie cultivée a augmentée, passant de 680 000 hectares à 1,1 million d’hectares, où des fermes ont adoptées des moyens de production intelligents, ce qui a résulté directement dans une augmentation du rendement. « On est passé d’un rendement moyen par année d’une tonne par hectare à plus de 2 tonnes par hectare. On a même évolué au niveau de la surface et de la qualité au Maroc. Il y’a 10 ans, on ne produisait pratiquement pas d’huile extra vierge. Aujourd’hui on a une bonne production à ce niveau, en plus d’autres qualités certifiées par le Conseil oléicole international (COI) », nous a déclaré « fièrement » Benali. Ce prix a d’ailleurs été décerné à 3 compagnies nationales, ce qui témoigne concrètement de la qualité de la production nationale à l’étranger.
L’oléiculture a la « pêche »
Selon les données du COI, la production d’huiles d’olive du royaume a progressé de 43 %, passant de 140 000 tonnes (2017-2018) à 200 000 tonnes (2018-2019). Une quantité qui dépasse de loin les attentes des professionnels du secteur, qui s’attendaient à ce que la production du Maroc s’établisse autour de 220 000 tonnes pour ladite période.
La progression de la production d’huile d’olive au sein du royaume se traduit notamment par la présence de plusieurs marques sur le marché. Sur ce point, Benali indique qu’« aujourd’hui, on peut voir qu’il y’a de grandes marques d’huile d’olives, qui proviennent de petites exploitations et de coopératives, dont certaines ont d’ailleurs étaient primées pour leur qualité et leur rendement. C’est un point positif depuis la mise en place du Plan Maroc Vert (PMV) ».
Pour ce qui est de la consommation nationale, 140 tonnes ont été écoulées sur le marché, témoignant d’une forte demande sur ce produit. Benali explique cette situation par le fait que les habitudes de consommation des Marocains ont évolué, notamment pour ce qui est de la prise de conscience des avantages sur la santé. « Le consommateur marocain est devenu avide d’huile d’olive produite localement, ce qui fait que l’on doit satisfaire la demande du marché national. On ne peut pas nier les bienfaits de l’huile d’olive sur la santé. Toutefois, il faut savoir quelle huile consommer », explique notre interlocuteur.
En effet, il existe plusieurs classifications, dont le « graal » est l’extra vierge, qui elle-même, se décline sous plusieurs genres. Cela, il reste difficile de faire la différence entre les différents produits du marché, mais le prix reste un indicateur primordial pour ce qui est de la qualité d’une huile d’olive. Benali nous a ainsi confirmé que, plus le prix augmente plus la qualité devient meilleure.
Il suffit de faire un tour du côté des grandes surfaces afin de constater des prix qui varient entre 15 à plus de 50 dirhams le litre, chose qui peut résulter dans une confusion chez les consommateurs. Cela dit, le président d’Interprolive nous a expliqué que certaines huiles ne sont pas forcément faites à base d’olives. Celui-ci nous a ainsi expliqué que certaines marques proposent des « huiles de grignons d’olives ».
Derrière cette appellation on retrouve un produit qui, s’il est bien extrait des olives, ou de ce qui reste des olives lors de la pression, celui-ci ne doit en aucun cas être appelé « huile d’olive » directement, car le produit est inférieur aux taux de 8 % et 5 % minimum. C’est donc pour cela que l’on retrouve des produits avec des appellations comme « huile de grignons d’olive », « huile d’olive de marc » ou encore « huile de grignons marrons ». Une « vraie » huile d’olive portera toujours l’appellation « huile d’olive » et rien d’autre.
Le 28 Octobre 2019
Source web Par Hespress
Les tags en relation
Les articles en relation
La BERD table sur une croissance de 3,1% pour le Maroc en 2023
La Banque européenne pour la reconstruction et le développement table sur un rebond de la croissance au Maroc à 3,1% en 2023. Cette évolution est attendue �...
PLAN MAROC VERT: UN LEVIER DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL
Lors de la dernière séance plénière mensuelle, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a rappelé les acquis du pays dans le domaine agricole et rural, no...
Maroc : Défis et Opportunités dans un Contexte Économique Mondial Incertain
À l’heure où les prévisions économiques mondiales peinent à retrouver leur dynamisme, le Maroc se trouve confronté à des défis significatifs. La Banqu...
Energies renouvelables : Benali annonce un investissement de 55 MMDH pour 4,6 GW
La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a affirmé que la transition énergétique joue un rôle crucial dans la ...
Huile d'olive au Maroc : L'effondrement de la production pousse à l'importation pour stabiliser les
Après l'importation du bétail, de l'ovin et des poules pondeuses, le gouvernement Akhannouch envisage désormais d’autoriser l’importation d’hui...
S.A.R. la Princesse Lalla Hasnaa témoigne de l’engagement du Maroc en faveur du climat
S.A.R. la Princesse Lalla Hasnaa prend part à Rome à la cérémonie officielle de célébration de la Journée mondiale de l'alimentation Son Altesse R...
La situation économique du Maroc vue par la Banque mondiale (nouveau rapport)
Présentation, mardi 29 juin, du rapport semestriel de suivi de la situation économique du Maroc, qui inclut un chapitre dédié à l’analyse des dynamiques ...
#Maroc_Campagne_agricole_2022_2023 : Quel dispositif mis en place ?
Le coup d’envoi de la campagne agricole 2022-2023 a été officiellement donné ce mercredi dans la commune Aghbalou Akourar (province de Sefrou). Une série ...
L’industrie marocaine peine à compenser les pertes agricoles : Un espoir déçu pour l'économie
L'industrie marocaine, censée jouer un rôle crucial dans la création de valeur ajoutée et d'emplois pour réduire la dépendance de l'économie ...
Campagne céréalière : 98 millions de quintaux prévus
Très bonne campagne céréalière cette année, avec 98 millions de quintaux de céréales prévus, en hausse de 206% par rapport à la précédente. L’ensem...
#Croissance_Economique_Banque_Mondiale: Voici les nouvelles prévisions de croissance des 10 plus gr
La Banque mondiale vient de mettre à jour ses prévisions de croissance de l’économie mondiale en 2023 et 2024. Des prévisions globalement revues à la bai...
Le roi appelle à favoriser l'émergence d'une classe moyenne rurale
Dans son discours, le roi Mohammed VI a mis l'accent sur le secteur agricole. Secteur qui peut être pourvoyeur d'emplois plus performant et un instrume...